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L’intensification du trafic maritime mondial pourrait favoriser la prolifération des espèces envahissantes

Une étude révèle que le commerce maritime risque de jouer un bien plus grand rôle que le changement climatique dans les bio-invasions au cours des 30 prochaines années
±ĘłÜ˛ú±ôľ±Ă©: 18 March 2019

L’intensification du trafic maritime international pourrait entraîner une forte augmentation des espèces envahissantes partout dans le monde au cours des 30 prochaines années, selon une nouvelle étude menée par des chercheurs de l’Université McGill.

Les résultats de cette étude, publiés dans la revue Nature Sustainability, semblent indiquer que la croissance du commerce maritime jouera un bien plus grand rôle que le changement climatique dans la propagation d’organismes nuisibles non indigènes dans de nouveaux milieux au cours des prochaines décennies.

« Les invasions biologiques sont considérées comme un facteur important des changements de la biodiversité, et elles entraînent chaque année des pertes économiques s’élevant à des milliards de dollars, explique Brian Leung, auteur en chef et professeur agrégé au Département de biologie et à l’École d’environnement de McGill. Nos modèles montrent que le réseau maritime mondial qui est en train de se construire pourrait accroître de trois à vingt fois le risque d’invasion marine mondiale d’ici 2050. »

Le transport maritime représente 80 % du commerce mondial et, selon les estimations, il est responsable de 60 à 90 % des bio-invasions marines. Dans certains cas, les espèces envahissantes sont transportées dans les eaux de ballast des navires, qui servent à stabiliser le bâtiment. D’autres espèces sont introduites dans de nouveaux milieux parce qu’elles s’attachent à la coque des bateaux.

« Pour comprendre l’évolution future des invasions biologiques, il faut comprendre comment le transport maritime pourrait changer, explique Anthony Sardain, auteur principal et étudiant aux cycles supérieurs rattaché au laboratoire de Brian Leung à McGill. Notre étude semble indiquer qu’à moins que des mesures appropriées ne soient prises, on peut s’attendre à une hausse exponentielle de telles invasions, qui pourraient avoir de graves conséquences économiques et écologiques. »

Les politiques en environnement pourraient limiter les risques

Heureusement, les coûts associés aux invasions biologiques sont maintenant reconnus et d’importantes initiatives stratégiques internationales, notamment la récente Convention sur la gestion des eaux de ballast, sont mises en place, soulignent les chercheurs. Entrée en vigueur en 2017, cette convention représente le dernier effort mondial de lutte contre les bio-invasions par la mise en œuvre de mesures comme l’échange des eaux de ballast – une méthode qui s’est révélée efficace pour réduire les invasions dans les Grands Lacs en Amérique du Nord. « Bien qu’il soit encore trop tôt pour juger de l’efficacité de la Convention à l’échelle mondiale, nos travaux semblent indiquer qu’il s’agit d’un pas dans la bonne direction », souligne M. Leung.

Pour projeter les taux de croissance du trafic maritime mondial et les conséquences des invasions biologiques, les chercheurs ont mis au point des modèles informatiques reposant sur des scénarios de croissance socioéconomique établis par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat de l’Organisation des Nations Unies. La demande pour des biens et des services qui ne sont pas produits localement augmente au même rythme que la richesse et la population. La vaste plage des estimations de l’augmentation du risque de bio-invasion – qui pourrait se multiplier par un facteur de trois à vingt – découle de l’incertitude quant aux trajectoires socioéconomiques qui sous-tendent les modèles.

« La fourchette des estimations est large, mais tous les scénarios montrent une hausse et du transport maritime, et des invasions, ajoute M. Sardain. Voilà qui devrait nous alarmer quant à la gravité de la situation et à l’importance de prendre des mesures pour freiner les invasions biologiques. »

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L’étude a été financée par le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada.

L’article « Global forecasts of shipping traffic and biological invasions to 2050 », par Anthony Sardain et coll., a été publié en ligne dans la revue Nature Sustainability le 18 mars 2019. DOI : 10.1038/s41893-019-0245-y

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Personnes-ressources :

Pr Brian Leung
Titulaire de la Chaire UNESCO Dialogues pour un avenir durable
Département de biologie et École d’environnement de McGill
Université McGill
brian.leung2 [at] mcgill.ca

Chris Chipello
Université McGill, Relations avec les médias
514 398-4201
christopher.chipello [at] mcgill.ca

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Chris Chipello
Ď㽶ĘÓƵ, Media Relations
514-398-4201
christopher.chipello [at] mcgill.ca

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