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Une carrière ponctuée de commotions cérébrales

L’ex-hockeyeur et bagarreur malgré lui Alan Globensky vit avec les séquelles permanentes de traumatismes cérébraux

AlanĚýGlobensky ne compte pas les nombreux coups Ă  la tĂŞte qu’il a reçus durant sa carrière de hockeyeur au sein de plusieurs circuits dans les annĂ©esĚý1970. Il s’est notamment alignĂ© comme dĂ©fenseur avec les Nordiques de QuĂ©bec de la dĂ©funte Association mondiale de hockey durant trois saisons. L’ex-hockeyeur n’a pratiquement aucun souvenir des coups qu’il a encaissĂ©s, consĂ©quence possible de la longue sĂ©rie de traumatismes cĂ©rĂ©braux dont il a Ă©tĂ© victime au fil des ans.

«ĚýIl y a 15 ou 20Ěýans, j’ai commencĂ© Ă  ressentir des problèmes de mĂ©moireĚý», affirme M.ĚýGlobensky, maintenant âgĂ© de 67Ěýans. «ĚýJe me souvenais de certains moments difficiles de ma vie, mais d’autres restaient vagues.Ěý»

Il n’a toutefois aucun doute sur les séquelles des coups à la tête qu’il a reçus tout au long de sa vie.

«ĚýDĂ©pression, convulsions, perte de mĂ©moire, troubles du sommeil… J’en suis venu Ă  croire que ces effets nĂ©gatifs ont pour la plupart Ă©tĂ© causĂ©s par ma pratique du football et du hockey.Ěý»

Dans sa jeunesse, il prĂ©fĂ©rait le football au hockey, deux sports oĂą les chocs Ă  la tĂŞte Ă©taient monnaie courante. C’est avec le Canadien junior de MontrĂ©al qu’AlanĚýGlobensky a amorcĂ© sa carrière de hockeyeur, Ă  l’époque oĂą aucun joueur des ligues canadiennes ne portait de casque, et encore moins au niveau professionnel.

«ĚýOn ne pensait mĂŞme pas Ă  se protĂ©ger la tĂŞteĚý», se rappelle-t-il. «ĚýSe faire tabasser Ă©tait vu comme un acte de bravoure. Le joueur rentrait au banc en titubant, puis trois ou quatre changements de ligne plus tard, il retournait dans le feu de l’action.Ěý»

Ă€ ses deux saisons avec le Canadien junior, en 1969-1970 et en 1970-1971, AlanĚýGlobensky et son Ă©quipe ont remportĂ© la CoupeĚýMemorial, l’emblème de la suprĂ©matie du hockey junior au Canada. Il Ă©tait le «ĚýpolicierĚý» du Canadien, celui qui employait sa force brute pour protĂ©ger ses coĂ©quipiers. Il a ensuite joint les Nordiques de QuĂ©bec durant trois saisons au cours des annĂ©esĚý1970.

«ĚýĂ€ la fin des annĂ©esĚý1960 et au dĂ©but des annĂ©esĚý1970, la violence Ă©tait Ă  la mode au hockey; les bagarres gĂ©nĂ©rales Ă©taient très frĂ©quentes. Si je voyais un coĂ©quipier se battre, je sautais sur la glace pour aller le protĂ©ger. C’était mon job.Ěý»

La LNH a depuis modifiĂ© ses règlements afin de pĂ©naliser sĂ©vèrement tout joueur qui s’immisce dans une bagarre. Cette mesure a probablement Ă©vitĂ© Ă  de nombreux joueurs de recevoir des coups dommageables Ă  la tĂŞte. De nos jours, l’équipement de protection est plus efficace qu’à l’époque d’AlanĚýGlobensky.

«ĚýNos Ă©paulettes et protège-coudes Ă©taient faits de cuir. Nos gants Ă©galement, mais ils n’étaient pas aussi gros ni aussi durs que ceux d’aujourd’hui. La glace est de meilleure qualitĂ© maintenant, tout comme les bandes et les baies vitrĂ©es, qui absorbent mieux les chocs. Mais le fait que les joueurs soient plus lourds et plus rapides de nos jours annule les bienfaits de ces mesures de sĂ©curitĂ©.Ěý»

S’il admet que son immense coupe afro et son Ă©paisse moustache Ă©taient destinĂ©es Ă  intimider ses adversaires, AlanĚýGlobensky tient nĂ©anmoins Ă  prĂ©ciser qu’il n’aimait pas se battre. En effet, lorsqu’il s’est alignĂ© avec le LukkoĚýRauma, en Finlande, au cours de la saison 1977-1978, c’est davantage les habilitĂ©s des joueurs que leur robustesse qui l’ont impressionnĂ©.

«ĚýL’adoption de règles semblables Ă  celles des ligues europĂ©ennes permettrait de rĂ©duire considĂ©rablement la violence au hockey, mais la LNH ne semble pas vouloir agir en ce sens.Ěý»

Après sa carrière de hockeyeur, M.ĚýGlobensky a Ĺ“uvrĂ© plusieurs annĂ©es comme pompier dans l’État du Maine, aux États-Unis. Il a luttĂ© contre l’alcoolisme, et on lui a prescrit des antidĂ©presseurs. Dans les moments les plus sombres, il a mĂŞme envisagĂ© de s’enlever la vie.

De fait, plusieurs anciens hommes forts de la LNH se sont suicidĂ©s. Un article du quotidien ˛Ń´Ç˛ÔłŮ°ů±đ˛ą±ôĚýłŇ˛ąłú±đłŮłŮ±đ a rapportĂ© en 2015 le suicide, Ă  l’âge de 49Ěýans, de l’ancien bagarreur du Canadien de MontrĂ©al ToddĚýEwen, qui aurait souffert de dĂ©pression durant des annĂ©es. L’article mentionne que cinq autres pugilistes de la LNH avaient connu le mĂŞme sort dans les cinq annĂ©es prĂ©cĂ©dentes.

Depuis une dizaine d’annĂ©es, AlanĚýGlobensky a consultĂ© pas moins de huit neurologues. De retour Ă  MontrĂ©al, il a subi au cours de la dernière annĂ©e de douloureuses sĂ©ances de chimiothĂ©rapie visant Ă  traiter trois diffĂ©rents types de cancer. Ces troubles de santĂ© ne sont pas tous imputables Ă  ses antĂ©cĂ©dents de traumatismes cĂ©rĂ©braux, mais pour lui, il est clair que ses nombreux coups Ă  la tĂŞte lui ont laissĂ© un pĂ©nible hĂ©ritage.

Il trouve un certain réconfort à partager son expérience lors de rencontres sur les commotions cérébrales.

«ĚýJe dis toujours aux participants de ne pas hĂ©siter Ă  conduire leur enfant Ă  l’hĂ´pital dès le moindre signe de commotion cĂ©rĂ©brale. Ils devraient mĂŞme le soumettre Ă  des tests avant le dĂ©but de la saison, afin d’avoir un point de rĂ©fĂ©rence en cas de traumatisme ultĂ©rieur. Je leur fais valoir aussi Ă  quel point ces sports sont dangereux.Ěý»

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Le NeuroĚýMcGill

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Le Neuro (L'Institut-HĂ´pital neurologiqueĚýde MontrĂ©al) - un institut de recherche et d’enseignement bilingue de McGill, qui offre des soins de haut calibre aux patients - est la pierre angulaire de la Mission en neurosciences du Centre universitaire de santĂ© McGill. Nous sommes fiers d’être une institution Killam, soutenue par les fiducies Killam.

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