Avancée dans le traitement d’une maladie osseuse rare
Cette dĂ©couverte, qui pourrait ouvrir la voie Ă des traitements plus efficaces pour cette maladie rare, a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e par les Ă©quipes de Marc McKee, professeur Ă la FacultĂ© de mĂ©decine dentaire et au DĂ©partement d’anatomie et de biologie cellulaire de l’UniversitĂ©ĚýMcGill, et de Nilana M.T. Barros, professeure Ă l’UniversitĂ© fĂ©dĂ©rale de SĂŁoĚýPaulo. FondĂ©s sur les rĂ©sultats de recherches antĂ©rieures ayant dĂ©montrĂ© que le RVRH-XLH est attribuable Ă des mutations du gène PHEX, leurs travaux ont fait l’objet d’un article qui sera publiĂ© dans le numĂ©ro de mars de la revue spĂ©cialisĂ©e Journal of Bone and Mineral Research.
«ĚýLe RVRH-XLH rĂ©sulte en partie d’une fuite rĂ©nale des phosphates – qui sont Ă©liminĂ©s dans les urines –, constituants importants des os et des dents, tout comme le calcium, explique le professeur McKee. En Ă©tudiant d’autres facteurs susceptibles de jouer un rĂ´le dans le RVRH-XLH, nous avons eu recours Ă diverses mĂ©thodes expĂ©rimentales afin de dĂ©montrer que l’activitĂ© enzymatique du PHEX entraĂ®ne la dĂ©gradation pratiquement complète de l’ostĂ©opontine dans les os.Ěý»Ěý
Cette perte d’ostéopontine, puissant inhibiteur de la minéralisation (ou calcification) des tissus osseux et dentaires, permet normalement aux os et aux dents de se minéraliser et, par conséquent, d’acquérir la résistance nécessaire aux contraintes biomécaniques auxquelles ils sont soumis. Dans le cas des patients atteints de RVRH-XLH chez qui l’activité enzymatique du PHEX est insuffisante, l’ostéopontine et certains de ses peptides inhibiteurs de plus petite taille sont retenus dans les os et s’y accumulent, empêchant ces derniers de se solidifier. Il en résulte des déformations osseuses observées chez les tout-petits, notamment des jambes arquées et des genoux cagneux.
Ces symptômes ne menacent pas le pronostic vital, mais la minéralisation insuffisante des os (ostéomalacie) et des dents oblige le patient à marcher en se dandinant et se traduit rapidement par un retard statural, des douleurs osseuses et musculaires, une faiblesse et des abcès dentaires spontanés.
Comme le traitement standard reposant sur l’administration de phosphates – lesquels augmentent le taux de phosphates circulant – ne permet d’obtenir qu’une amĂ©lioration partielle des symptĂ´mes, les scientifiques ont axĂ© leurs travaux sur la recherche de facteurs locaux inhĂ©rents aux tissus osseux qui seraient susceptibles d’inhiber la minĂ©ralisation chez les patients atteints de RVRH-XLH.Ěý
«ĚýL’identification de l’ostĂ©opontine comme substrat protĂ©ique du PHEX nous permet maintenant de travailler Ă la mise au point d’une enzymothĂ©rapie de remplacement pour les patients atteints de RVRH-XLH chez qui l’absence d’activitĂ© du PHEX est confirmĂ©e. Il s’agit d’une dĂ©marche similaire Ă celle adoptĂ©e par les chercheurs pour le traitement d’une autre maladie osseuse rare appelĂ©e hypophosphatasieĚý», affirme la professeure Barros.Ěý
Ce projet a été financé conjointement par les Instituts de recherche en santé du Canada et la Fundação de Amparo ȧ Pesquisa do Estado de São Paulo (Brésil).
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