Un nouvel « atlas » des influences génétiques sur l’ostéoporose permettra d’ouvrir la voie à de meilleures options de traitement
Une nouvelle étude novatrice menée par des chercheurs de l’Institut Lady Davis (ILD) de l’Hôpital général juif (HGJ) a réussi à compiler un atlas sur les facteurs génétiques associés à la densité minérale osseuse (DMO) estimée, l’un des facteurs les plus pertinents sur le plan clinique pour le diagnostic de l’ostéoporose. L’article, publié dans la revue Nature Genetics, présente 518 loci pangénomiques, dont 301 viennent d’être découverts, qui expliquent 20 % de la variance génétique associée à l’ostéoporose. Avoir découvert tant de facteurs génétiques s’avère prometteur pour la mise au point de nouvelles thérapies ciblées pour traiter la maladie et diminuer le risque de fracture.
« Nos résultats représentent un progrès important qui met en évidence les possibilités de développement de médicaments », explique le docteur Brent Richards, chercheur principal de l’étude et généticien au Centre d’épidémiologie clinique de l’ILD qui traite les patients atteints d’ostéoporose dans sa pratique à l’HGJ. « Cet ensemble de modifications génétiques qui influent sur la DMO fournit des cibles pharmacologiques qui sont susceptibles d’être utiles pour la prévention des fractures liées à l’ostéoporose. »
L’ostéoporose est une maladie liée à l’âge très courante qui se caractérise par la diminution progressive de la solidité des os, ce qui entraîne un risque élevé de fracture. Les fractures peuvent avoir de graves conséquences, en particulier chez les patients plus âgés, y compris le risque de mortalité. Chez toutes les personnes qui en sont atteintes, les fractures constituent un fardeau important qui mène à des hospitalisations et une réadaptation prolongée. À mesure que la population vieillit, l’urgence d’améliorer les mesures de prévention se fait de plus en plus sentir.
« Nous avons présentement peu d’options de traitement », a déclaré le docteur Richards, professeur en médecine, en génétique humaine et en épidémiologie et biostatistique à l’Université McGill, « et de nombreux patients qui sont à risque élevé de fracture ne prennent pas les médicaments actuels par peur des effets secondaires. Malgré cela, c’est toujours mieux de prévenir que de traiter. Nous pouvons prescrire des médicaments injectables qui permettent de reconstruire l’os, mais ils sont hors de prix. Nous avons des médicaments qui empêchent la perte osseuse, mais ils doivent être pris selon un horaire strict. Ainsi, le nombre de personnes qui doivent être traitées, mais qui ne le sont pas, est élevé. Par conséquent, nous croyons que nous aurons plus de succès à faire en sorte que les patients suivent un régime de traitement si celui-ci peut être simplifié. »
C’était la plus vaste étude jamais entreprise sur les déterminants génétiques de l’ostéoporose qui portait sur plus de 426 000 personnes provenant de la biobanque du Royaume-Uni. Après avoir analysé les données, les chercheurs ont affiné leurs conclusions afin d’isoler un ensemble de gènes qui sont très fortement enrichis pour des cibles de médicaments connues. Ce plus petit ensemble de gènes cibles permettra aux développeurs de médicaments d’affiner leur recherche d’une solution au problème clinique que constitue la prévention des fractures chez les personnes qui sont prédisposées aux fractures ostéoporotiques. Des modèles animaux ont déjà démontré la validité de certains de ces gènes.
« Bien que nous ayons trouvé de nombreux facteurs génétiques associés à la DMO, le genre de médecine de précision que la génétique offre devrait nous permettre de nous concentrer sur les facteurs qui peuvent avoir le plus grand impact sur l’amélioration de la densité osseuse et la diminution du risque de fracture », a déclaré le docteur John Morris, aussi de l’ILD et de l’Université McGill et auteur principal de l’étude.
« » (Un atlas des influences génétiques sur l’ostéoporose chez les humains et les souris), par John A. Morris et coll.ÌýNature Genetics
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