Étude de McGill/MSU : La semaine de travail réduite est de mieux en mieux acceptée
Les sociétés tirent profit de l'établissement de modalités de travail allégées
Selon des chercheuses de McGill et de l'Université de l'État du Michigan, les sociétés qui font preuve de créativité en répondant aux demandes croissantes en matière d'horaire de travail réduit sont récompensées par une productivité accrue de la part de leurs employés, par l'augmentation de l'efficacité au sein des équipes, par la fidélisation des ressources et par l'amélioration des relations professionnelles.
Mary Dean Lee, professeure en gestion de l'Université McGill et Ellen Ernst Kossek, professeure en relations industrielles de l'Université de l'État du Michigan, ont découvert que certains gestionnaires répondent aux besoins changeants de la part de leurs employés en étant davantage inventifs, souples et engagés que certains de leurs pairs. Par ailleurs, les chercheuses ont également constaté que les entreprises qui s'efforcent de combiner l'établissement de modalités de travail allégées à la réalisation d'initiatives en matière de changement stratégique, ou à la gestion de ressources humaines, obtiennent de meilleurs résultats lorsqu'il s'agit d'incorporer cette nouvelle réalité aux activités quotidiennes d'une entreprise florissante.
Les données recueillies, lesquelles sont présentées dans le rapport technique intitulé Making Flexibility Work: What Managers Have Learned About Implementing Reduced-Load Work, sont issues de la deuxième étape de l'étude majeure Managing Professionals in New Work Forms. Cette dernière est le fruit d'entrevues ménagées avec 88 gestionnaires et cadres œuvrant au sein de 20 entreprises américaines et canadiennes dans six secteurs d'activité. Les professeures Lee et Kossek ont mené des entrevues avec des cadres supérieurs, des gestionnaires en ressources humaines et des directeurs possédant une expérience dans la gestion de professionnels ayant une charge de travail réduite.
Au cours d'une période de six ans, la moitié des entreprises participantes à l'étude ont procédé à des restructurations et à des licenciements. Malgré cela, les ententes liées à la réduction du volume de travail ont augmenté de 60 % parmi les sociétés ayant pris part à l'étude. De plus, ces dernières se montrent de plus en plus ouvertes à cette réalité, dans une proportion de 70 %.
« Je suis grandement encouragée par l'ouverture et le progrès soulevés au cours de la recherche », a souligné Lynn Wilson, directrice, section leadership et efficacité organisationnelle chez Ernst & Young. « Auparavant, les gestionnaires et les employés négociaient les formules réduites de travail entre eux. Bien souvent, les employés étaient soumis à une très forte pression les contraignant à réussir à tout prix. Désormais, on fait appel à l'ensemble des membres de l'équipe, voire aux clients de l'entreprise, pour prévoir la mise en place d'une formule de travail allégée et en assurer le succès », a-t-elle ajouté.
Les données issues de la première étape de l'étude sur la carrière de professionnels ayant un horaire de travail réduit ont été diffusées l'an dernier dans le cadre d'un rapport intitulé Crafting Lives that Work.
« Les préjugés entourant les horaires de travail réduits ont été largement dissipés. Ainsi, les professionnels et les employés qui exercent des fonctions de gestion doivent réévaluer l'idée reçue voulant qu'une réduction du travail entraîne inévitablement d’importants compromis. Les dirigeants et les cadres supérieurs qui s'attachent à permettre à leurs employés de rehausser leur qualité de vie, à l'extérieur du bureau, peuvent engendrer de profondes répercussions sur la culture entrepreneuriale », a souligné la Pre Lee.
Une charge de travail réduite est définie comme un horaire comptant un nombre d'heures inférieur à un horaire à plein temps et effectuées dans le cadre d'un poste généralement occupé à temps complet. L'horaire réduit entraîne une réduction salariale proportionnelle. Au cours des dernières années, un nombre important d'employeurs a établi des modalités de travail flexibles ainsi que des pratiques visant à soutenir les employés talentueux désireux de travailler selon un horaire adapté à de nouvelles priorités, tant sur le plan personnel que professionnel. Cette possibilité s'est révélée particulièrement avantageuse pour les nouvelles mamans qui reprennent le travail.
« Grâce à de telles ententes, ces employés contribuent non seulement à modifier la culture entrepreneuriale, mais ils exercent également un meilleur contrôle sur la charge de travail qui leur est confiée. Ainsi, ils peuvent jouer un rôle plus actif dans leur vie familiale et personnelle, tout en cherchant à atteindre les objectifs de carrière qu'ils se sont fixés », a précisé la Pre Kossek.
Cette recherche a été financée par la Fondation Alfred P. Sloan.
Les rapports (en anglais) :
Pour obtenir de plus amples renseignements au sujet de cette étude, consultez : .
Pour entrevue, contacter :
Mary Dean Lee, par l'entremise de Lisa Van Dusen, 514-398-6752 ou lisa.vandusen [at] mcgill.ca (courriel)