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Des indices sur les anciennes conditions climatiques issus de fossiles découverts dernièrement au Labrador

Une étude donne une nouvelle estimation quantitative du climat de l’est du Canada
±ĘłÜ˛ú±ôľ±Ă©: 2 August 2019

La découverte de plantes fossilisées au Labrador par une équipe de paléontologues sous la direction de l’Université McGill a permis de fournir la première estimation quantitative du climat de cette région remontant à la période crétacée, alors que les dinosaures dominaient la Terre. La découverte des spécimens dans la mine Redmond no 1, sise dans un secteur éloigné du Labrador, près de Schefferville, remonte à août 2018. Ces spécimens constituent maintenant le cœur d’une étude récente publiée dans la revue Palaeontology avec d’autres qui ont été récoltés lors d’expéditions précédentes. Certains des spécimens, tels que cette feuille fossilisée (en photo), sont les premiers du genre découverts dans le secteur. Sous la direction du professeur Hans Larsson, titulaire de la chaire de recherche du Canada en paléontologie à l’Université McGill, Alexandre Demers-Potvin, étudiant aux cycles supérieurs, a utilisé les échantillons qu’il a recueillis pour établir que le climat dans l’est du Canada à l’ère du crétacé était chaud et très humide.

Considérés comme très semblables aux communautés qui vivent de nos jours plus au Sud, les feuilles et les insectes fossilisés découverts dans la mine Redmond no 1 à la fin des années 1950 ont amené les paléontologues à formuler l’hypothèse que le climat du Québec et du Labrador était beaucoup plus chaud qu’il ne l’est aujourd’hui.

Grâce aux nouveaux échantillons qu’ils ont découverts, M. Demers-Potvin et ses collègues ont pu confirmer cette hypothèse à l’aide de la méthode CLAMP (Climate Leaf Analysis Multivariate Program [programme d’analyse climatique multivariée des feuilles]). Appliqué à une flore fossile donnée, cet outil sert à établir des statistiques climatiques telles que les variables de température et de précipitations d’après la forme et la taille de feuilles d’arbre. Leurs recherches situent la température moyenne annuelle autour de 15 °C. Les étés étaient chauds, soit plus de 20 °C, et les précipitations annuelles, relativement élevées.

Alexandre Demers-Potvin et Noemie Sheppard, du Musée Redpath de McGill, se sont rendus à Schefferville en compagnie de Mario Cournoyer et de Michel Chartier, cofondateurs du Musée de paléontologie et de l’évolution (MPE) qui est établi à Montréal. M. Dermers-Potvin est d’avis que le MPE a joué un rôle essentiel en fournissant des échantillons recueillis sur place en 2013 et en planifiant l’expédition de 2018. Auteur principal de l’étude, il signale que les nouveaux travaux permettent de mieux connaître l’évolution du climat de l’est du Canada au fil du temps, ce qui est fort utile pour étudier les variations climatiques actuelles. « Les fossiles récupérés dans la mine Redmond montrent qu’un secteur de forêt boréale et de toundra était recouvert de forêts chaudes au milieu du crétacé au cours d’un des épisodes "d’effet de serre" de notre planète », précise M. Demers-Potvin. Il s’agit de nouvelles preuves qui peuvent améliorer les prévisions par la comparaison de la température planétaire moyenne aux taux de CO2 au cours de l’histoire de la Terre. »

Le chercheur et ses collaborateurs s’attaquent maintenant à la description de nouveaux insectes fossilisés découverts au site Redmond. Il retournera à Schefferville dans l’espoir de découvrir d’autres spécimens d’insectes et de vertébrés fossilisés que recéleraient les gravats de la mine abandonnée.

Trouvez plus de photos de la dĂ©couverte ľ±ł¦ľ±.Ěý

Au sujet de l’étude

±ő˛ÔłŮľ±łŮłÜ±ôĂ©±đ Palaeoclimatic reconstruction for a Cenomanian-aged angiosperm flora near Schefferville, Labrador, l’étude d’Alexandre Demers-Potvin a Ă©tĂ© publiĂ©e dans la revue Palaeontology.

Cette recherche a reçu du financement du Fonds de recherche Nature et technologies Québec, du Programme de formation scientifique dans le Nord, d’une chaire de recherche du Canada accordée au professeur Larsson, de même qu’une bourse de début de carrière National Geographic et d’un prix du Musée Redpath de la cohorte de 1966.

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