Des chercheurs de McGill découvrent une séquence génétique pouvant contrôler la mémoire
Leurs données sont susceptibles de mener au développement de médicaments plus efficaces contre la maladie d’Alzheimer
Des chercheurs de l’Université McGill ont découvert un gène mutant améliorant la mémoire à long terme chez la souris de laboratoire. L’équipe de chercheurs espère que cette découverte mènera ultimement à l’amélioration de la qualité de vie chez les patients atteints de la maladie d’Alzheimer et des personnes atteintes d’affaiblissement de la mémoire.
« Nous disposons désormais d’une excellente cible pour le développement de nouveaux médicaments susceptibles de reproduire nos travaux, ce qui entraînera des avantages fort appréciables pour une population vieillissante aux prises avec des troubles liés à la perte de mémoire », a indiqué M. Mauro Costa-Mattioli, boursier de recherches postdoctorales au sein de l’équipe de laboratoire dirigée par M. Nahum Sonenberg, professeur James McGill de mécanismes de contrôle translationnels au Département de biochimie, et boursier de recherche de l’Institut médical Howard Hughes à l’Université McGill.
Utilisant un gène mutant régulateur de la séquence du passage de la mémoire à court terme à la mémoire à long terme chez la souris, M. Costa-Mattioli et ses collègues sont parvenus à manipuler les réactions biochimiques dans le cerveau de l’animal afin d’en contrôler la mémoire et le comportement cognitif – permettant ainsi de prolonger et de réduire la fonction de la mémoire à long terme. Les résultats de la recherche sont publiés dans le numéro du 6 avril du journal Cell.
Les chercheurs ont mené différents tests sur la mémoire spatiale, dont le labyrinthe d’eau de Morris, dans le cadre duquel une souris est disposée à l’intérieur d’une piscine remplie d’eau où se trouve une plate-forme invisible, située sous la surface. Après avoir mis en place des signaux visuels aux quatre coins de la piscine, les chercheurs analysent le temps dont la souris a besoin pour se rappeler, à l’aide des signaux, où se trouve la plate‑forme. Grâce notamment à ce test, les chercheurs ont découvert que les souris disposant du gène mutant présentaient des capacités accrues en matière d’apprentissage et de mémorisation.
MM. Mauro Costa-Mattioli et Sonenberg ont mené la recherche en collaboration avec le Pr Jean-Claude Lacaille de l’Université de Montréal, le Pr Kobi Rosenblum de l’Université de Haïfa, et le Pr Randal Kaufman de l’Université du Michigan, de même qu’avec une équipe formée de collègues de l’Université McGill composée des Prs Jerry Pelletier et Wayne Sossin, du Dr Claudio Cuello, du Pr Kresimir Krnjevic et de M. Karim Nader, professeur de psychologie reconnu pour ses découvertes sur la possibilité d’atténuer les souvenirs traumatiques à l’aide de traitements médicamenteux.
« La prochaine étape consiste à étudier différents composés et à entreprendre des travaux de recherche entourant la mise au point d’un médicament destiné à améliorer la mémoire à long terme chez l’humain », a conclu le Pr Sonenberg.
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