Scouts Canada favorise l'intégration des jeunes immigrants
Les premiers résultats de recherches menées à l’Université McGill sur le multiculturalisme et les activités des jeunes Canadiens démontrent que les jeunes immigrants qui adhèrent à des groupes jeunesse comme Scouts Canada ont de meilleures chances de bien s’intégrer dans la société canadienne. Ces recherches sont menées par Mme Joan Marshall, professeur auxiliaire de géographie sociale et culturelle rattachée au département d’économie agricole au campus Macdonald de l’Université McGill.
Ces recherches sont réalisées dans cinq grandes villes canadiennes et intéressent toutes les sections de scoutisme dont les membres sont âgés de cinq à vingt-cinq ans. Selon le professeur Marshall, l’objet de l’étude est d’analyser les chances que Scouts Canada offre aux jeunes immigrants de bien s’intégrer dans la société canadienne en comparant l’expérience de ce qu’elle appelle les groupes ethnospécifiques, c’est-à -dire les groupes d’une origine ethnique donnée, à l’expérience de groupe mixtes comprenant des jeunes d’origines ethniques différentes dans chaque ville. "à Calgary, par exemple, nous nous sommes concentrés sur un groupe ethnospécifique chinois qui nous a appris, pratiquement sans exception, que les jeunes immigrants se laissent tenter par le groupe du fait que celui-ci leur permet de s’instruire sur le mode de vie canadien dans le cadre de réunions au sein de leur propre groupe culturel", déclare Mme Marshall. Cinq groupes ethnospécifiques sont représentés dans l’étude, des Libanais, des Arméniens, des Chinois, des Ismaliens et des Grecs.
"Dans certains cas, nous avons constaté que les parents proposaient de faire du bénévolat pour le groupe dont leur enfant faisait déjà partie afin de bénéficier de l’expérience d’apprentissage de l’enfant au sein de la nouvelle culture", déclare Mme Marshall, elle-même bénévole de longue date pour Scouts Canada. Une autre importante révélation de cette étude est le constat que la composition de chaque groupe reflète le nombre d’années qu’un immigrant a déjà passées au pays. Les nouveaux arrivants sont généralement attirés par un groupe ethnospécifique, même si celui-ci se trouve à une certaine distance de leur lieu de résidence. Les jeunes nés au Canada préfèrent en général adhérer à un groupe mixte situé dans leur collectivité.
"Il est intéressant de noter que les enfants nés au Canada qui ont adhéré à un groupe ethnospécifique l’ont fait à cause du désir de leurs parents de maintenir des liens religieux ou linguistiques avec leur communauté", poursuit Mme Marshall. "En d’autres termes, les besoins des jeunes nouvellement arrivés changent en fonction de leur niveau d’intégration dans le courant dominant de la société. Au début, ils recherchent un niveau de confort qui leur permet d’examiner les multiples nouveaux défis de la société canadienne dans la sécurité relative du giron de leur propre groupe. à mesure que les enfants s’adaptent au mode de vie canadien, leur sentiment de sécurité accru leur permet d’adhérer à un groupe mixte où ils rencontrent un vaste échantillon représentatif de leur nouvelle patrie."
L’étude de Mme Marshall porte à croire par ailleurs que le leadership des groupes de scouts ethnomélangés ne reflète pas fidèlement leur composition ou les collectivités où ils sont situés. "Cela risque d’entraver la croissance continue de Scouts Canada comme groupement jeunesse", explique Mme Marshall. "Ce mouvement doit s’adapter à la réalité des immigrants et à l’évolution du paysage de la société canadienne."