Une nouvelle étude de McGill révèle que les souris sont capables d'empathie
La sensibilité à la douleur augmente chez les souris témoins de la douleur de souris qu'elles connaissent
Une nouvelle étude réalisée par Jeffrey Mogil, professeur de psychologie de l'Université McGill, démontre que la capacité d'empathie — soupçonnée, mais non prouvée chez les primates supérieurs — existe bel et bien chez les mammifères inférieurs.
Dans des travaux de recherche publiés en ligne le 29 juin dans la revue Science, le Pr Mogil, l'étudiant diplômé Dale Langford et leurs collègues du Laboratoire de la génétique de la douleur de l'Université McGill, ont découvert que les souris qui cohabitent (c.-à -d. familières entre elles) et qui sont témoins de leur souffrance mutuelle sont plus sensibles à la douleur que les souris soumises à l'essai de manière individuelle. Ces résultats, les premiers à démontrer une forme de « contagion affective » entre les animaux, nous éclairent quant à la façon dont les facteurs sociaux connus influent sur le contrôle de la douleur.
Non seulement ces résultats sont-ils sans précédent en regard de ce qu'ils nous apprennent sur les animaux, mais ils pourraient bien, en bout de ligne, se révéler pertinents en ce qui a trait à la compréhension de la douleur chez l'humain. « Puisque nous savons que l'interaction sociale joue un rôle important dans le comportement des personnes souffrant de douleur chronique, nous pouvons maintenant élucider les mécanismes qui sous-tendent ces effets et sommes notamment en mesure d'expliquer pourquoi nous sommes autant influencés par les personnes qui nous entourent? », a indiqué le Pr Mogil.
Le professeur Mogil, titulaire de la Chaire E. P. Taylor en études sur la douleur de McGill, est un Canadien, recruté en 2001 à l'Université de l'Illinois à Urbana-Champaign, où il a été le premier à identifier les circuits génétiques sexospécifiques qui déterminent la façon dont les mâles et les femelles réagissent à la douleur. Le Pr Mogil s'intéresse aux influences génétiques et environnementales qui s'amalgament pour régir les réactions à la douleur. Il est titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur la génétique de la douleur (niveau 1).
L'Université McGill est reconnue pour son rôle historique dans le domaine de la recherche sur la douleur, notamment pour le Questionnaire sur la douleur de McGill, un outil réputé internationalement. Élaboré en 1975 par le professeur de psychologie Ronald Melzack, le Questionnaire sur la douleur demeure la norme encore aujourd'hui.