L’araignée Enoplognatha ovata menace-t-elle les écosystèmes d’Amérique du Nord?
Depuis des années, les pollinisateurs sont en déclin en raison des changements climatiques et des répercussions des activités humaines sur l’environnement, ce qui menace la santé des écosystèmes et la sécurité alimentaire. Ces insectes ne peuvent jamais relâcher leur vigilance, pas même pendant leur sommeil, de crainte d’être dévorés par un prédateur minuscule, mais puissant : l’araignée Enoplognatha ovata. Une étude publiée dans Ecology révèle que les attaques furtives de ce prédateur pourraient être lourdes de conséquences pour les écosystèmes.
Introduite fort probablement par accident sur les côtes est et ouest il y a un peu plus d’un siècle, l’araignée Enoplognatha ovata est très répandue en Amérique du Nord. On s’est beaucoup intéressé à sa génétique en raison de ses couleurs variées et pimpantes, mais peu à son comportement, du moins jusqu’à maintenant.
« Cette araignée courante était passée sous le radar des chercheurs en Amérique du Nord, si bien qu’on ne savait pour ainsi dire rien de son alimentation et de son comportement », explique Catherine Scott, boursière postdoctorale au Département des sciences des ressources naturelles de l’Université McGill et coauteure de l’étude. « Nous avons étudié sur le terrain leur alimentation et leur comportement prédatoire, et nous avons découvert qu’en déployant diverses tactiques, elles réussissaient à capturer des proies beaucoup plus volumineuses qu’elles, notamment des abeilles et des guêpes endormies. »
Si les pollinisateurs ont sans aucun doute de bonnes raisons de s’en méfier, l’araignée Enoplognatha ovata peut, en revanche, rendre de grands services aux agriculteurs en s’attaquant aux insectes nuisibles aux cultures. C’est pourquoi l’équipe de recherche entend maintenant étudier le rôle de cette araignée dans les réseaux alimentaires des agroécosystèmes du sud du Québec. « Le monde vit actuellement une crise de la biodiversité qui se manifeste, notamment, par un déclin sans précédent du nombre d’insectes pollinisateurs; dans ce contexte, les études à venir permettront de déterminer si cette araignée procure, comme pesticide naturel, des bienfaits plus importants que les ravages qu’elle cause en s’attaquant aux pollinisateurs » conclut la chercheuse.
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L’article « », par Catherine E. Scott et Sean McCann, a été publié dans la revue Ecology.
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