Risk Factors for Attempted Suicide Among Inuit Youth: A Community Survey
M. Malus, L. J. Kirmayer and L. Boothroyd
(See French version below)
Summary
In 1992, we conducted a survey of 100 Inuit young people aged 14-25 years, residing in a community on the Hudson Bay Coast in Northern Quebec, in order to estimate the prevalence and risk factors for suicide attempts. The interview questionnaire was adapted from a self-report instrument used in the 1988 Adolescent Health Survey of the Indian Public Health Service in the United States (Grossman, Milligan & Deyo, 1991). We focused on a community rather than a school-based sample and used both bivariate and multivariate statistical methods to study risk factors. Our sample of 100 youth represented about 40% of the target population.
Thirty-four percent of survey respondents reported a past suicide attempt, and 20% had attempted suicide more than once. In terms of severity, a suicide attempt resulted in injury for about 11% of the persons surveyed. Prevalence of suicidal ideation and exposure to suicide were also very high: 43% reported past thoughts of suicide (26% in the month before the survey) and over 40% had friends who had attempted or completed suicide in the past. Suicidal ideation was highly associated with having a friend who had attempted or completed suicide. The strongest risk factors for suicide attempts were male gender, having a friend who had attempted suicide, experience of physical abuse, a history of solvent abuse, and having a parent with an alcohol or drug problem. Older age and a family history of having received treatment for a psychiatric problem were protective factors.
These findings indicate that individuals at high risk for suicide in the community can be identified for help; however, a broader emphasis on family health and well-being is also essential in preventive measures.
Our study also explored the prevalence of substance use, patterns of help-seeking, prevalence of worries and health problems, and interest in activities and programs. For several potential problems (e.g., anger, friendship break-up), many youth could not identify persons to whom they would go for help. These findings point to the need for effective treatment programs for alcohol and substance abuse, skills training to aid in interpersonal problem solving and dealing with life events, and development of social programs and activities for young people in the community.
This study, as well as recent review of the suicide literature with an emphasis on Aboriginal peoples, supports interventions targeted at the community and political level as well as at the level of the family and the vulnerable individual. In all cases, measures to prevent suicide by improving mental health must be culturally sensitive and broadly based, including sociocultural and spiritual dimensions of well-being.
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En 1992, nous avons fait une enquête auprès de 100 jeunes Inuits, âgés entre 14 et 25 ans, demeurant dans une communauté sur le littoral de la Baie d'Hudson, au nord du Québec, afin d'évaluer la prévalence et les facteurs de risque associés aux tentatives de suicide. Le questionnaire de l'entrevue est basé sur un instrument qui a été utilisé aux États-Unis en 1988 par le Indien Public Health Service ("Adolescent Health Survey," Grossman, Milligan & Deyo, 1991). Nous nous sommes concentrés sur une échantillon provenant de la communauté plutôt que du milieu scolaire et avons utilisés à la fois des analyses statistiques bivariées et multivariées afin d'étudier les facteurs de risque. Notre échantillon de 100 jeunes représente environ 40% de la population cible.
Trente-quatre pour cent des participants ont rapporté une tentative de suicide dans le passé et 20% ont rapporté avoir tenté de se suicider plus d'une fois. En terme de sévérité, la tentative de suicide a entraîné une blessure pour environ 11% des personnes questionnées. La prévalence des idées suicidaires ainsi que le taux d'exposition au phénomène du suicide étaient également très élevés: 43% témoignent avoir eu des idées suicidaires dans le passé (26% au cours du mois qui précède l'enquête) et plus de 40% avaient des ami-e-s qui avaient tenté ou s'étaient suicidés dans le passé. Les idées suicidaires étaient grandement associées au fait d'avoir un-e ami-e qui avait tenté ou s'était suicidé. Les facteur de risque les plus importants associés aux tentatives de suicide étaient le fait d'être un homme, d'avoir un-e ami-e ayant tenté de se suicider, d'avoir été victime d'abus physique, l'abus de solvants et le fait d'avoir un parent ayant des problèmes d'alcool ou de drogues. Le fait d'être plus âgé et d'avoir une histoire familiale de consultations psychiatriques étaient des facteurs de protection.
Ces résultats signifient que les individus ayant un risque élevé de suicide dans la communauté peuvent être identifiés afin d'être aidés; toutefois, une emphase sur la santé et le bien-être de la famille est également essentielle comme mesure préventive.
Notre étude explore également la prévalence d'usage de drogues et d'alcool, les styles de recherche de soins, la prévalence d'inquiétudes et de problèmes de santé ainsi que les intérêts dans les activités et les programmes. Dans le cas de nombreux problèmes possibles (e.g., colère, rupture avec un-e ami-e), plusieurs jeunes étaient incapables d'identifier des gens vers qui ils pourraient se tourner pour obtenir de l'aide. Ces résultats démontrent le besoin de traitements efficaces pour l'abus de drogues et d'alcool, d'entraînement afin d'aider la résolution de problèmes interpersonnels et d'aider à faire face aux événements de la vie, et le développement de programmes sociaux et d'activités pour les jeunes dans la communauté.
Cette étude, ainsi que les revues récentes de la littérature s'intéressant aux aborigènes, est en faveur des interventions visant le niveau communautaire et politique de même que le niveau de la famille et de l'individu vulnérable. Dans tous les cas, les mesures de prévention du suicide, telle que l'amélioration de la santé mentale, doivent être sensibles à la culture et basées sur un ensemble de dimensions telles que les dimensions socioculturelle et spirituelle de bien-être.