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Marcher ou ne pas marcher? LĂ  est la question

±ĘłÜ˛ú±ôľ±Ă©: 28 June 2011

Des chercheurs de McGill et de Concordia étudient le rôle du climat sur le nombre de piétons

Les Canadiens ne sont apparemment pas les seuls à se soucier de la météo. Une nouvelle étude des universités McGill et Concordia a observé les piétons de neuf villes du monde et découvert en effet que ceux-ci sont moins susceptibles de marcher lorsque les températures sont négatives, ou encore lorsqu’il pleut ou qu’il neige trop. Publiée dans la revue Environment and Behavior, cette étude s’est déroulée pendant 170 jours, de la fin de l’automne au début de l’été.

« Une augmentation de 5 degrés Celsius entraîne une hausse de 14 % du nombre de piétons, explique Luc de Montigny, diplômé de l’Université Concordia (BA 1995), chercheur postdoctoral au Département d’épidémiologie, de biostatistique et de santé au travail de l’Université McGill et auteur principal de l’étude. Dans un même ordre d’idées, le passage de la neige à un temps sec s’accompagne d’un accroissement de 23 % du trafic piétonnier. »

Neuf villes, dont la population varie entre 18 000 et 1,2 million d’habitants, ont été observées : Santa Cruz aux Canaries; Kilmarnock et Glasgow en Écosse; Roussé en Bulgarie; Gliwice en Pologne; Oulu et Jakobstad en Finlande; Sion en Suisse; et Ithaca aux États-Unis. De novembre à mai, le trafic piétonnier dans ces villes a été examiné entre 7 heures et 17 heures.

« Toutes les villes observées dans le cadre de notre recherche sont situées dans l’hémisphère Nord, dans des zones climatiques tempérées, explique John Zacharias, professeur au Département de géographie, d’urbanisme et d’environnement de l’Université Concordia et directeur de l’étude. Pourtant, ces villes présentent des conditions météorologiques locales assez différentes, allant d’un temps hivernal enneigé à Oulu à un climat relativement doux toute l’année aux Canaries. »

En effet, les températures aux Canaries chutent rarement en deçà de 15 degrés Celsius, alors qu’Oulu est la ville la plus froide de l’échantillon, avec une température moyenne négative. Les jours de précipitations varient considérablement d’un lieu à l’autre, Kilmarnock et Glasgow comptant près de cinq fois plus de jours de pluie que Sion ou Ithaca.

« Les précipitations ont de loin l’effet le plus important sur le trafic piétonnier. Les principales diminutions ont été observées à Roussé, où le nombre de piétons a baissé de 42 % par temps de pluie, explique le professeur Zacharias, qui fait également remarquer que la circulation piétonnière dans la plupart des villes s’est amoindrie de 32 % en moyenne les jours de pluie et de neige. Inversement, nous avons observé une augmentation significative et sensible du flux piétons lorsqu’il ne pleut ou ne neige pas. Une hausse de 5 % de l’ensoleillement s’accompagne d’un accroissement de 2 %du nombre de piétons. »

« Par ailleurs, une faible température de l’air influe beaucoup moins sur le nombre de piétons qu’on ne pourrait s’y attendre pour des villes au climat tempéré et nordique », ajoute Luc de Montigny.

Une promenade sous l’œil de Big Brother?

Les données ont été recueillies à l’aide de caméras fixes en circuit fermé dont l’objectif était dirigé sur des places, des squares et des parcs publics. Même si les piétons ne savaient pas nécessairement qu’ils étaient filmés, Luc de Montigny insiste sur le fait que toutes les caméras de sécurité sont publiques et accessibles sur Google : « La faible résolution des caméras, ainsi que l’éloignement des piétons, ont permis de préserver l’anonymat des personnes filmées. »

Les auteurs affirment qu’il y aurait plus de piétons dans les rues si les urbanistes aménageaient des quartiers qui tempèrent les variations climatiques extrêmes et s’ils utilisaient des revêtements de surface propices à la marche. Un déneigement rapide et un système d’évacuation efficace des eaux encourageraient également la circulation piétonnière.

« Compte tenu de l’augmentation des taux d’obésité partout dans le monde, notre étude apporte des données qui démontrent que les gens marchent lorsqu’ils sont préparés aux conditions météorologiques, explique Luc de Montigny. La marche à pied ne demande pas vraiment de changements majeurs aux habitudes de vie et cette activité pourrait être encouragée pour peu que les conditions propices à son exécution soient optimales. »

À propos de l’étude :

L’article « The Effects of Weather on Walking Rates in Nine Cities », publié dans la revue Environment and Behavior, est cosigné Luc de Montigny de l’Université McGill, et Richard Ling et John Zacharias de l’Université Concordia.

Liens :

·     Étude citée :

·     Département de géographie, d’urbanisme et d’environnement de Concordia :

Université McGill : /newsroom

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Nouvelles de Concordia :

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