Mieux former les producteurs agricoles pourrait réduire l’insécurité alimentaire
Les professeurs Valérie Orsat ±ð³ÙÌýVijaya Raghavan du Département de génie des bioressources de McGill ont parlé au Devoir de leur récente étude, qui a révélé qu'une meilleure éducation des agriculteurs et des transformateurs d'aliments sur la façon d'éviter les pertes d'aliments après la récolte réduirait l'insécurité alimentaire mondiale.
« Les pertes se situent à différents endroits de la chaîne de distribution agroalimentaire, dépendamment d’où l’on se trouve sur la planète », a expliqué Valérie Orsat, doyenne par intérim de la ¹ó²¹³¦³Ü±ô³Ùé des sciences de l’agriculture et de l’environnement.
Par exemple, le professeur Raghavan a expliqué au Devoir comment, dans le sud de l'Inde, son équipe a constaté que le problème se situe du côté des pratiques de stockage des denrées, où la chaîne du froid n’existe pas par endroits. En offrant des formations sur la transformation des aliments aux collectivités rurales, ils ont réussi à réduire les pertes alimentaires et à intensifier le développement dans ces communautés en créant des emplois.
D'autre part, bien que les préoccupations concernant les pertes économiques et les impacts environnementaux qui en résultent soient universelles, les pertes alimentaires ont des causes différentes en Amérique du Nord.
« Au Québec, on a probablement d’importantes pertes à cause parfois des pressions du marché où l’on attend un certain prix, on retient certaines denrées, alors il va y avoir des pertes qui sont liées aux lois du marché », a estimé Orsat.
« Pour toute personne qui travaille dans la chaîne agroalimentaire, [il s’agit] de comprendre d’où les ingrédients viennent, quelle est leur utilité lors de la transformation et quels sont les extras », a-t-elle avancé, en citant l'exemple des drêches issues du brassage de la bière, qui peuvent être utilisées pour la production de champignons ou d'aliments pour animaux.
Pour le professeur Orsat, cela souligne l'importance de la formation des producteurs agricoles pour s'assurer qu'ils « comprennent l’importance des intrants et des sous-produits qui peuvent en sortir ».