Nous avons discuté avec Samrajesh Mault, Ph. D., qui s’est récemment joint à l’équipe de l’École d’éducation permanente en tant que chargé d’enseignement et coordonnateur des programmes universitaires pour le Domaine des technologies et de l’innovation. Il travaillait auparavant au Kuwait College of Science and Technology, où il était chargé de cours et responsable de laboratoire au département d’informatique et de génie informatique.
On parle de vous comme d’un expert en cybersécurité. Pouvez-vous expliquer ce qu’est la cybersécurité et pourquoi c’est important?
Dans le monde d’aujourd’hui, les technologies de l’information ont une incidence incroyable sur notre quotidien, ce qui rend la cybersécurité essentielle. On décrit généralement celle-ci par trois mots : confidentialité, intégrité et disponibilité.
De nos jours, la plupart d’entre nous accèdent à leurs renseignements financiers et à d’autres renseignements personnels sensibles à partir d’un appareil mobile ou d’un ordinateur. La cybersécurité, l’éducation et la sensibilisation sont dès lors essentielles tant pour les organisations que pour les gens. C’est plus comme faire du vélo que comme conduire une voiture : il faut continuer d’avancer pour éviter de tomber. Il faut donc continuer d’apprendre et se tenir au fait des dernières avancées et des défis.
Comment les technologies de l’information peuvent-elles améliorer l’éducation dans le monde?
Aujourd’hui, les technologies de l’information jouent un rôle crucial dans la transformation de notre monde, que ce soit pour faciliter les échanges internationaux ou pour contrôler des fusées. Qui plus est, il existe désormais des systèmes d’intelligence artificielle (IA) qui absorbent de grandes quantités de données pour produire de nouvelles informations.
Il existe plusieurs façons d’améliorer le bien-être des gens du monde entier, mais pour y arriver, il faudra des expert.e.s en TI pour pousser leur développement vers de nouveaux sommets et disséminer le savoir afin de réduire le fossé numérique qui divise la planète.
Un monde sans données, c’est un monde où l’IA générative ne pourrait rien générer, car elle fonctionne en symbiose avec le savoir que les humains ont créé. Par conséquent, la créativité, l’imagination et l’innovation humaines seront tout aussi nécessaires que les systèmes d’IA pour résoudre les problèmes du monde.
Concernant l’avenir du secteur de l’éducation et des technologies de pointe, je crois que l’IA peut jouer un rôle important, notamment dans la personnalisation de l’apprentissage en fonction des aptitudes, des besoins, des horizons, des expériences et des intérêts de chaque apprenant.e, puisqu’on préfère tou.te.s des styles d’apprentissage différents – visuel, oral, lecture et écriture, kinesthésique –, comme l’explique le modèle VARK à ce sujet. En trouvant le style d’apprentissage naturel d’une personne et en ajustant les méthodes d’enseignement en conséquence, on peut l’aider à mieux apprendre. Les systèmes d’IA peuvent nous aider à surmonter la pénurie d’enseignants.e.s en prenant en charge certaines tâches administratives, ce qui donne plus de temps aux enseignant.e.s pour se concentrer sur ce qui nécessite une intelligence humaine.
De plus, selon différentes études, les apprenant.e.s préfèrent qu’une personne avec des émotions leur enseigne plutôt qu’une machine. Et d’ici 2030, c’est dans le secteur de l’éducation qu’on retrouvera le plus petit nombre d’emplois pouvant être automatisés.
Je terminerais sur une citation du chercheur Brett A. Becker : « Combiner le meilleur de l’humain et de la machine au profit de l’apprenant.e, voilà le but ultime de l’intelligence artificielle en éducation. »
Qu’espérez-vous accomplir comme chargé d’enseignement à l’École d’éducation permanente de McGill?
Je suis d’avis qu’un bon enseignant doit savoir enseigner les notions complexes de façon simple, pour que les apprenant.e.s comprennent. En tant que lauréat du prix du meilleur enseignant dans mon emploi précédent, je fais de mon mieux pour rendre l’apprentissage agréable pour mes étudiant.e.s.
Deuxièmement, en tant que coordonnateur des programmes universitaires, je participe à l’actualisation du curriculum, ce qui suppose de revoir les programmes d’études et d’y intégrer les dernières technologies de pointe pour aider l’École à atteindre ses grands objectifs et à répondre aux besoins du secteur.
Enfin, je veux faire de la recherche dans mon domaine et apporter ma contribution à la communauté scientifique dans le développement de solutions durables. Avec ma vaste expérience en enseignement, en recherche et dans le secteur, je crois être en mesure d’apporter du positif à l’École.
Est-ce vrai que vous travaillez aussi comme conférencier spécialiste de la motivation pendant vos temps libres? Quels sujets abordez-vous?
Oui, j’adore motiver les jeunes et les adolescent.e.s. J’ai animé de nombreux ateliers sur la prise de parole en public, en présentiel et en ligne, ainsi que des programmes jeunesse sur la gestion du stress et du temps, la prise de décisions efficace et les approches scientifiques pour faire le bon choix de carrière. J’aime aussi beaucoup m’adresser aux jeunes qui fréquentent l’église.
Comment avez-vous trouvé vos premiers mois à Montréal?
Fantastiques! Quand je suis arrivé, j’ai eu beaucoup de soutien de la direction et de l’équipe du domaine. Je me sens chez moi ici, et c’est génial de faire partie de l’École d’éducation permanente de McGill. Ma femme et moi sommes aussi extrêmement heureux d’avoir pu amener avec nous Cutie, notre petite chienne de trois ans. Elle adore le climat agréable et est toujours heureuse d’explorer à l’extérieur.