Maladies infectieuses : des diagnostics rapides grâce à une nouvelle plateforme faisant appel à la nanotechnologie et à l’apprentissage automatique
Les maladies infectieuses, et plus précisément les infections respiratoires, sont l’une des principales causes de mortalité dans le monde. C’est pourquoi il y a un urgent besoin d’outils diagnostiques rapides et utilisables à grande échelle qui permettraient de détecter ces maladies à un stade précoce; or, il n’existe aucun outil du genre à l’heure actuelle. Pour pallier ce manque, le laboratoire de Sara Mahshid, professeure de génie biologique à l’Université McGill, a collaboré avec des équipes de la Faculté de médecine, de l’Hôpital général juif et du Centre universitaire de santé McGill dans le but de mettre au point (QolorEX) pouvant fournir des résultats d’analyses en seulement 13 minutes.
Les tests sont destinés à l’utilisation dans des lieux où les gens se rassemblent, notamment les hôpitaux, les écoles et les aéroports. Ils sont effectués à partir d’un échantillon de salive (sans frottis) : après avoir été prélevé, l’échantillon est transféré dans un appareil microfluidique qui fait usage de l’apprentissage automatique pour en prendre des images microscopiques. Par la suite, ces images sont envoyées vers une application sur téléphone cellulaire, qui décrypte les données et livre les résultats de l’analyse.
« Il est probable que nous ferons face à davantage de pandémies. C’est pourquoi notre laboratoire souhaite fabriquer des technologies portables et économiques qui procurent des résultats cliniques concrets et peuvent être utilisées dans des contextes de faibles ressources, à la maison ou dans des milieux collectifs », soulignent Sara Mahshid et ses candidats au doctorat, Tamer AbdElFatah et Mahsa Jalali, coauteurs d’un article sur ce nouvel outil, publié récemment dans la revue Nature Nanotechnology.
« Assortie d’un taux d’exactitude de 95 %, soit un taux comparable à celui de la PCR quantitative pour les tests de dépistage de la COVID effectués à partir d’échantillons de salive, cette plateforme pourrait se révéler précieuse en nous permettant de demeurer à l’affût des infections virales, des variants viraux et même des bactéries. Grâce à la convivialité de cette plateforme, on pourra réaliser plus de tests et, peut-être, poser des diagnostics précoces qui pourraient sauver des vies et freiner la propagation de maladies respiratoires dans le monde », conclut Sara Mahshid, qui est également Chaire de recherche du Canada sur les dispositifs de nanobiodétection.
QolorEX est développé dans le laboratoire de la professeure Sara Mahshid avec l'appui du MI4-ECRF, du CRSNG-Alliance-COVID-19 et des IRSC-COVID-19, en collaboration avec Dr Chen Liang de l'Hôpital général juif, professeur Silvia Vidal de l'Université McGill et Dr Dao Nguyen du RI-MUHC. a été publié dans la revue Nature Nanotechnology.