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Mutations génétiques : une fenêtre s'ouvre

±Ê³Ü²ú±ô¾±Ã©: 5 February 2004

Une équipe de chercheurs des universités McGill et de Toronto font une découverte encourageante.

Les diverses combinaisons de mutations génétiques peuvent entraîner certains traits chez l'homme, notamment des maladies complexes comme la schizophrénie, déclarent des scientifiques de l'Université de Toronto et de l'Université McGill à Montréal.

Les Drs Brenda Andrews et Charles Boone de l'Université de Toronto et le Dr Howard Bussey de l'Université McGill ont démontré, à l'aide de simples cellules de levure, qu'il existe de nombreuses combinaisons de mutations génétiques susceptibles d'entraîner la mort cellulaire ou de miner la santé cellulaire. Les résultats de leurs recherches seront publiés dans le numéro de la revue Science du 6 février. L'équipe de chercheurs s'emploiera maintenant à dresser la carte des interactions génétiques des gènes de levure semblables aux gènes humains.

Les chercheurs ont hybridé une souche de levure qui porte un gène mutant particulièrement intéressant avec tout un « éventail » d'autres souches de levure en vue de déterminer quelles paires de gènes étaient létales. Ils ont étudié les interactions de plus de 4 000 paires de gènes et ont été en mesure de fournir un « réseau d'interactions génétiques » à grande échelle qui génère de nouvelles idées sur la façon dont les gènes interagissent pour produire différents traits.

Ils ont par exemple découvert que les gènes forment des « agglomérations » ou des petits réseaux et qu'il est plus probable qu'un gène ait des relations avec son « voisinage » qu'avec les gènes plus éloignés. Chaque gène de levure a en moyenne 30 interactions pendant la vie d'une cellule - les expériences antérieures laissaient présager un nombre beaucoup moins élevé. En comprenant la composition de ces « agglomérations » génétiques, il est possible de prévoir quels gènes interagiront et quels traits résulteront de la combinaison de deux gènes.

« La construction de ces réseaux permettra aux spécialistes de la génétique humaine de concentrer leurs recherches sur les causes de la maladie, indique le Dr Andrews, directeur du département de génétique médicale et de microbiologie de l'Université de Toronto. Si nous pouvons commencer à construire ce type de réseaux intelligemment, nos travaux pourraient devancer la découverte des gènes qui sont létaux une fois combinés ».

Les recherches ont suscité l'intérêt des autres chercheurs à concevoir des techniques pour cartographier les « agglomérations » génétiques d'organismes plus complexes. « Comme nos études des réseaux génétiques globaux donnent un aperçu de la façon dont les cellules fonctionnent, elles peuvent nous aider à comprendre la source de maladies héréditaires complexes, comme le glaucome, le diabète de type II et la schizophrénie », précise le Dr Bussey, professeur au Département de biologie de l'Université McGill.

Les principaux auteurs de l'étude sont Amy Hin Yan Tong, une étudiante diplômée du département de génétique moléculaire et médicale de l'Université de Toronto, et Guillaume Lesage, étudiant post-doctoral à McGill. L'équipe internationale comprend des chercheurs de la Harvard Medical School, de l'université Cornell, de l'université de la Pennsylvanie, de l'université de la Californie, de l'Institute of Biochemistry de Zurich (Suisse), du MRC Laboratory de Cambridge (Angleterre) et du Memorial Sloan-Kettering Cancer Center de New York. L'étude a été financée par les Instituts de recherche en santé du Canada, la Fondation canadienne pour l'innovation et Génome Canada, par l'entremise du Ontario Genomics Institute et de Génome Québec.

Il est possible de joindre Howard Bussey par l'intermédiaire d'Annie Perrault (Génome Canada). Il est possible de joindre les chercheurs en communiquant avec Elaine Smith, Université de Toronto.

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