L’étonnante contradiction des programmes de parentalité
Selon une nouvelle étude, les programmes de parentalité axés sur la santé mentale et les compétences parentales soutiendraient le développement des enfants, mais échoueraient souvent à offrir une aide efficace aux parents.
« Voilà une étonnante contradiction », confie Marilyn Ahun, autrice principale de l’étude et professeure adjointe au Département de médecine de l’Université McGill. « Les conclusions de notre étude démontrent tout le potentiel des programmes multicomposantes, mais aussi leurs limites. »
Pour parvenir à ces résultats, les chercheurs ont passé en revue et analysé 25 études de partout dans le monde en collaboration avec des pairs des universités Harvard et Emory, ainsi que de l’Université du Koweït.
, la recherche montre que les enfants de moins de trois ans dont les parents ont participé à des programmes ont davantage développé leurs aptitudes sociales et émotives que les autres, mais que leurs mères n’ont vu que peu ou pas d’amélioration de leurs symptômes de »åé±è°ù±ð²õ²õ¾±´Ç²Ô. Les auteurs ont indiqué que le peu d’études évaluant la »åé±è°ù±ð²õ²õ¾±´Ç²Ô chez les pères fait en sorte qu’il n’a pas été possible d’évaluer l’incidence des programmes chez ces derniers.
Selon les chercheurs, bien que le soutien rattaché aux programmes de parentalité soit bénéfique pour les enfants, les pratiques éducatives que déploient leurs parents demeurent fortement influencées par l’état de leur santé mentale. Cette conclusion pourrait orienter la conception de programmes qui sauront mieux épauler les parents et leurs enfants, à un moment où le cerveau de ces derniers est particulièrement perméable.
Soutien en santé mentale pour les parents : des lacunes à combler
Souvent, les programmes sont axés soit sur les compétences parentales, soit sur la santé mentale; dans le cas des programmes qui intègrent ces deux aspects, l’accent est mis sur le premier, explique-t-on.
Marilyn Ahun, également scientifique novice à l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill, précise que « nombre de ces programmes ne consacrent qu’une ou deux séances à la santé mentale – trop peu pour aider les parents en difficulté ».
« Cette situation est très préoccupante, si l’on tient compte du fait qu’environ une mère sur quatre et un père sur dix traverse un épisode de »åé±è°ù±ð²õ²õ¾±´Ç²Ô pendant la période périnatale, ce qui nuit à leur capacité d’offrir à leurs enfants tout le soutien dont ils ont besoin », ajoute-t-elle.
Rappelant que 250 millions d’enfants dans le monde n’atteignent pas leur plein potentiel, l’équipe de recherche indique que les conclusions de l’étude aident à mieux comprendre comment améliorer le soutien aux familles pendant une étape cruciale de la petite enfance.