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Des scientifiques établissent un lien entre de mystérieux signaux cosmiques et des étoiles effondrées  

Une étude dirigée par l’Université McGill avance que les sursauts radio rapides, l’une des plus grandes énigmes de l’univers, pourraient émaner des étoiles à neutrons  
Image par Andre Renard.
±ĘłÜ˛ú±ôľ±Ă©: 2 January 2025

Une équipe internationale de scientifiques dirigée par l’Université McGill a fourni les preuves, sans doute les plus manifestes à ce jour, de l’origine de certains sursauts radio rapides – de quelques millisecondes provenant de l’espace. Ces derniers proviendraient des étoiles à neutrons, c’est-à-dire des résidus ultradenses d’étoiles massives ayant explosé en supernova. Cette découverte, basée sur l’analyse du signal radio d’un sursaut radio rapide unique, représente un pas de plus vers la compréhension de l’un des phénomènes les plus mystérieux de l’univers.  

« Ces résultats confirment nos soupçons de longue date, soit qu’il existe un lien entre les sursauts radio rapides et les étoiles à neutrons », affirme Ryan Mckinven, chercheur doctoral au Département de physique de l’Université McGill et auteur-ressource de l’étude publiée dans la revue Nature. « Toutefois, cette découverte remet aussi en question les modèles théoriques populaires. En effet, elle prouve que ces ondes radio se produisent beaucoup plus près des étoiles à neutrons que ce que l’on croyait à l’origine. »  

Les sursauts radio rapides libèrent, en quelques millisecondes, autant d’énergie que le soleil en une journĂ©e complète. Bien que les scientifiques aient dĂ©nombrĂ© des milliers de ces sursauts depuis leur dĂ©couverte en 2007, leur origine et leur mĂ©canisme demeurent un mystère. ł˘â€™Ă©tłÜ»ĺ±đ de Ryan Mckinven, menĂ©e Ă  l’aide du radiotĂ©lescope de l’ExpĂ©rience canadienne de cartographie de l’intensitĂ© de l’hydrogène (CHIME), rĂ©vèle une nette similaritĂ© entre le comportement du signal des sursauts radio rapides et celui des pulsars, un type d’étoiles Ă  neutrons Ă©mettrices de signaux radioĂ©lectriques ayant fait l’objet de nombreuses Ă©tudes. 

Souvent, les signaux des sursauts radio rapides sont hautement polarisĂ©s, ce qui signifie que les ondes radio oscillent principalement vers une direction prĂ©cise. En se penchant sur ce phĂ©nomène, l’équipe de Ryan Mckinven a observĂ© des changements radicaux dans l’angle de polarisation d’un sursaut de 2,5 millisecondes. Cette caractĂ©ristique, typique chez les pulsars, demeure toutefois rare chez les sursauts radio rapides. Les chercheurs ont donc cru initialement qu’un pulsar mal catĂ©gorisĂ© de la Voie lactĂ©e Ă©tait Ă  l’origine de ce signal. ł˘â€™Ă©tłÜ»ĺ±đ approfondie du phĂ©nomène a cependant confirmĂ© que le sursaut radio rapide provenait d’une galaxie situĂ©e Ă  des millions d’annĂ©es-lumière de la nĂ´tre.  

« La polarimétrie est l’un des rares outils dont nous disposons pour analyser ces sources distantes », explique Ryan Mckinven. « Cette découverte encouragera probablement d’autres chercheurs à étudier des comportements similaires dans d’autres sursauts radio rapides afin d’émettre des théories visant à concilier les différences observées dans les signaux polarisés. » 

Ces travaux ont aussi mis en lumière la grande utilité du télescope CHIME, situé à Penticton, en Colombie-Britannique. Il s’agit du seul télescope ayant la capacité de détecter des milliers de sursauts radio rapides quotidiennement. L’énorme quantité de données ainsi produite permet aux scientifiques de détecter des signaux uniques, comme celui ayant fait l’objet de l’étude susmentionnée, et de faire progresser les connaissances sur les sursauts radio rapides. 

« Nous nous rapprochons de plus en plus de notre objectif, soit de lever le voile sur ce grand mystère cosmique », affirme Ryan Mckinven. « Les sursauts radio rapides sont répandus, mais leur vraie nature demeure en grande partie inconnue. Chaque découverte que nous faisons sur leur origine ouvre une nouvelle fenêtre sur la dynamique de l’univers. »   

Dans son étude menée sur le même sursaut radio rapide, également publiée dans le même numéro de la revue Nature, la chercheuse principale Kenzie Nimmo, de l’Institut de technologie du Massachusetts, corrobore l’hypothèse de l’étoile à neutrons. 

« Nous avons découvert que ce sursaut radio rapide “clignote”, un peu comme les étoiles dans le ciel. Ce scintillement signifie que la région d’où provient le sursaut est incroyablement petite. En fait, nous avons établi qu’il était émis à partir d’une zone mesurant moins de 10 000 kilomètres, et ce, malgré la distance de plus de 200 millions d’années-lumière qui nous sépare. Ces données d’une précision remarquable révèlent que le sursaut radio rapide provient de la zone intensément magnétique qui entoure les étoiles à neutrons, soit l’un des environnements les plus extrêmes de l’Univers », affirme la chercheuse.

Les études dirigées par les deux chercheurs corroborent fortement l’hypothèse selon laquelle une étoile à neutrons serait à l’origine de ce sursaut radio rapide – et, par extension, d’autres sursauts.

« Ces observations nous offrent un rare aperçu de la source d’émission potentielle de ce sursaut radio rapide », indique Aaron Pearlman, boursier postdoctoral Banting au Département de physique et à l’Institut spatial Trottier de McGill, et coauteur des études menées par Ryan Mckinven et Kenzie Nimmo. « Le schéma de scintillement et le changement d’angle de polarisation de ce sursaut correspond au comportement auquel on s’attend d’une impulsion radio supergéante provenant d’une zone en périphérie d’une étoile à neutrons hautement magnétisée et en rotation. Ces études fournissent davantage de preuves en faveur de l’hypothèse voulant que certains sursauts radio rapides soient générés par des étoiles à neutrons. »

ł˘â€™Ă©tłÜ»ĺ±đ

L’article « », par Ryan Mckinven et coll., est paru dans la revue Nature. L’Institut spatial Trottier de McGill mène ses activités grâce à un généreux don de la Fondation familiale Trottier. L’équipe CHIME est dirigée par l’Université McGill, l’Université de Toronto et l’Université de la Colombie-Britannique, et financée par le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada et d’autres partenaires.

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