ɳٳܻå±ð de McGill : la moitié des infections au VIH causée par de nouveaux cas
Pendant huit ans, l’équipe de chercheurs a fait un suivi auprès de patients traités dans des cliniques montréalaises
Une nouvelle étude menée par une équipe de chercheurs de l’Université McGill démontre que la moitié de l’ensemble des transmissions du VIH est causée par des personnes ayant été récemment infectées et qui ne se savent pas porteuses du virus. Dans certains cas, il est possible que ces personnes ne reçoivent pas de diagnostic positif à cet effet lors d’un test de dépistage.
L’étude, qui sera publiée dans le numéro d’avril du Journal of Infectious Diseases, peut déjà être consultée en ligne. Échelonnée sur huit ans, l’enquête s’est penchée sur 2 500 patients traités dans huit cliniques montréalaises spécialisées dans le traitement du VIH. Les données de l’étude démontrent que les patients nouvellement infectés sont huit fois plus susceptibles de transmettre le virus que ceux atteints de la maladie au stade chronique, dans le cas où tous ont le même mode de vie.
Le Dr Mark Wainberg, directeur du Centre SIDA McGill et chercheur sur le SIDA reconnu mondialement, a présenté les données issues de cette recherche lors d’une conférence universitaire sur le SIDA à Los Angeles, le 1er mars dernier. M. Wainberg a fait part des résultats obtenus en compagnie de la Dre Bluma Brenner, auteure principale de l’étude. Mme Brenner œuvre au sein de la Faculté de médecine de l’Université McGill et de l’Hôpital général juif.
« Ce qui est le plus préoccupant est la confluence d’un état d’infection extrêmement élevé, alliée à l’absence d’information quant à cet état. Cela signifie que nous devons réévaluer notre façon de faire à plusieurs égards, tant en ce qui a trait à l’éducation du public qu’aux interventions précoces auxquelles nous procédons », a indiqué le Dr Wainberg.
Le Dr Jean-Pierre Routy, professeur de médecine de l’Université McGill et chercheur sur le SIDA au sein du Centre universitaire de santé McGill, a joué un rôle déterminant dans la réalisation de l’étude. Il a mentionné que la population urbaine montréalaise représentait l’échantillon idéal pour la conduite de cette enquête novatrice. « Nous avions l’infrastructure et les données nécessaires pour brosser un portrait exhaustif », a-t-il précisé. Des chercheurs de l’Université de Montréal et de cliniques publiques et privées spécialisées dans le traitement du SIDA ont également collaboré à l’enquête.
Les données recueillies pourraient non seulement faire en sorte d’inciter les personnes ayant des comportements à risque élevé à devancer la prise de tests, mais elles pourraient aussi les amener à modifier leur perception quant à ce type de comportements. « Il a été démontré que l’annonce d’un diagnostic positif à l’égard du VIH tend à modifier les comportements à risque. Voilà pourquoi nous devons nous attacher à accélérer le dépistage et à prodiguer des conseils aux personnes infectées », a conclu le Dr Wainberg.