Manger à la maison : un choix sain
Une nouvelle étude révèle que manger à la maison favorise l’adoption de meilleurs choix alimentaires
Une table attrayante et une jolie mélodie peuvent-elles inciter à manger plus de légumes et moins de dessert?
C’est ce que semble indiquer une nouvelle étude qui explore les raisons pour lesquelles les gens ont davantage tendance à manger des repas plus nutritifs lorsqu’ils sont à la maison. Ces constatations, tirées de renseignements fournis par 160 femmes ayant rendu compte de leur état émotionnel avant et après les repas, viennent s’ajouter à un ensemble croissant de données selon lesquelles des facteurs psychologiques pourraient contribuer à contrer la préférence innée des humains pour les aliments riches en gras et en sucre.
Selon l’étude, « au cours de leur évolution dans un monde marqué par la rareté alimentaire, tant les humains que les animaux ont été programmés pour tirer une gratification plus importante des aliments très caloriques » que des aliments moins engraissants. Étant donné cet attrait inné, comprendre que le brocoli est meilleur pour la ligne que les frites ne suffit pas nécessairement. On sait que c’est à la maison que les gens se sentent le mieux, et les émotions positives souvent associées aux plats cuisinés pourraient figurer parmi les ingrédients d’un régime alimentaire sain, soutiennent les chercheurs.
Ces résultats, publiés dans l’édition de juillet de l’American Journal of Clinical Nutrition, suggèrent que les personnes qui se sentent bien à la maison ont tendance à préparer des repas plus sains – et ressentent une plus grande gratification émotionnelle après les avoir mangé. Ce cycle de renforcement positif était plus prononcé à la maison qu’ailleurs.
L’article, rédigé par Ji Lu, professeur au Collège d’agriculture de la Nouvelle-Écosse, Catherine Huet et Laurette Dubé, professeure à la Faculté de gestion Desautels de l’Université McGill, conclut que « la maison est un milieu privilégié qui favorise une saine alimentation, donnant lieu à l’adoption de meilleurs choix alimentaires. Ces derniers génèrent des émotions davantage positives, desquelles sont également issus des décisions plus saines à l’égard de l’alimentation ».
Ce lien pourrait contribuer à expliquer pourquoi les gens font de meilleurs choix alimentaires à la maison qu’à l’extérieur, selon la professeure Dubé, auteure principale de l’étude et directrice scientifique de la Plateforme mondiale pour la convergence de la santé et de l’économie de l’Université McGill.
Néanmoins, le fait que les 160 sujets étaient tous des femmes blanches, anglophones et non obèses constitue une limite à l’étude. Des échantillons composés de sujets de sexe et de culture différents, d’enfants et de personnes obèses seront nécessaires pour établir dans quelle mesure ces résultats peuvent être généralisés, notent les auteurs.
Les chercheurs concluent cependant que les résultats de l’étude laissent entrevoir de nouvelles stratégies pour encourager une alimentation saine. Ces stratégies pourraient reposer sur des facteurs comme la « communication interpersonnelle, des signaux associés au design et à l’ambiance intérieurs, tels que la musique, le paysage de l’espace consacré au repas ou l’équipement culinaire, soit des facteurs dont il a été démontré qu’ils favorisent des émotions positives, tant à la maison qu’en laboratoire ».