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Joelle Jobin : ergothérapeute michif (Métis de la rivière Rouge) de la région visée par le traité no 5 au Manitoba spécialisée en santé mentale communautaire

Joelle Jobin, erg., est entrée dans le programme d’ergothérapie après avoir complété l’année préparatoire suivant un baccalauréat en arts à l’Université de Winnipeg. Elle a obtenu sa maîtrise ès sciences (appliquée) en ergothérapie en 2023. Ses études ont compris un travail de terrain dans une clinique privée de retour au travail, un stage communautaire à Chisasibi, en territoire cri, un stage en soins de courte durée à l’hôpital Kateri Memorial à Kahnawake ainsi qu’un stage dans un programme ambulatoire de santé mentale du secteur public. Joelle a répondu à nos questions dans le cadre de notre série d’entretiens visant à présenter le programme d’ergothérapie de McGill et à illustrer la diversité au sein de la profession.

Pourquoi avez-vous choisi la profession d’ergothérapeute?

J’ai d’abord été attirée par l’ergothérapie alors que je travaillais comme animatrice culturelle dans un organisme de services aux enfants et aux familles autochtones. J’ai été impressionnée par la portée de la profession et j’ai aimé le fait qu’elle soit holistique et centrée sur le client tout en étant scientifique et fondée sur des données probantes. Compte tenu de mon expérience professionnelle antérieure, je m’attendais à m’orienter vers la pédiatrie, mais après avoir été exposée à différents milieux cliniques dans le cadre de mon travail sur le terrain, j’ai été agréablement surprise de constater à quel point j’aimais travailler avec des personnes à tous les stades de la vie. Cela correspondait bien à ma vision du monde et j’ai été enthousiasmée par l’ampleur du développement et de l’évolution de ce domaine.

À votre avis, quelles habiletés trouve-t-on chez les bons et bonnes ergothérapeutes?

Je pense que mes plus grandes forces en tant qu’ergothérapeute sont mon ingéniosité et ma capacité d’écoute. L’ingéniosité est nécessaire, car aucune intervention n’est jamais identique à une autre. Nous adaptons constamment notre travail pour qu’il trouve un écho auprès de nos clients, et nous devons faire preuve de créativité pour y parvenir.

Je crois aussi que l’écoute est une habileté essentielle. Ça semble simple, mais l’écoute active de vos clients ou de vos collègues vous permettra de mieux les comprendre et les aider. J’ai appris à l’école d’ergothérapie que c’est le client qui connaît le mieux sa propre expérience, et j’y pense quotidiennement dans ma pratique.

À votre avis, qu’est-ce qui est le plus gratifiant en ergothérapie?

L’ergothérapie est un domaine incroyablement gratifiant! Notre travail consiste à permettre aux gens de faire ce qu’ils veulent, et c’est vraiment spécial d’être avec eux quand ils atteignent leurs objectifs. Ce qui m’a surpris au cours de mes stages, c’est l’étendue des connaissances que j’ai acquises auprès des clients et la réciprocité de la relation client/thérapeute. Chaque jour, mon travail me pose des difficultés, mais chaque jour, j’apprends de nouvelles façons de les surmonter. Il n’y a pas deux jours identiques pour moi!

Comment avez-vous choisi l’Université McGill?

Je suis originaire de la campagne manitobaine et j’ai toujours été attirée par les grandes villes dynamiques comme Montréal. C’est en emménageant à Montréal que j’ai quitté pour la première fois ma communauté et ma famille, et je m’inquiétais de la façon dont cette transition se déroulerait, mais j’ai pu trouver du soutien et une communauté au sein de la Maison des peuples autochtones de McGill, du Programme autochtone des professions de la santé et d’autres groupes et occasions de bénévolat centrés sur les autochtones. Bien que le programme (de l’année préparatoire à la maîtrise) soit d’une durée de 26 mois consécutifs, j’ai eu de nombreuses occasions de rentrer chez moi pour rendre visite à ma famille. Étant donné que le français est une langue seconde, j’étais également nerveuse à l’idée de commencer un programme bilingue, mais le corps enseignant m’a beaucoup soutenue et j’ai trouvé qu’il y avait beaucoup d’occasions d’améliorer mes compétences en français dans des contextes positifs.

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