Sécurité alimentaire : vers la réduction des pertes post-récolte grâce à une éducation de qualité
Une équipe de recherche de l’Université McGill a déterminé qu’une bonne façon de réduire l’insécurité alimentaire mondiale serait de mieux informer les producteurs agricoles et les entreprises de transformation d’aliments sur les mesures à prendre pour éviter les pertes alimentaires post-récolte, qui touchent un tiers de tous les aliments produits mondialement, et qui représentent une valeur annuelle de 1 billion de dollars américains.
« L’amélioration des pratiques de stockage, de transport et de transformation nous permettrait de réduire considérablement les pertes alimentaires et l’insécurité alimentaire mondiale », a affirmé Vijaya Raghavan, professeur distingué James-McGill au Département de génie des bioressources et coauteur de , un chapitre de l’ouvrage Agricultural, Biosystems, and Biological Engineering Education, publié en septembre 2024.
Les pays à faible revenus sont plus susceptibles de subir des pertes alimentaires post-récolte en raison d’un manque de technologies, de ressources financières, de formation et d’infrastructure.
L’équipe de Vijaya Raghavan, en collaboration avec plusieurs établissements agricoles indiens, a mené un projet visant le renforcement de la sécurité alimentaire et du développement rural du sud de l’Inde.
L’équipe a offert des formations aux collectivités rurales sur les technologies post-récolte et de transformation des aliments et, en étroite collaboration avec des stations de recherche universitaire, des ONG et des particuliers, elle a mis en œuvre des projets pilotes pour améliorer l’accès au soutien technique dans certains villages du Karnataka et du Tamil Nadu, dont Kuttinagere, Shettihalli et Pallapalayam.
L’approche pratique adoptée a permis une mise en œuvre à l’échelle locale. Le projet a aussi contribué à l’amélioration de la capacité des organismes participants, a créé des emplois et a renforcé l’autonomie des femmes en région rurale.
« En offrant de la formation dans les collectivités locales, nous avons pu réduire les pertes alimentaires et renforcer le développement rural grâce à l’amélioration des technologies post-récolte et en faisant appel à des incubateurs d’entreprise », a indiqué Valérie Orsat, doyenne par intérim de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’environnement et professeure James-McGill au Département de génie des bioressources.
Une formation cruciale sur les pratiques durables
Selon une estimation de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, environ 14 % des aliments produits sur la planète sont perdus ou gaspillés chaque année entre le moment de la récolte et leur arrivée sur le marché, et 17 % sont perdus ou gaspillés après leur achat par le consommateur, pour une perte globale de 31 %.
La quantité d’aliments produits devrait augmenter de 70 % pour répondre aux besoins de la population mondiale, qui atteindra 9,8 milliards de personnes d’ici 2050 selon les prévisions. L’équipe de recherche insiste néanmoins sur un point : pour assurer la sécurité alimentaire mondiale, il faut aussi réduire les pertes post-récolte et améliorer les pratiques durables.
Les chercheurs attirent l’attention sur l’importance d’une formation sur la durabilité environnementale, et demandent aux organisations du monde entier d’ouvrir leurs horizons.
« La planète est fragile, nous constatons les conséquences du changement climatique, et nos systèmes d’éducation doivent en tenir compte, a affirmé Vijaya Raghavan. L’éducation est un outil essentiel qui permettra aux prochaines générations de s’attaquer à ces enjeux cruciaux. »
Ce projet a été financé et soutenu par l’Agence canadienne de développement international.
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Le chapitre , par Vijaya Raghavan et Valérie Orsat, a été publié dans Agricultural, Biosystems, and Biological Engineering Education