Des jeux informatiques pour stimuler l'estime de soi
Wham! et EyeSpy : la matrice
Une équipe de recherche du Département de psychologie de l'Université McGill a mis au point et éprouvé des jeux d'ordinateurs qui aident réellement les gens à améliorer leur estime de soi. Il s'agit là d'un produit innovateur et d'une première mondiale. Voici quelques détails sur les jeux qui seront étudié dans les revues scientifiques Psychological Science et Journal of Social and Clinical Psychology.
Wham!
Peut-on vraiment améliorer notre estime de soi en jouant à un jeu informatique du nom de Wham? Aussi étonnant que cela puisse être, l'étudiante au doctorat en psychologie de McGill, Jodene Baccus, l'affirme et en établit les preuves dans une étude hautement scientifique, à paraître dans le numéro de juillet de la revue Psychological Science. Jodene Baccus fait partie d'une équipe de recherche sur l'estime de soi, dirigée par le professeur agrégé de psychologie Mark W. Baldwin et comprenant aussi Dominic Packer, diplômé de McGill, qui poursuit actuellement des études supérieures à l'Université de Toronto.
L'étude a porté sur 139 personnes, pour lesquelles on a d'abord mesuré l'estime de soi. Formés en deux groupes, les participants ont joué d'une part, à Wham! et, d'autre part, à une version de contrôle. Les joueurs de Wham! ont introduit à l'ordinateur des renseignements personnels, comme leur prénom et leur date de naissance. En cours de jeu, chaque fois que ces identificateurs paraissaient à l'écran, les joueurs les pointaient et cliquaient (d'où le nom du jeu), faisant alors apparaître un visage souriant.
Jodene Baccus a constaté que le jumelage répété des renseignements personnels et des récompenses du jeu avait pour effet d'améliorer l'estime de soi. « Après 10 minutes de jeu, nous avons mesuré les pensées réflexes et inconscientes des joueurs de Wham! et nous avons réalisé que ces joueurs affichaient une estime de soi supérieure à celle des joueurs de la version de contrôle. »
EyeSpy: la matrice
L'équipe de recherche de l'Université McGill a créé le jeu EyeSpy: la matrice pour aider les personnes en manque d'estime de soi à modifier leurs habitudes et leur perception de rejet. Dans un numéro à paraître de la revue Journal of Social and Clinical Psychology, Stéphane Dandeneau, étudiant au doctorat, et Mark W. Baldwin, professeur agrégé de psychologie, font valoir les bienfaits de leur jeu, qui forme les gens à atténuer leur impression de rejet.
« Le jeu consiste à repérer rapidement, à l'écran, l'unique personne souriante dans une foule de personnes maussades » de préciser Stéphane Dandeneau. « Avec le professeur Baldwin, j'ai réuni 64 joueurs, répartis en deux groupes. Dans un premier temps, nous avons mesuré leur estime de soi. Puis, nous avons invité la moitié des participants à jouer à EyeSpy : la matrice tandis que les autres participants jouaient avec une version de contrôle. Au moyen d'une mesure de perception attentionnelle, soit un test Stroop d'interférences relatives au rejet, nous avons démontré que notre jeu atténuait considérablement la perception de rejet. »
« Nous avons constaté que le jeu EyeSpy: la matrice forme les joueurs, notamment les personnes en manque d'estime de soi, à rechercher l'acceptation et à ignorer le rejet », d'ajouter Stéphane Dandeneau. « Le jeu pourrait bien être l'antidote à la mauvaise habitude de rechercher systématiquement des signes de rejet parmi leur entourage. »
Pour jouer à Wham! et à EyeSpy : la matrice, .