Un professeur de l’Université McGill remporte la plus haute distinction québécoise dans le domaine biomédical
Le gouvernement québécois a annoncé aujourd’hui le nom des récipiendaires des Prix du Québec, 15 prix remis chaque année à des sommités des sciences et de la culture. Parmi eux se trouve le professeur William Foulkes, chef du laboratoire de génétique du cancer de l’Institut Lady Davis, membre du Programme de recherche sur le cancer de l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill et directeur du programme de génétique du cancer à l’Université McGill. Le Dr Foulkes se voit remettre le prix Wilder-Penfield en recherche biomédicale en reconnaissance de ses recherches approfondies sur les origines génétiques du cancer du sein et de l’ovaire, particulièrement au Québec, mais aussi de ses travaux sur de rares formes de cancer.
« Ce prix est extrêmement important pour moi, aussi bien sur le plan professionnel que sur le plan personnel, explique-t-il. J’ai choisi de vivre au Québec il y a près de 25 ans, et cette reconnaissance de mon pays d’adoption me fait grand plaisir. »
Au cours de sa carrière, le Dr Foulkes a élucidé les mécanismes génétiques particuliers impliqués dans plusieurs cancers héréditaires. Selon la Société canadienne du cancer, de 5 à 10 % de tous les cancers auraient une origine héréditaire. Les femmes qui héritent du gène BRCA1 ou BRCA2, par exemple, sont jusqu’à 10 fois plus susceptibles que la moyenne d’avoir un cancer du sein. L’identification de ces gènes, entre autres, a ouvert de nouvelles avenues à des interventions qui ont sauvé des vies dans tout le Canada.
L’une des clés du succès des recherches du Dr Foulkes réside dans l’environnement génétique de la population québécoise. En raison de ce qu’on appelle l’« effet fondateur », certaines mutations génétiques y sont plus concentrées que dans les autres communautés canadiennes. Le Dr Foulkes a également fait connaître le Québec à d’autres chercheurs; en 2005, il a contribué à la création du Symposium international sur le cancer héréditaire du sein et de l’ovaire, dont chacune des éditions biennales attire depuis des centaines de délégués.
« Cette reconnaissance de la contribution du Dr Foulkes à la santé des Québécois est tout à fait méritée, se réjouit Martha Crago, vice-principale (recherche et innovation). Ses travaux sur l’identification des gènes et des mutations responsables du cancer du sein ont sauvé de nombreuses vies. Ce prix a une importance toute particulière pour moi. La ténacité du Dr Foulkes dans la recherche d’un gène familial responsable du cancer du sein qui a frappé ma famille pendant plusieurs générations a été remarquable. De nombreuses femmes lui doivent énormément, et ce prix est un modeste symbole de son impact majeur. »
Chercheur exemplaire, le Dr Foulkes a plus de 600 publications à son actif, nombre d’entre elles hautement respectées et citées par ses pairs; l’un de ses principaux articles sur la nature « de type basal » du cancer du sein associé au gène BRCA1a par exemple été cité 600 fois. Au-delà de la recherche et de ses nombreuses découvertes et contributions, il a aussi maintenu sa pratique clinique et démontré son souci du bien-être des patients.
« Je reste motivé par mon travail clinique auprès des patients, précise-t-il. C’est souvent la source de nouvelles idées et de nouvelles découvertes, qui engendrent à leur tour des interventions qui aident les patients, leur famille et d’autres personnes. C’est un cycle tout à fait gratifiant. »
Créés en 1977, les Prix du Québec soulignent des réalisations culturelles et scientifiques. D’autres membres de la communauté universitaire de McGill ont reçu le prix Wilder-Penfield dans le passé, dont Charles Scriver, Clarke F. Fraser, Philippe Gros, Guy Rouleau et Nahum Sonenberg.
À propos de l’Université McGill
Fondée à Montréal, au Québec, en 1821, l’Université McGill est l’un des plus grands établissements postsecondaires au Canada. Elle compte deux campus, 11 facultés, 11 écoles professionnelles, 300 programmes d’études et quelque 38 000 étudiants, dont 8 800 aux cycles supérieurs. Attirant des candidats originaires de plus de 150 pays, elle accueille 7 700 étudiants étrangers, ce qui représente 20 % de son corps étudiant. Près de la moitié des étudiants ont une langue maternelle autre que l’anglais, et 38 % sont francophones.
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