Les limitations imposées à long terme sur les patients atteints d’embolie pulmonaire
Une étude clinique multicentrique, menée par la docteure Susan Kahn à l’Hôpital général juif (HGJ), a conclu que près de la moitié des patients qui souffrent d’une embolie pulmonaire (EP) — un caillot de sang dans les poumons — éprouvaient des limites à long terme dans leurs capacités pour l’activité physique et que cela avait des répercussions négatives sur leur qualité de vie. Cette recherche, publiée dans la revue Chest, est la première à démontrer que l’EP peut avoir un effet durable sur les patients.
« Notre expĂ©rience clinique nous disait que certains patients qui avaient eu une embolie pulmonaire prĂ©sentaient un essoufflement et de la fatigue chronique longtemps après le traitement et la guĂ©rison de l’EP », a expliquĂ© la docteure Kahn, fondatrice et directrice du Centre d’excellence en thrombose et anticoagulation (CETAC) de l’HGJ et Ă©pidĂ©miologiste Ă l’Institut Lady Davis de l’HGJ. « Notre Ă©tude a dĂ©montrĂ© que 47Ěý% des participants prĂ©sentaient une diminution significative de leur endurance physique. »
Cent patients ont Ă©tĂ© suivis pendant toute une annĂ©e après leur traitement pour une EP. Ils ont rĂ©pondu Ă des questionnaires sur la qualitĂ© de vie et participĂ© Ă un certain nombre de tests physiologiques pour mesurer leurs fonctions cardiorespiratoires. Tous les participants Ă©taient gĂ©nĂ©ralement en bonne santĂ© lorsqu’ils avaient subi leur EP; il Ă©tait donc surprenant de dĂ©couvrir que près de la moitiĂ© avait obtenu des rĂ©sultats infĂ©rieurs Ă 80Ěý% de leur consommation maximale d’oxygène prĂ©vue (une mesure standard pour les tests de fonction cardiorespiratoire), un an plus tard. Ces patients avaient aussi obtenu des rĂ©sultats infĂ©rieurs dans les variables utilisĂ©es pour mesurer la qualitĂ© de vie.
« L’un des tests que nous utilisons consiste à observer quelle distance un patient peut marcher en six minutes, une mesure de référence en matière de mobilité et d’endurance. Quand une personne est limitée dans l’exécution de ce test, c’est vraiment quelque chose qui vient perturber son fonctionnement quotidien », a déclaré la docteure Kahn, professeure de médecine à l’Université McGill, qui est reconnue comme une chef de file mondiale dans la recherche et le traitement des patients atteints de thromboembolie veineuse (TEV).
La cause sous-jacente de l’EP ne semblait pas être un prédicteur pouvant nous permettre de déterminer si une personne risquait d’éprouver des répercussions à long terme. L’étude a révélé que les hommes étaient trois fois plus susceptibles de subir des effets indésirables, les patients les plus jeunes réussissaient moins bien, comme c’était le cas des patients les plus en surpoids et les fumeurs.
Bien que des études supplémentaires sont nécessaires, les résultats de cette recherche suggèrent que les patients ayant subi une EP peuvent bénéficier d’une forme de réadaptation à l’activité physique dans le cadre de leur rétablissement.
En plus de la docteure Kahn, les docteurs Andrew Hirsch et Lawrence Rudski, du Service de médecine, et le docteur Christopher Rush, du Service de médecine nucléaire de l’HGJ, ont contribué à l’étude.
Mars est le mois de la sensibilisation Ă la thrombose veineuse profonde. Le CETAC est l’hĂ´te d’un kiosque d’information Ă l’entrĂ©e de pavillon K Ă l’HGJ, le mercredi 22 mars de 11Ěýh Ă 13Ěýh. Le public est invitĂ© Ă s’arrĂŞter pour en savoir plus sur ces maladies, ainsi que pour Ă©valuer leurs connaissances, gagner des prix et prendre le thĂ©.
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