Un autre choix de traitement de la maladie de Parkinson
Des scientifiques de McGill ont participé à une étude nord-américaine sur deux médicaments
Des chercheurs de l'Université McGill ont participé à une importante étude nord-américaine comparative de deux traitements de la maladie de Parkinson. L'essai clinique, qui s'est déroulé sur quatre ans, montre que deux médicaments, la lévodopa et le pramipexole, représentent des traitements initiaux viables de la maladie de Parkinson, une affection dégénérative du système nerveux central.
Le groupe d'études Parkinson (PSG - Parkinson Study Group) a produit les résultats relatifs au pramipexole et à la lévodopa, lesquels sont publiés dans l'édition de juillet de la revue Archives of Neurology. Quelque 301 participants ont été évalués dans 22 endroits du PSG aux Etats-Unis et au Canada. Le PSG, qui est une coopérative sans but lucratif, réunit des experts américains et canadiens de la maladie de Parkinson qui se sont donné pour mission d'améliorer le traitement de la maladie de Parkinson.
Michel Panisset, directeur de la clinique des troubles moteurs du Centre d'étude sur le vieillissement (Université McGill), ainsi que Jean Hall, coordonnatrice en soins infirmiers, ont suivi 13 des participants canadiens. Le but premier de cette étude était de surveiller les complications liées au traitement : les effets de fin de dose (l'impression que l'effet du médicament diminue avant la dose suivante) et la dyskinésie (mouvements involontaires).
Le PSG a comparé la lévodopa — le médicament le plus couramment utilisé comme traitement initial des premiers symptômes de la maladie de Parkinson — au pramipexole, un agoniste de la dopamine plus récent, qui agit comme la dopamine artificielle. Les patients qui ont reçu comme traitement initial le pramipexole ont connu une réduction de mouvements involontaires et des effets de fin de dose, en comparaison avec le traitement initial à base de la lévodopa.
Toutefois, les chercheurs ont trouvé que le traitement au moyen de la lévodopa donnait lieu à moins de cas de somnolence et d'enflure des pieds et des jambes (œdème) et à une meilleure motricité. On a mesuré ces résultats à l'aide de l'échelle d'évaluation unifiée pour la maladie de Parkinson, la UPDRS (Unified Parkinson's Disease Rating Scale), un outil de contrôle couramment utilisé par les chercheurs et les cliniciens du monde entier depuis sa mise en marché, en 1987.
Après quatre années de recherche, les chercheurs estiment que 52 % des sujets ayant reçu le pramipexole comme traitement initial ont connu leur première incidence de complications motrices ou d'effets de fin de dose, par rapport à 74 % des sujets traités initialement avec la lévopoda. Concernant la moyenne des résultats obtenus à l'échelle d'évaluation UPDRS, mesurés lors de la première et de la dernière visites effectuées dans le cadre de l'étude, les chercheurs ont remarqué une nette amélioration chez le groupe traité à la lévodopa que chez le groupe soigné au pramipexole. Parmi les effets secondaires observés pour le pramipexole, les plus courants ont été la somnolence et l'œdème, alors que ceux de la lévodopa concernaient des conditions neuromusculaires anormales, la dyskinésie et les effets de fin de dose.
Boehringer/Ingelheim Pharmaceuticals, Inc. et Pfizer Inc., qui font la promotion conjointe de MIRAPEX (pramipexole) aux Etats-Unis pour la maladie de Parkinson, ont appuyé la présente étude.