Alimenter la planète
Des chercheurs en sciences végétales de l'Université McGill établissent la cartographie génétique du génome du riz
Il s'agit d'une percée susceptible d'accélérer les efforts consentis pour alimenter les habitants de la planète. Dans l'édition du 11 août de la revue Nature, les membres d'un consortium international, dont font partie des chercheurs de l'Université McGill, indiquent avoir complété une séquence de haute qualité du génome du riz. La séquence et les caractéristiques génétiques maintenant déterminées contribueront à l'amélioration de la riziculture et faciliteront l'étude des génomes d'autres céréales telles que le blé et le maïs.
En collaboration avec les étudiants diplômés Nikoleta Juretic et Douglas Hoen et les professeurs canadiens Richard Bruskiewich et Stephen Wright, Thomas Bureau, professeur de biologie à l'Université McGill, a contribué à l'annotation et à l'analyse du génome du riz. « Notre rôle a été de cataloguer les gènes ainsi que les autres entités contenues dans le génome, dont les éléments transposables, également appelés gènes sauteurs, lesquels sont le principal champ d'intérêt de notre laboratoire de recherche. Pour mettre au point de nouveaux outils et de nouvelles techniques, les scientifiques ont besoin de cette information », a indiqué le Pr Bureau.
Bien que le Canada ne soit pas un membre en règle du consortium international responsable de ce projet, les chercheurs se sont dits très impressionnés du travail accompli par l'équipe mcgilloise sur l'analyse de la séquence génomique de l'angiosperme Arabidopsis thaliana, dont il a été question dans l'édition du 14 décembre 2000 de Nature. « Nous sommes honorés d'avoir été choisis pour prendre part à ce projet. La génomique végétale est un secteur de recherche très important, tant à l'échelle nationale qu'internationale. Les connaissances acquises à la suite du séquençage du génome du riz pourront ultérieurement aider le Canada à améliorer sa production de blé et d'orge », a précisé le Pr Bureau.
Pour trois milliards de personnes dans le monde — soit plus de la moitié de la population de la planète — le riz constitue l'aliment de base. Selon l'Organisation des Nations Unies, le riz comble présentement 20 pour cent des besoins d'approvisionnement alimentaire énergétique mondiaux. Suivent ensuite le blé, avec 19 pour cent et le maïs, avec 5 pour cent. En Asie seulement, plus de deux milliards de personnes puisent entre 60 et 70 pour cent de leur apport calorique dans le riz et ses dérivés. Au cours des 30 dernières années, la culture de cette graminée a doublé pour représenter aujourd'hui 30 pour cent de la production céréalière mondiale. À l'heure actuelle, les habitudes de consommation laissent présager que d'ici 2025, environ 4,6 milliards de personnes compteront sur la culture rizicole pour se nourrir. Ainsi, afin de satisfaire aux besoins de consommation estimés, une croissance de 30 pour cent de la production actuelle devra être enregistrée.
À propos de l'Université McGill
Principale université canadienne à forte intensité de recherche, l'Université McGill s'est forgé une réputation mondiale au titre de ses travaux savants et de ses découvertes scientifiques. Fondée en 1821, McGill compte 21 facultés et écoles professionnelles qui offrent plus de 300 programmes, du baccalauréat au doctorat. L'Université attire des professeurs et des chercheurs renommés du monde entier et des étudiants exceptionnels de plus de 150 pays, ce qui lui donne l'un des corps étudiants les plus dynamiques et les plus diversifiés de toute l'Amérique du Nord. Environ 23 000 étudiants de 1er cycle et 7 000 étudiants de 2e et 3e cycles y sont inscrits. Elle est l'une des deux seules universités canadiennes à faire partie de l'Association américaine des universités. Ses deux campus sont situés à Montréal, au Canada.