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Les Américains, super-propagateurs de »åé²õ¾±²Ô´Ú´Ç°ù³¾²¹³Ù¾±´Ç²Ô sur la COVID-19

L’« infodémie » se propage des ɳٲ¹³Ù²õ-±«²Ô¾±²õ vers le Canada par le truchement des réseaux sociaux
±Ê³Ü²ú±ô¾±Ã©: 6 April 2021

La »åé²õ¾±²Ô´Ú´Ç°ù³¾²¹³Ù¾±´Ç²Ô sur la COVID-19 se propage des ɳٲ¹³Ù²õ-±«²Ô¾±²õ vers le Canada, nuisant aux efforts que déploie le pays pour contenir la pandémie. Ainsi, une dirigée par l’Université McGill révèle qu’au Canada, les utilisateurs des réseaux sociaux sont plus susceptibles de consommer cette »åé²õ¾±²Ô´Ú´Ç°ù³¾²¹³Ù¾±´Ç²Ô, puis d’adopter et de propager de fausses croyances sur la COVID-19.

De nombreux Canadiens adhèrent aux théories conspirationnistes, aux recommandations médicales de source douteuse ainsi qu’aux textes et propos banalisant le virus, et ce, même si la grande majorité des journalistes et des politiciens du pays transmettent de l’information scientifique fiable. Alors, comment la »åé²õ¾±²Ô´Ú´Ç°ù³¾²¹³Ù¾±´Ç²Ô peut-elle se répandre si rapidement?

« Beaucoup de personnes au Canada ont du mal à comprendre leurs proches qui refusent d’admettre l’existence de la COVID-19 ou sont contre la vaccination », fait observer Aengus Bridgman, auteur principal de l’article et doctorant en science politique à l’Université, sous la direction de Dietlind Stolle. Selon l’é³Ù³Ü»å±ð, publiée dans , ces attitudes dans la population canadienne sont imputables en partie à une consommation massive d’information en provenance des ɳٲ¹³Ù²õ-±«²Ô¾±²õ.

Les chercheurs ont analysé le comportement des 200 000 utilisateurs de Twitter les plus actifs du Canada et ont réalisé des sondages sur les habitudes de consommation des Canadiens en matière d’actualités et sur leurs croyances au sujet de la COVID-19. Ils ont constaté que les habitués des médias sociaux étaient relativement plus exposés à l’information américaine qu’aux sources canadiennes et que l’exposition aux sources américaines était associée à des perceptions erronées sur la COVID-19.

Ils ont également découvert que la plupart du temps, la »åé²õ¾±²Ô´Ú´Ç°ù³¾²¹³Ù¾±´Ç²Ô publiée sur le compte Twitter de personnes vivant au Canada était relayée à partir de gazouillis américains. Les Canadiens qui « suivaient » de nombreux comptes Twitter américains étaient plus susceptibles de publier de la »åé²õ¾±²Ô´Ú´Ç°ù³¾²¹³Ù¾±´Ç²Ô.

Le Canada n’est pas immunisé contre l’infodémie américaine

Si un consensus dénué de partisanerie s’est établi autour de la lutte contre la COVID-19 au Canada, le climat politique est tout autre aux ɳٲ¹³Ù²õ-±«²Ô¾±²õ. Au sud de la frontière, les opinions sur la gravité de la pandémie sont extrêmement polarisées, et la »åé²õ¾±²Ô´Ú´Ç°ù³¾²¹³Ù¾±´Ç²Ô est véhiculée tant par les médias que par des personnalités politiques.

Par ailleurs, l’information qui circule aux ɳٲ¹³Ù²õ-±«²Ô¾±²õ a des répercussions non négligeables au Canada, pour le meilleur et pour le pire. C’est le cas tout particulièrement dans les réseaux sociaux, dont les Canadiens sont de fervents adeptes : un Canadien sur deux est sur Instagram, cinq sur six utilise Facebook et deux sur cinq sont présents sur Twitter. De plus, les Canadiens sont particulièrement friands des médias américains. « En moyenne, ils suivent trois fois plus d’Américains que de Canadiens sur Twitter et partagent leurs gazouillis huit fois plus souvent », fait remarquer Taylor Owen, coauteur et professeur agrégé à l’École de politiques publiques MaxBell de l’Université McGill.

En cette période de pandémie, les chercheurs estiment que cette influence place le Canada dans un état de vulnérabilité troublant. « Les journalistes, les scientifiques et les experts en santé publique du pays arrivent difficilement à se faire entendre du Canadien moyen au milieu de ces vociférations américaines, déplore Aengus Bridgman. Il faut se rendre à l’évidence : les pays dont les journalistes et les dirigeants politiques n’adhèrent pas aux théories conspirationnistes et ne propagent pas d’opinions antiscientifiques ne sont pas à l’abri de cette dangereuse infodémie. »

Un mal à guérir

On aime bien s’abreuver à des sources d’information américaines au Canada, mais il reste que cet intérêt est fort probablement plus marqué en raison des médias sociaux, soulignent les chercheurs.

Non seulement leurs algorithmes saturent les fils d’actualités de nouvelles américaines, mais ils propagent également les fausses nouvelles beaucoup plus rapidement que les faits. En effet, comme ces algorithmes ont une prédilection pour le contenu qui déclenche des réactions émotives chez l’utilisateur, la »åé²õ¾±²Ô´Ú´Ç°ù³¾²¹³Ù¾±´Ç²Ô se répand comme une traînée de poudre.

Il faut aussi savoir que les médias sociaux propulsent les nouvelles étrangères en tête de leur fil d’actualités, phénomène auquel devraient s’intéresser les gouvernements désireux d’endiguer l’infodémie. « Cette infodémie peut influer sur des attitudes et des comportements de première importance dans la propagation de la COVID-19. C’est le genre de chose qui peut changer l’ampleur et le bilan meurtrier d’une pandémie », conclut le Pr Owen.

ÌýÀ propos de l'é³Ù³Ü»å±ð

L’article « Infodemic pathways: Evaluating the role that traditional and social media play in cross-national information transfer », par Aengus Bridgman, Eric Merkley, Oleg Zhilin, Peter John Loewen, Taylor Owen et Derek Ruths, a été publié dans .

DOI :


L’Université McGill

Fondée en 1821 à Montréal, au Québec, l’Université McGill figure au premier rang des universités canadiennes offrant des programmes de médecine et de doctorat. Année après année, elle se classe parmi les meilleures universités au Canada et dans le monde. Établissement d’enseignement supérieur renommé partout dans le monde, l’Université McGill exerce ses activités de recherche dans deux campus, 11 facultés et 13 écoles professionnelles; elle compte 300 programmes d’é³Ù³Ü»å±ðs et au-delà de 40 000 étudiants, dont plus de 10 200 aux cycles supérieurs. Elle accueille des étudiants originaires de plus de 150 pays, ses 12 800 étudiants internationaux représentant 31 % de sa population étudiante. Au-delà de la moitié des étudiants de l’Université McGill ont une langue maternelle autre que l’anglais, et environ 19 % sont francophones.

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