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Grâce à une collaboration plus étroite que jamais entre chercheurs en sciences fondamentales et cliniciens, les scientifiques du thème Recherche sur le cancer au Complexe des sciences de la vie (CSV) approfondissent notre compréhension mécanistique et biologique des processus d’apparition et de progression du cancer. Les équipes interdisciplinaires de recherche sur le cancer, composées de chercheurs de renommée internationale, explorent les interactions entre les gènes et les protéines en cause dans le développement tumoral et la métastase, puis appliquent ces avancées pour concevoir de nouveaux traitements. Rattaché au Institut sur le cancer Rosalind et Morris Goodman (ICG), qui célèbre cette année son 10e anniversaire, le thème se déploie à travers quatre grands axes de recherche en cancérologie : , Microenvironnement tumoral et Oncométabolisme, qui visent à élucider comment les cellules cancéreuses s’adaptent, acquièrent une résistance aux traitements et deviennent métastatiques, ainsi que Thérapeutiques anticancéreuses, où ces découvertes sont appliquées pour mettre au point des traitements novateurs.
Avant la crĂ©ation du CSV, les chercheurs en cancĂ©rologie mcgillois Ă©taient dispersĂ©s. « Le regroupement des chercheurs au sein du Complexe a eu un effet transformateur », explique , professeure d’oncologie et de biochimie et directrice du CRCG. « Il s’agissait de rassembler les gens et de mettre sur pied des plateformes Ă la fine pointe de la technologie, pour nous permettre de rĂ©aliser ce qui Ă©tait impossible jusque-lĂ . » Le CSV a aussi eu des retombĂ©es indirectes importantes, notamment en augmentant la capacitĂ© de l’UniversitĂ© d’attirer des sommitĂ©s mondiales de la recherche sur le cancer. « Le calibre exceptionnel des installations et de l’environnement de recherche du ICG et du CSV est ce qui nous permet de recruter les plus grands talents. Nous avons des laboratoires Ă aire ouverte qui sontĚýformidables pour les Ă©tudiants et nous aident Ă recruter de jeunes chercheurs principaux venus d’établissements comme Harvard ou les centres de recherche MD Anderson et Sloan Kettering. »
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Quatre percées majeures du Centre de recherche sur le cancer Goodman
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1. Les souris knock-out ouvrent de nouvelles possibilitĂ©s en immunothĂ©rapie :ĚýLe laboratoire du professeur Michel Tremblay, du DĂ©partement de biochimie, vise principalement Ă caractĂ©riser le fonctionnement des protĂ©ines tyrosine phosphatases (PTP), une famille d’enzymes essentielles au dĂ©veloppement normal des cellules. Son Ă©quipe a crĂ©Ă© une souris knock-out (une souris dont l’un des gènes a Ă©tĂ© inactivĂ© en le remplaçant par de l’ADN artificiel) pour le gène TC-PTP, une première pour ce groupe d’enzymes. Cette souris a servi dans le cadre de plusieurs Ă©tudes Ă dĂ©montrer l’importance de cette PTP rĂ©gulatrice dans toutes les cellules immunitaires, dont les cellules souches hĂ©matopoĂŻĂ©tiques. Les chercheurs ont ensuite appliquĂ© cette dĂ©couverte pour mettre au point de nouvelles approches en immunothĂ©rapie, notamment une thĂ©rapie cellulaire dendritique actuellement en essais cliniques contre la leucĂ©mie myĂ©loĂŻde chronique. Un nouveau protocole d’expansion et d’activation des cellules CAR-T en thĂ©rapie anticancĂ©reuse, en instance de brevet aux États-Unis, est une autre application de ces travaux.
Stem Cells. 2013 Feb;31(2):293-304. DOI:
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2. FlexibilitĂ© mĂ©tabolique et cancer agressif :ĚýLe laboratoire du professeur , au sein de l’équipe Ă©largie de l’axe OncomĂ©tabolisme au ICG, a rĂ©cemment approfondi notre comprĂ©hension des mĂ©canismes de modification du mĂ©tabolisme cellulaire observĂ©s dans les cellules cancĂ©reuses du sein lorsqu’elles s’implantent dans des organes distincts (os, poumon, foie) et les colonisent. Ces diffĂ©rents types de mĂ©tastases mettent en jeu des programmes mĂ©taboliques distincts, et les recherches du ICG rĂ©vèlent clairement que les cellules cancĂ©reuses les plus agressives – celles qui peuvent mĂ©tastaser ou rĂ©sister aux traitements – sont aussi celles qui manifestent le plus de flexibilitĂ© mĂ©tabolique.
Cell Metabolism. 2017, 26(5): 778-787 DOI:
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3. La metformine dans le traitement du syndrome du X fragile ou de l’autisme : Le laboratoire du professeur , titulaire de la Chaire de biochimie Gilman Cheney, a démontré que la metformine, un médicament approuvé par la FDA et largement utilisé contre le diabète de type 2, corrige plusieurs anomalies phénotypiques dans un modèle murin du syndrome du X fragile (SXF). Cette découverte soulève la possibilité d’une utilisation clinique de ce médicament pour traiter le SXF et le trouble du spectre de l’autisme. Des résultats prometteurs faisant état d’une amélioration comportementale chez sept patients atteints du SXF ayant pris de la metformine ont récemment été publiés dans la revue Clinical Genetics, et des essais cliniques sont en cours au Canada et aux États-Unis.
Nature Medicine 2017 Jun;23(6):674-677. DOI:
Clinical Genetics 2018 Feb;93(2):216-222. doi:. Epub 2017 Sep 25.
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4. CrĂ©ation du Consortium contre le cancer de MontrĂ©al :ĚýLe 28 juin 2018, l’Institut de recherche Terry Fox a (CCM), dont les cochercheurs principaux sont les professeurs Ian Watson du ICG et John Stagg du Centre de recherche du Centre hospitalier de l’UniversitĂ© de MontrĂ©al (CRCHUM). Le CCM est composĂ© de sept hĂ´pitaux et centres de recherche, dont le CRCHUM et le ICG, ainsi que le Centre de recherche de l’HĂ´pital Maisonneuve-Rosemont (HMR), l’Institut de recherche en immunologie et en cancĂ©rologie (IRIC), l’HĂ´pital gĂ©nĂ©ral juif (HGJ), l’UniversitĂ© McGill, l’UniversitĂ© de MontrĂ©al, le Centre d’innovation GĂ©nome QuĂ©bec et l’Institut de recherche du Centre universitaire de santĂ© McGill (IR-CUSM). Au total, le CCM tirera profit des donnĂ©es de plus de 18 000 patients annuellement et de plus de 50 essais cliniques continus en immunothĂ©rapie et en mĂ©decine de prĂ©cision dans le but de crĂ©er l’un des pĂ´les d’innovation en oncologie les plus centrĂ©s sur le patient au Canada.