IÉCM pleure le décès du Professeur Jarrett Rudy (1970-2020)
Jarrett Rudy (1970-2020)
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Né le 14 novembre 1970 à Stratford, Jarrett Rudy a grandi à Tavistock, en Ontario. Il est décédé chez lui le samedi 4 avril 2020, des suites de complications consécutives à une chirurgie cardiaque, à l’âge de 49 ans. Sa disparition prématurée laisse dans un deuil profond sa conjointe Cynthia Kelly, son père et sa mère, Bob et Joan (Korgaard) Rudy, son frère et sa belle-sœur, Jensen et Heidi (Janzen) Rudy, leurs deux enfants, Daniel et Kate Rudy, ainsi que le père de Heidi, Peter Janzen.
Jarrett était un amoureux de Montréal, où il vivait et travaillait comme professeur agrégé au Département d’histoire et d’études classiques de l’Université McGill. Sa passion pour l’histoire a inspiré et attiré des étudiants de premier cycle et de cycle supérieur de toutes parts. Au début des années 2000 et pendant de nombreuses années, il a assumé la direction du Programme d’études sur le Québec de McGill. Il a également été codirecteur de la collection Études sur l’histoire du Québec chez McGill-Queen’s University Press, chercheur émérite en résidence en études canadiennes à la SUNY-Plattsburgh où il fut le titulaire Fulbright de la Chaire en études québécoises et président de la Société James McGill.
Il est l’auteur de l’ouvrage remarqué The Freedom to Smoke: Tobacco Consumption and Identity (McGill-Queen’s University Press, 2005), a codirigé l’anthologie Quebec Questions. Quebec Studies for the Twenty-first Century (2e édition, Oxford University Press, 2016) et a reçu en 2012 le Prix de la Canadian Historical Review pour son article «Do you have the time? Modernity, Democracy, and the Beginnings of Daylight Saving Time in Montreal, 1907–1928”». En qualité de témoin expert dans un recours collectif en dommages et intérêts de 17 milliards gagné en 2015 contre quatre sociétés multinationales productrices de tabac, Jarrett a dirigé une équipe de recherche historique, ce qui l’a ensuite mené à créer un cours sur l’histoire du tabac à l’Université McGill.
Son manuscrit le plus récent, une histoire culturelle matérialiste de la normalisation du temps au Québec durant les XIXe et XXe siècles, était en cours de rédaction.
Jarrett était réputé pour ses œuvres en histoire culturelle de Montréal, du Québec et du Canada et un pilier du Groupe d’histoire de Montréal (un collectif pancanadien de recherches ancrées dans les perspectives socialiste et féministe).
Son sens de l’humour, son enthousiasme et son don pour favoriser le consensus amical faisaient de lui un collègue idéal. Dans son militantisme public, tout comme dans sa profession de chercheur et d’enseignant, il n’a eu de cesse d'établir des ponts entre les cultures, les langues et les régions, s’employant à promouvoir la décolonisation et la réconciliation, les analyses antiracistes, féministes et progressistes, la justice sociale et l’esprit de collectivité.
Chez ses amis, collègues et étudiants du monde entier se trouve un amour inébranlable pour lui.
Fier de ses racines à Tavistock, en Ontario, il a œuvré activement pour la préservation de son histoire locale tout au long de sa vie.
Une cérémonie commémorative aura lieu lorsque les conditions sanitaires le permettront. Des dons peuvent être acheminés à la Tavistock and District Historical Society, (), au Centre de recherche-action sur les relations raciales () ou à Médecins Sans rontières ().
Rédigé par Cynthia Kelly en collaboration avec Marie-Josée Arcand, Catherine Desbarats, Frédéric Dupuy, Donald Fyson, Stéphan Gervais, Steve High, Cécile Latizeau, Brian Lewis, Barbara Lorenzkowski, Dave Meren, Suzanne Morton, Jason Opal, Mary Anne Poutenan, Kim Vincent, et Brian Young.