L’obésité est souvent associée à divers problèmes de santé, y compris les troubles du système nerveux. En effet, des études précédentes ont mis en évidence une corrélation entre le surpoids et la sévérité des symptômes de la sclérose en plaques.
On n’a néanmoins pas pu faire la preuve d’une relation directe de cause à effet entre ces symptômes et l’obésité. D’autres facteurs, tels que l’alimentation, l’activité physique et l’accès aux soins de santé, peuvent aussi aggraver les symptômes. De plus, on ignore si l’obésité est la cause ou la conséquence de la sclérose en plaques.
Pour éclaircir le lien entre l’obésité et les symptômes de la SEP, le Dr Adil Harroud, clinicien-chercheur au Neuro, a modélisé les données génétiques de plus de 12 500 patients atteints de SEP. Il a comparé les symptômes chez les personnes génétiquement prédisposées à l’obésité avec ceux des personnes qui ne le sont pas. En se concentrant sur la génétique de chacun des patients plutôt que sur leur indice de masse corporelle (IMC), il a pu ainsi réduire l’influence des autres facteurs sur la gravité des symptômes. Du même coup, il a pu établir clairement une relation de cause à effet, puisque la génétique est déterminée dès la naissance, avant que d’autres facteurs puissent interférer.
Le Dr Harroud a ainsi constaté que les individus de l’échantillon ayant une prédisposition génétique à un IMC supérieur étaient plus susceptibles de présenter des effets graves de la SEP, et que la cause de ces effets se devait probablement à l’obésité.
« Ces résultats démontrent que l’obésité n’aggrave pas seulement la sclérose en plaques, mais qu’elle constitue aussi un facteur de risque potentiellement modifiable, précise le Dr Harroud. En résudisant l’obésité grâce à une gestion du poids ou des interventions ciblées, il est alors possible de réduire le fardeau de l’invalidité chez les personnes vivant avec la SEP. »
Ses conclusionsdans la revue Annals of Neurology le 21 octobre 2024.
