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Lève-tôt ou couche-tard? Le chronotype pourrait influer sur le sommeil des travailleurs

Une piste de solution vers des horaires de travail plus adaptés
ʳܲé: 1 June 2021

Pour les travailleurs de quarts, le manque de sommeil est une réalité qui peut avoir des effets néfastes sur la santé. La qualité du sommeil est-elle la même pour les è-ô que pour les couche-tard? Une équipe de recherche de l’Université McGill établit une corrélation entre le chronotype et la quantité de sommeil que les travailleurs de quarts arrivent à avoir malgré leurs horaires irréguliers.

« Certaines personnes sont plutôt du matin, alors que d’autres sont du soir. Cette préférence, appelée ‟chronotype”, est modulée par notre système circadien, cette horloge interne propre à chaque personne », explique la Dre Diane B. Boivin, professeure au Département de psychiatrie de l’Université McGill et auteure principale de l’étude.

L’étude, publiée dans , est la première à porter sur le lien entre le chronotype et les habitudes de sommeil des travailleurs effectuant des quarts de jour, de soir et de nuit en rotation. L’équipe de recherche a suivi 74 policiers pendant leurs quarts de travail habituels. Pendant près d’un mois, les agents ont porté un dispositif semblable à une montre grâce auquel l’équipe de recherche a pu évaluer leur sommeil.

Situation différente selon les quarts

« D’après nos résultats, les effets du chronotype sur la durée du sommeil et les habitudes liées aux siestes dépendent du type de quart de travail. En moyenne, les è-ô dorment 1,1 heure de plus s’ils travaillent de jour, alors que les couche-tard dorment deux heures de plus s’ils travaillent de soir », précise , coauteure et ancienne boursière postdoctorale au Centre de recherche Douglas, affilié à l’Université McGill.

Le pouvoir des siestes

Les travailleurs de quarts font des siestes pour contrer les effets des horaires irréguliers sur leur sommeil. Toutefois, l’équipe de recherche a découvert que ce comportement était plus fréquent chez les è-ô qui font des quarts de nuit. Les è-ô dormaient généralement moins que les couche-tard après un quart de nuit, mais ils faisaient plus de siestes avant leur quart de nuit. Par conséquent, la durée de sommeil quotidienne était semblable pour les deux chronotypes.

Selon les chercheurs, on pourrait se servir de ces conclusions pour améliorer le sommeil des personnes ayant des horaires atypiques, notamment en instaurant des horaires de travail respectant les principes chronobiologiques.

« Les travailleurs de quarts risquent davantage que les autres de voir leur sommeil perturbé et fragmenté. Nous avons besoin de dormir pour bien fonctionner, nous sentir bien et être en santé; il faut donc trouver des moyens d’optimiser notre sommeil », fait remarquer la Dre Boivin, qui est également directrice du Centre d’étude et de traitement des rythmes circadiens au Centre de recherche Douglas.

L’équipe de recherche voudrait maintenant étudier les effets du chronotype et du travail par quarts sur d’autres aspects de la santé.

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L’article « The relationship between chronotype and sleep behavior during rotating shift work: a field study », par Laura Kervezee, Fernando Gonzales-Aste, Phillipe Boudreau et Diane B. Boivin, a été publié dans . L’étude a été financée par une bourse de l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail.

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L’Université McGill

Fondée en 1821 à Montréal, au Québec, l’Université McGill figure au premier rang des universités canadiennes offrant des programmes de médecine et de doctorat. Année après année, elle se classe parmi les meilleures universités au Canada et dans le monde. Établissement d’enseignement supérieur renommé partout dans le monde, l’Université McGill exerce ses activités de recherche dans deux campus, 11 facultés et 13 écoles professionnelles; elle compte 300 programmes d’études et au-delà de 40 000 étudiants, dont plus de 10 200 aux cycles supérieurs. Elle accueille des étudiants originaires de plus de 150 pays, ses 12 800 étudiants internationaux représentant 31 % de sa population étudiante. Au-delà de la moitié des étudiants de l’Université McGill ont une langue maternelle autre que l’anglais, et environ 19 % sont francophones.

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