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Nouvelles

La Révolution verte s’essouffle

Le rendement des cultures a plafonné ou diminué dans plusieurs régions du monde
±ĘłÜ˛ú±ôľ±Ă©: 21 December 2012

DirigĂ©e par Deepak Ray, boursier Ă  l’IonE, l’équipe de chercheurs a Ă©laborĂ© des cartes gĂ©ographiques dĂ©taillĂ©es des rĂ©gions oĂą des °ůĂ©ł¦´Ç±ôłŮ±đ˛ő sont effectuĂ©es chaque annĂ©e et dĂ©terminĂ© leur rendement pour le maĂŻs, le riz, le blĂ© et le soja de 1961 Ă  2008. Les scientifiques ont constatĂ© qu’en dĂ©pit du fait que toutes les rĂ©gions aient enregistrĂ© une augmentation de leur rendement au cours de cette pĂ©riode, celui de certaines terres cultivĂ©es (de 24 Ă  39 pour cent selon le type de culture) avait plafonnĂ© ou diminuĂ© au cours des dernières annĂ©es. Parmi les pays affichant le plus haut rendement, deux des plus populeux – la Chine et l’Inde – ont connu une stagnation ou un dĂ©clin particulièrement prĂ©occupant de leur production dans certaines rĂ©gions.

« Cette étude a permis de déterminer les régions où le rendement des plus importantes cultures plafonne, diminue ou n’augmente jamais, et celles où il augmente rapidement », précise Deepak Ray. « Elle sonne donc l’alarme, nous indique comment corriger le tir si nous voulons être en mesure de nourrir une population mondiale sans cesse croissante et nous permet de prendre connaissance des  mesures qui ont fait leur preuve et doivent être adoptées à plus grande échelle. »

Les chercheurs ont constaté que le rendement des cultures de blé et de riz – deux céréales qui fournissent près de la moitié de l’apport calorique alimentaire des populations mondiales – diminue dans un plus grand pourcentage de terres cultivées que celui des cultures de maïs et de soja, utilisés essentiellement pour engraisser des animaux et produire des biocarburants.

« Cette observation est particulièrement troublante, car elle semble indiquer que les efforts déployés afin d’améliorer les cultures ont surtout servi à nourrir des animaux et à faire fonctionner des voitures, puisque nous avons largement négligé d’investir dans le blé et le riz, qui nourrissent les populations et constituent les fondements de la sécurité alimentaire presque partout dans le monde », affirme le professeur Jonathan Foley, coauteur de l’étude, directeur de l’IonE et titulaire de la Chaire présidentielle McKnight au Collège des sciences biologiques. « Comment pourrons-nous répondre aux besoins alimentaires d’une population sans cesse croissante si le rendement du tiers des terres où nous cultivons les céréales les plus importantes cesse d’augmenter? »

« Toute vision positive de l’approvisionnement alimentaire repose sur le principe selon lequel le rendement des cultures continuera d’augmenter, comme il l’a toujours fait; c’est pourquoi les résultats de cette étude sont alarmants. Compte tenu de la pression croissante qui s’exerce sur le système alimentaire mondial, nous ne pouvons relâcher notre vigilance », estime Navin Ramankutty, professeur agrégé au Département de géographie de l’Université McGill.

Les auteurs de l’article suggèrent deux mesures. Ils recommandent d’abord de maintenir le cap dans le cas des terres cultivées (de 61 à 76 pour cent) dont le rendement continue d’augmenter. Ils encouragent ensuite les responsables de toutes les régions agricoles à examiner le rendement de leurs cultures et celui des cultures ailleurs dans le monde afin de déterminer les facteurs de succès et les éléments qui pourraient être améliorés. 

« Les résultats d’études antérieures semblent indiquer que de nombreux facteurs se conjuguent pour limiter la croissance du rendement, notamment les pratiques culturales, les organismes nuisibles et la qualité des semences », précise Deepak Ray. « Cet article fournit des renseignements concrets et détaillés dont les décideurs pourront s’inspirer pour répertorier les régions où le rendement des cultures stagne ou diminue, cerner les facteurs limitants et prendre les mesures qui s’imposent pour corriger la situation ». 

IMAGE: Detailed analyses of maize (corn), wheat, rice and soybean yields around the world show a disconcerting stagnation or collapse in many locations since the heyday of the Green Revolution. (Images courtesy of Deepak Ray, University of Minnesota's Institute on the Environment)

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