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Mise au point du premier médicament efficace contre la sclérose en plaques progressive

Le neurologue Douglas Arnold a analysé d’importants corpus de données d’essais cliniques

Un clinicien-chercheur du Neuro a joué un rôle de premier plan dans la mise au point d’un médicament porteur d’espoir pour les personnes atteintes de deux formes de sclérose en plaques, dont une pour laquelle il n’existait encore aucun médicament efficace.

Les travaux du neurologue DouglasĚýArnold ont permis de confirmer l’efficacitĂ© de l’ocrĂ©lizumab, le premier mĂ©dicament homologuĂ© pour le traitement de la sclĂ©rose en plaques progressive primaire (SPPP). L’utilisation de ce composĂ© rĂ©volutionnaire, commercialisĂ© sous le nom d’Ocrevus, a Ă©tĂ© approuvĂ©e aux États‑Unis en 2017 pour le traitement des patients prĂ©sentant les formes progressive primaire ou rĂ©currente-rĂ©mittente de sclĂ©rose en plaques. Ă€ la fin deĚý2017, SantĂ© Canada a approuvĂ© l’utilisation de ce mĂ©dicament dans la sclĂ©rose en plaques rĂ©currente-rĂ©mittente et, en fĂ©vrierĚý2018, dans la forme progressive primaire de la maladie Ă©galement.

L’ocrĂ©lizumab a Ă©tĂ© homologuĂ© au terme d’un programme de recherche fondamentale et clinique de plusieurs annĂ©es menĂ© Ă  bien par la sociĂ©tĂ© pharmaceutique Hoffman-LaĚýRoche.

«ĚýJe siège au comitĂ© directeur des essais cliniques sur l’ocrĂ©lizumab, oĂą mon rĂ´le consiste notamment Ă  analyser les donnĂ©es d’imagerie par rĂ©sonance magnĂ©tique (IRM) en provenance des Ă©tablissements participantsĚý», souligne le DrĚý´ˇ°ů˛Ô´Ç±ô»ĺ. «ĚýNous avons recueilli des clichĂ©s d’IRM normalisĂ©s rĂ©alisĂ©s partout dans le monde et les avons analysĂ©s afin de colliger les donnĂ©es exigĂ©es par les autoritĂ©s de rĂ©glementation aux fins d’homologation du mĂ©dicament.Ěý»

Environ 9Ěý000ĚýclichĂ©s d’IRM rĂ©alisĂ©s chez des milliers de patients atteints de sclĂ©rose en plaques ont Ă©tĂ© obtenus de centaines d’établissements. L’analyse de ce vaste corpus de donnĂ©es a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e sous la supervision du DrĚýArnold par NeuroRx, firme montrĂ©alaise spĂ©cialisĂ©e dans l’analyse de haute prĂ©cision de clichĂ©s d’IRM conformĂ©ment aux exigences rĂ©glementaires pour l’industrie pharmaceutique.

«ĚýL’IRM est l’outil de prĂ©dilection pour dĂ©celer les lĂ©sions cĂ©rĂ©brales inflammatoires et dĂ©myĂ©linisantes caractĂ©ristiques de la sclĂ©rose en plaquesĚý», prĂ©cise le DrĚý´ˇ°ů˛Ô´Ç±ô»ĺ.

La myéline est la gaine protectrice qui recouvre les axones, structures semblables à des fils qui assurent la transmission des signaux électriques entre les milliards de cellules nerveuses de l’organisme. En présence de lésions ou d’atrophie de la myéline, la transmission des signaux est interrompue. La démyélinisation est l’une des causes fondamentales de la sclérose en plaques.

«ĚýNous avons analysĂ© les clichĂ©s d’imagerie des patients afin de dĂ©terminer dans quelle mesure l’ocrĂ©lizumab ralentissait le processus d’atrophie et prĂ©venait la formation de nouvelles lĂ©sions de sclĂ©rose en plaques. Nous avons observĂ© que ce mĂ©dicament supprimait presque complètement la formation de nouvelles lĂ©sionsĚý».

L’ocrĂ©lizumab influe sur l’activitĂ© des lymphocytesĚýB, un sous-groupe de lymphocytes qui joue un rĂ´le important dans l’attaque de la myĂ©line par le système immunitaire chez les patients atteints de sclĂ©rose en plaques. L’administration d’ocrĂ©lizumab entraĂ®ne une dĂ©gradation des lymphocytesĚýB.

L’ocrélizumab est administré tous les six mois par voie intraveineuse.

«ĚýL’administration de la première dose peut entraĂ®ner une rĂ©action liĂ©e Ă  la perfusion, mais cet effet se produit relativement rarement par la suite et il s’agit gĂ©nĂ©ralement d’une rĂ©action de moindre intensitĂ©Ěý», affirme le DrĚý´ˇ°ů˛Ô´Ç±ô»ĺ.

Selon la Société canadienne de la sclérose en plaques, les effets indésirables possibles de l’ocrélizumab comprennent les infections urinaires, la grippe, les infections des voies respiratoires supérieures ainsi que des symptômes s’apparentant à ceux du rhume, comme la congestion nasale et l’œdème de la gorge.

Il convient de noter que les donnĂ©es cliniques ont Ă©tĂ© recueillies auprès de patients âgĂ©s de 18 Ă  55Ěýans.

«ĚýOn ignore dans quelle mesure l’ocrĂ©lizumab est efficace chez les personnes plus âgĂ©es qui souffrent de sclĂ©rose en plaques progressive depuis de nombreuses annĂ©esĚý», prĂ©vient le DrĚýArnold, tout en ajoutant que les chercheurs poursuivent leurs travaux.

La SociĂ©tĂ© canadienne de la sclĂ©rose en plaques prĂ©cise que «Ěýl’innocuitĂ© et l’efficacitĂ© de l’ocrĂ©lizumab chez les personnes de moins de 18Ěýans et de plus de 55Ěýans n’ont pu ĂŞtre dĂ©terminĂ©es.Ěý» Elle invite les personnes de plus de 55Ěýans qui souhaitent recevoir un traitement par l’ocrĂ©lizumab Ă  en discuter avec leur neurologue.

On ne sait pas encore à combien s’élèvera le coût de l’ocrélizumab au Canada. Le gouvernement fédéral et le gouvernement du Québec n’ont pas encore déterminé dans quelle mesure le coût de ce médicament sera remboursé par leur régime public d’assurance médicaments respectif.

«ĚýMĂŞme si l’ocrĂ©lizumab ne figure pas encore sur la Liste des mĂ©dicaments de la RĂ©gie de l’assurance maladie du QuĂ©bec, les mĂ©decins peuvent soumettre une demande directement au fabricant dans le cadre d’un programme spĂ©cial, et ce, jusqu’à ce que le gouvernement fixe le prix du mĂ©dicament et les modalitĂ©s de prescriptionĚý», prĂ©cise le DrĚý´ˇ°ů˛Ô´Ç±ô»ĺ.

Le DrĚýArnold rĂ©sume en deux mots ce qui distingue l’ocrĂ©lizumab de plusieurs autres mĂ©dicaments utilisĂ©s par le passĂ© pour la prise en charge de la sclĂ©rose en plaques progressiveĚý: «Ěýça marcheĚý».

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Le Neuro (L'Institut-HĂ´pital neurologiqueĚýde MontrĂ©al) - un institut de recherche et d’enseignement bilingue de McGill, qui offre des soins de haut calibre aux patients - est la pierre angulaire de la Mission en neurosciences du Centre universitaire de santĂ© McGill. Nous sommes fiers d’être une institution Killam, soutenue par les fiducies Killam.

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