D’où vient l’eau potable que nous consommons?
Au cours des années 1600 et 1700, les Montréalais s’approvisionnaient en eau à partir de puits collectifs et de fontaines publiques, ou la puisaient directement dans les ruisseaux et les rivières qui sillonnaient l’île ou la ceinturaient. On estime que chaque citoyen utilisait deux seaux d’eau (de 10 à 17 litres) par jour, comparativement aux 329 litres consommés en moyenne par chaque Canadien aujourd’hui.
En 1819, les autorités montréalaises ont commencé à puiser l’eau directement dans le fleuve Saint-Laurent, et celui-ci demeure la principale source d’eau potable pour de nombreux citadins. En 1856, la ville a développé trois parties essentielles de son système de traitement de l’eau : le canal de l’Aqueduc, la station de pompage Atwater et le réservoir McTavish, qui se trouve au sommet de la colline surplombant le campus du centre-ville de l’Université McGill, à l’intersection de la rue McTavish et de l’avenue des Pins.
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Traitement de l’eau
C’est en 1910, à la suite d’une épidémie de fièvre typhoïde, que le Conseil municipal de Montréal décida de construire la première usine de production d’eau potable. Inaugurée en 1918, l’usine Atwater a été modernisée et agrandie de nombreuses fois et dessert encore plusieurs arrondissements. En 1978, une deuxième usine — l’usine Charles J. Des Baillets — est construite à LaSalle. Ces centres de traitement de l’eau sont les deux plus importants parmi les sept usines que compte la ville de Montréal.
Les usines Atwater et Charles J. Des Baillets sont alimentées par le fleuve Saint-Laurent. La principale prise d’eau est située en amont des rapides de Lachine, à 610 mètres de la rive. À cet endroit, l’eau est bien oxygénée et la turbidité, ainsi que le nombre de micro-organismes, sont faibles. Cette prise d’eau permet la production de 2 160 000 m3 d’eau potable quotidiennement. Lorsque la demande dépasse ce volume, une deuxième prise d’eau est alors utilisée. L’eau est pompée directement du Saint-Laurent vers l’usine Charles J. Des Baillets.
L’eau est acheminée vers l’usine de filtration Atwater par le canal de l’Aqueduc, long de huit kilomètres, qui se trouve au sud du canal Lachine.
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Photo : Canal de l’Aqueduc. Jean Gagnon. Wikipedia.org. cc Creative Commons Paternité ‒ Partage dans les mêmes conditions 3.0 non transposé.
Pompes et conduites
La première étape du traitement, réalisée à l’usine Atwater, est le dégrillage. L’eau traverse une grille qui filtre les sédiments et les gros débris, comme les bouts de bois, les poissons et autres détritus. Ensuite, l’eau traverse un lit de sable, d’une épaisseur d’un mètre environ, qui retient les matières en suspension présentes dans l’eau et élimine environ 85 % des bactéries. L’usine Charles J. Des Baillets utilise également un procédé de désinfection appelé ozonation. Enfin, aux usines Charles J. Des Baillets et Atwater, une petite dose de chlore est ajoutée à l’eau avant sa sortie pour éliminer les virus et les bactéries qui auraient résisté aux autres étapes de désinfection et pour empêcher la prolifération de bactéries dans le réseau de distribution.
À sa sortie de l’usine, l’eau est finalement transportée par des conduites principales pour atteindre les conduites secondaires, les citoyens et les six réservoirs aménagés sur le mont Royal. Situés sur le point le plus élevé de la ville, ces réservoirs servent de gigantesques châteaux d’eau qui distribuent l’eau aux quatre coins de Montréal. C’est la gravité qui permet la circulation de l’eau dans un réseau de conduites qui couvre plus de 5 200 kilomètres. Des échantillons sont prélevés sur l’ensemble du territoire pour contrôler la qualité de l’eau dans le réseau de distribution. Au besoin (généralement pendant l’été), du chlore est ajouté à certains points névralgiques du réseau.
McGill est alimentée en eau potable à partir de réservoirs situés sur la montagne : l’eau traverse un réseau de conduites principales et secondaires jusque dans les divers bâtiments du campus. Elle sert ensuite à nous désaltérer et à faire fonctionner les toilettes et les systèmes à vapeur qui chauffent plusieurs de nos édifices.
Pour en savoir davantage sur le traitement de l’eau dans notre ville, consultez le site Web de la .
Illustration : Genevieve Young
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