McGill et une entreprise québécoise s’attaquent à la source de graves maladies osseuses
Enobia Pharma puise dans l'expertise mcgilloise pour mettre au point le premier traitement efficace ciblant de rares troubles génétiques
Le docteur Marc McKee, rattaché à la Faculté de médecine dentaire et au Département d'anatomie et de biologie cellulaire de l'Université McGill, travaille en étroite collaboration avec la société biotechnologique québécoise Enobia Pharma au développement de traitements novateurs ciblant les maladies génétiques osseuses graves. Les recherches menées par le docteur McKee visent à découvrir les raisons expliquant l'incapacité du minéral de phosphate de calcium à se cristalliser correctement, assurant ainsi la formation de dents et d'os solides. Bien que le développement de l'ostéoporose soit un exemple bien connu du type de problèmes engendrés par l'insuffisance de densité osseuse, la recherche du docteur McKee cible les patients, et plus particulièrement les enfants, dont le squelette ne s'est jamais correctement minéralisé.
Ce champ d'études, appelé biominéralisation, fait appel à la nanotechnologie pour mener des travaux de recherche de pointe sur les protéines, les enzymes et d'autres molécules qui contrôlent le couplage de minéraux d'ion (calcium et phosphate) pour former des nanocristaux au sein de la structure osseuse. Le traitement, appelé enzymothérapie substitutive, cible l'hypophosphatasie et est présentement soumis à des essais cliniques dans plusieurs pays, y compris au Canada. L'hypophosphatasie est un trouble grave et rare causant une faible minéralisation osseuse. Chez les nouveau-nés, les symptômes incluent l'insuffisance respiratoire, le retard de croissance et le rachitisme.
Marc McKee explique que « Montréal est un chef de file mondial dans le domaine de la biominéralisation et qu'elle a réussi à recruter, aux quatre coins du monde, quelques-uns des spécialistes les plus réputés ». La recherche que le docteur McKee mène en collaboration avec des experts des secteurs public et privé fait en sorte qu'un véritable progrès soit accompli, permettant ainsi de récolter des résultats à la fois exceptionnels et des plus encourageants pour les personnes aux prises avec cette terrible maladie. Selon les statistiques, l'hypophosphatasie ne touche qu'une personne sur 100 000. Monsieur McKee précise toutefois que la recherche menée ne cible pas exclusivement cette maladie, mais qu'elle ouvre également la voie au développement de traitements visant une foule de problèmes liés à la cristallisation des minéraux dans le corps, dont des troubles qui, en apparence, ne semblent pas liés, comme c'est le cas des maladies cardiovasculaires, de l'arthrite et des calculs rénaux.
Le programme de recherche que supervise le docteur McKee illustre la place prépondérante qu'occupent les chercheurs universitaires dans la collaboration avec des partenaires du secteur privé, au sein de l'économie du savoir novatrice du Canada, et des fructueux résultats pouvant découler de leurs collaborations. Les travaux menés par le docteur McKee sont en partie financés par les Instituts de recherche en santé du Canada.