Un essai clinique sur une nouvelle approche pour traiter l’ostéoporose constitue une « percée majeure », selon un clinicien-chercheur de l’Institut Lady Davis
Un traitement comportant un nouvel anabolisant osseux (qui accroît la masse osseuse) suivi d’un inhibiteur de la résorption osseuse (qui maintient la masse osseuse) s’est avéré réduire considérablement le risque de fracture chez les femmes ménopausées atteintes d’ostéoporose grave, selon les résultats d’un essai clinique publié dans le New England Journal of Medicine.
Sur une pĂ©riode de deux ans, 4 093 femmes atteintes d’ostĂ©oporose et prĂ©sentant une fracture de fragilisation ont Ă©tĂ© rĂ©parties au hasard dans deux groupes. Le premier groupe a reçu du romosozumab pendant un an, un nouvel anticorps monoclonal contre la sclĂ©rostine efficace pour la reconstruction rapide de la masse osseuse en augmentant la formation osseuse et en diminuant la rĂ©sorption osseuse. Celui-ci Ă©tait suivi par l’alendronate, un inhibiteur de la rĂ©sorption osseuse couramment utilisĂ© comme traitement de première intention dans l’ostĂ©oporose, qui maintient les niveaux actuels de masse osseuse. Le deuxième groupe a seulement reçu l’alendronate. Les femmes qui ont reçu le romosozumab suivi par l’alendronate ont prĂ©sentĂ© un taux 48Ěý% plus faible de nouvelles fractures vertĂ©brales comparativement Ă celles ayant seulement reçu l’alendronate. De plus, le premier groupe avait 19Ěý% moins de risque de fractures non vertĂ©brales et 38Ěý% moins de risque de fracture de la hanche que le deuxième groupe.
« Maintenir une masse osseuse constante chez les patientes n’est pas une stratĂ©gie adĂ©quate lorsqu’elles souffrent dĂ©jĂ d’ostĂ©oporose et que leurs os ne sont pas assez solides pour rĂ©sister Ă une fracture », a dĂ©clarĂ© le docteur Andrew Karaplis, professeur de mĂ©decine Ă l’UniversitĂ© McGill qui Ă©tudie la maladie osseuse mĂ©tabolique Ă l’Institut Lady Davis et traite les patients atteints d’ostĂ©oporose Ă l’HĂ´pital gĂ©nĂ©ral juif, l’un des centres participant Ă cet essai clinique de phaseĚý3. « Nous avions prĂ©vu observer moins de fractures si nous Ă©tions d’abord en mesure d’augmenter la masse osseuse de la patiente pour ensuite administrer un traitement pour la maintenir. »
Le docteur Karaplis a qualifié les résultats de l’étude comme une « percée majeure » dans le traitement de l’ostéoporose, ajoutant que les résultats influenceraient la façon dont il traite ses patients.
Un problème d’innocuitĂ© est apparu au cours de l’essai. Au cours de la première annĂ©e, de graves incidents cardiovasculaires ont Ă©tĂ© observĂ©s plus frĂ©quemment dans le groupe romosozumab-alendronate (50 patientes sur 2040, soit 2,5Ěý%, comparativement Ă 38 patientes sur 2014, ou 1,9Ěý%, dans le groupe recevant seulement l’alendronate).
« Bien que les chiffres soient relativement faibles, c’est un signal qui nécessite des éclaircissements supplémentaires », a déclaré le docteur Karaplis. « Il existe des considérations théoriques selon lesquelles l’inhibition de la sclérostine est associée à un risque de complications cardiovasculaires. D’un autre côté, l’alendronate pourrait avoir un effet cardioprotecteur, comme le démontrent certaines études. Donc, nous devons chercher plus loin la cause du déséquilibre observé dans les incidents cardiovasculaires et être prudents dans le choix des patients à traiter avec le romosozumab, du moins pour l’instant. »
L’ostéoporose est une maladie grave qui touche les femmes et les hommes, les femmes ménopausées étant particulièrement à risque. La perte progressive de masse osseuse rend les personnes atteintes plus à risque de fractures. À ce jour, il n’y a pas de traitement ou de remède efficaces, c’est pourquoi les promesses soulevées par cette étude, qui démontre que la masse osseuse peut être régénérée avec le romosozumab et maintenue avec des inhibiteurs de la résorption osseuse, a tellement d’importance.
“Romosozumab or Alendronate for Fracture Prevention in Women with Osteoporosis,” Kenneth G. Saag, M.D., Jeffrey Petersen, M.D., Maria Luisa Brandi, M.D., Andrew C. Karaplis, M.D., Ph.D., Mattias Lorentzon, M.D., Ph.D., Thierry Thomas, M.D., Ph.D., Judy Maddox, D.O., Michelle Fan, Ph.D., Paul D. Meisner, Pharm.D., and Andreas Grauer, M.D., 2017; 377Ěý:Ěý1417-1427 DOI: 10.1056/NEJMoa1708322
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Tod Hoffman
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Institut Lady Davis de l’Hôpital général juif
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