Les poissons sont-ils accros à la cocaïne?
Médicaments d’ordonnance et drogues illicites telles que morphine, cocaïne et oxycodone ont été détectés dans les eaux de surface des rivières canadiennes.Ìý
Une étude récente de l’Université McGill démontre que les drogues détectées dans les eaux usées rejetées par les usines de traitement dans le bassin versant de la rivière Grand en Ontario risquent de contaminer les sources d’eau potable.
L’étude, qui vient de paraître dans la revue Environmental Toxicology & Chemistry, démontre que bien qu’une quantité relativement limitée de ces drogues se trouve dans l’eau fluviale, leur concentration ne diminuait pas en aval du point de décharge des eaux usées. Par ailleurs, plusieurs drogues n’étaient pas entièrement éliminées à l’issue du traitement d’eau potable.
Améliorer le traitement des eaux usées
L’usine de traitement des eaux usées permet d’éliminer la majeure partie des contaminants provenant des eaux usées domestiques et des usines, avant leur rejet dans les eaux de surface. Ensuite, en aval sur la rivière, l’usine de traitement d’eau potable traite l’eau de surface avant consommation.
«ÌýL’amélioration des procédés de traitement des eaux usées peut aider à purifier l’eau potableÌý», indique Viviane Yargeau, auteure principale et professeure au Département de génie chimique de l’Université McGill. «ÌýBien que des études antérieures aient démontré la présence de traces de divers produits chimiques dans l’eau que nous consommons, cette étude s’est intéressée aux produits chimiques présents dans le parcours de l’eau, entre l’usine de traitement des eaux usées et la station de traitement d’eau potable. Les données que nous avons mises au jour indiquent des répercussions potentielles préoccupantes pour l’environnement aquatique.Ìý»
Protéger les poissons
«ÌýCes résultats ont démontré un lien entre les eaux usées provenant des usines de traitement et la qualité des sources d’eau potableÌý», a précisé la professeure Yargeau. «ÌýSi les stations de traitement parviennent à éliminer la majeure des contaminants présents dans l’eau que nous consommons, nous croyons néanmoins que des améliorations au traitement des eaux usées protégeraient les sources d’eau potable. Il s’agit là d’une manière plus efficace d’aborder le problème à long terme, puisque cette stratégie contribuerait également à protéger l’environnement aquatique, dont l’ensemble des plantes, des insectes et des poissons qui s’y trouvent.Ìý»
Dans le cadre de la prochaine étape de ses travaux de recherche, Viviane Yargeau entreprendra un projet quinquennal visant à déterminer dans quelle mesure les améliorations au traitement des eaux usées et les processus naturels le long des rivières ont une incidence sur la présence de contaminants préoccupants dans l’eau que nous consommons.
Site Web :Ìý
Pour lire l’article intégral «ÌýLinking drugs of abuse in wastewater to contamination of surface and drinking waterÌý», par A. Rodayan et autres auteurs, publié dans Environmental Toxicology and Chemistry, consultez le .
Les travaux ont été financés par le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada, le ministère de la Recherche et de l’Innovation de l’Ontario, le Fonds québécois de la recherche sur la nature et les technologiesÌýet la Bourse EugenieÌýUlmerÌýLamothe.
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