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Coup d’œil sur la recherche : Design inspiré de l'origami et pourquoi les souris ont peur des bananes

±ĘłÜ˛ú±ôľ±Ă©: 30 May 2022

Découvrez la sélection des nouveautés en recherche du Service des relations avec les médias :

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Environnement

Les populations Ă  faible revenu seront touchĂ©es plus durement par les canicules |ĚýRisques environnementaux des eaux usĂ©es traitĂ©es dans le monde |ĚýL’air des villes enneigĂ©es est plus polluĂ© |ĚýDes projections climatiques plus justes |ĚýL’herbicide Roundup perturbe la biodiversitĂ© de l’eau douce |ĚýSĂ©quençage du gĂ©nome du touladi afin d’assurer la survie de l’espèce |ĚýComment les espèces Ă©lisent-elles leur habitat?Ěý| Des stratĂ©gies durables pour une meilleure gestion des eaux de ruissellement urbainĚý|Ěý1,4 million d’arbres mourront aux États-Unis d’ici 2050Ěý|ĚýIncidence de l’alimentation des orques sur les changements climatiques

 Researchers can now accurately predict the diets of remote killer whale populations using their blubber fatty acids.

Incidence de l’alimentation des orques sur les changements climatiques

Les orques – également appelées « épaulards » – envahissent l’Arctique, venant ainsi perturber considérablement un écosystème déjà fortement ébranlé par les changements climatiques. En reconstituant l’alimentation de ces mammifères à partir des lipides présents dans leur lard, une équipe de chercheurs de l’Université McGill a fait des découvertes lui permettant de mieux comprendre l’impact de ces cétacés sur leur milieu de vie.

« Cette analyse nous renseignera sur les changements intervenant dans leur alimentation et sur les perturbations possibles des réseaux alimentaires de l’Arctique », affirme , doctorante au Département des sciences des ressources naturelles de l’Université McGill et auteure principale de l’étude.

Pour reconstituer l’alimentation des cétacés, les chercheurs ont réalisé une analyse quantitative de la signature des acides gras (QFASA) dans des échantillons provenant d’orques en captivité. Ils ont ensuite évalué la composition en acides gras d’orques sauvages du Groenland et d’éventuelles proies de ces prédateurs. Au terme de l’analyse précitée, ils ont déterminé que les orques du Groenland se nourrissaient principalement de phoques du Groenland et de phoques à capuchon, espèces trouvées dans l’estomac de certains animaux.

Cette nouvelle analyse pourrait faciliter l’étude de l’alimentation des orques partout dans le monde et nous permettre de mieux prédire les incidences possibles de ces cétacés sur les réseaux alimentaires de l’Arctique.

L’article « », par Anaïs Remili et coll., a été publié dans la revue Nature.

Des stratĂ©gies durables pour une meilleure gestion des eaux de ruissellement urbainĚý

L’expansion des zones urbaines et des surfaces asphaltĂ©es ainsi que bĂ©tonnĂ©es entraĂ®ne inĂ©vitablement une augmentation drastique des eaux de ruissellement urbain. Ces surfaces quasi impermĂ©ables empĂŞchent l’infiltration des eaux dans le sol et la recharge des nappes phrĂ©atiques – source importante d’eau potable. De plus, les eaux de ruissellement urbain ne sont gĂ©nĂ©ralement pas traitĂ©es. Pourtant, elles contiennent leur lot de contaminants et servent consĂ©quemment de vecteur de transport vers les eaux naturelles.Ěý Des dĂ©bris de plastique, des dĂ©tergents, des pesticides, des mĂ©taux lourds et d’autres contaminants provenant des eaux de ruissellement peuvent causer des toxicitĂ©s aiguĂ«s pour certains organismes aquatiques. Des risques chroniques guettent Ă©galement les Ă©cosystèmes ainsi que les humains qui y sont exposĂ©s via la consommation d’eau potable, de poissons et fruits de mer.ĚýĚý

Une Ă©tude rĂ©cente rĂ©vèle que la toxicitĂ© des eaux de ruissellement urbain est mal dĂ©finie et pourrait ĂŞtre sous-estimĂ©e Ă  l’échelle mondiale. , chercheur postdoctoral Ă  l’UniversitĂ© McGill, et Nathalie Tufenkji, professeure de gĂ©nie chimique Ă  l’UniversitĂ© McGill et titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les biocolloĂŻdes et les surfaces, et Chelsea Rochman, professeure Ă  l’UniversitĂ© de Toronto, demandent aux villes et aux experts du domaine de mieux Ă©valuer le risque liĂ© Ă  ces eaux de ruissellement. En fonction du risque, les villes sauront s’il est nĂ©cessaire de mieux traiter leurs eaux de ruissellement urbain afin de protĂ©ger les sources d’eau potable et de rĂ©duire les effets nuisibles sur les Ă©cosystèmes aquatiques.Ěý

Ces chercheurs estiment qu’il faut mettre en place des politiques et des mesures internationales afin de prĂ©server nos ressources en eau. « Les villes densĂ©ment peuplĂ©es ont besoin de solutions durables et Ă©conomiquement viables, comme des bassins de rĂ©tention pour le stockage et le traitement simultanĂ©s de ces eaux», soutiennent les chercheurs de l’UniversitĂ© McGill. « On pourrait penser Ă  des rĂ©servoirs tampons capables d’éliminer plusieurs contaminants avant que les eaux de ruissellement ne se dĂ©versent dans les eaux naturelles. »Ěý

L’article « », par Mathieu Lapointe, Chelsea M. Rochman et Nathalie Tufenkji, a Ă©tĂ© publiĂ© dans Nature Sustainability.Ěý

Insectes envahissants : 1,4 million d’arbres mourront aux États-Unis d’ici 2050Ěý

Selon une nouvelle Ă©tude menĂ©e par des chercheurs de l’Université McGill, de la station de recherche du Sud du Service des forĂŞts (DĂ©partement de l’Agriculture des États-Unis) et de l’UniversitĂ© d’État de la Caroline du Nord, des insectes envahissants pourraient causer la mort de 1,4 million d’arbres de rue au cours des 30 prochaines annĂ©es, et leur remplacement pourrait coĂ»ter plus de 900 millions de dollars US. Les rĂ©sultats de l’étude ont Ă©tĂ© publiĂ©s dans le de la British Ecological Society.Ěý

, titulaire d’un doctorat de l’Université McGill et auteure principale de l’étude, a fait pour la première fois des prĂ©visions spatiales nationales sur la mortalitĂ© des arbres de rue causĂ©e par les insectes envahissants. Elle a crĂ©Ă© des modèles applicables, par extrapolation, Ă  environ 30 000 zones urbaines des États-Unis. Emma Hudgins, maintenant boursière postdoctorale Ă  l’Université Carleton, avance que 90 % des 1,4 million d’arbres dont la mort est prĂ©vue dans l’étude seront tuĂ©s par l’agrile du frĂŞne (Agrilus planipennis); en effet, on prĂ©voit que cet insecte causera la mort de la quasi-totalitĂ© des frĂŞnes dans plus de 6 000 zones urbaines. Selon les chercheurs, les dĂ©gâts causĂ©s par les insectes envahissants ne seront pas rĂ©partis Ă©galement dans le pays : la mortalitĂ© sera concentrĂ©e Ă  95 % dans moins du quart des localitĂ©s amĂ©ricaines.ĚýĚý

Ces constats, croit l’équipe, pourront aider les responsables de la gestion des arbres en milieu urbain Ă  dĂ©terminer quelles espèces, et quelles zones, seront les plus susceptibles d’être attaquĂ©es par les insectes envahissants. Ils pourront s’en servir pour faire ressortir l’importance de saines pratiques de gestion, comme la mise en quarantaine des produits du bois. « Nous espĂ©rons que les rĂ©sultats de notre recherche serviront de mise en garde contre la plantation d’une seule espèce d’arbre dans des villes entières, comme ce fut le cas pour les frĂŞnes en AmĂ©rique du Nord. En augmentant la diversitĂ© des arbres urbains, nous rĂ©sisterons mieux aux infestations de parasites », fait valoir Emma Hudgins.ĚýĚý

L’article «  », par Emma J. Hudgins et coll., a Ă©tĂ© publiĂ© dans Journal of Applied Ecology.ĚýĚý

Les populations Ă  faible revenu seront touchĂ©es plus durement par les caniculesĚý

D’ici 2060, les rĂ©gions les plus pauvres du monde seront deux Ă  cinq fois plus susceptibles d’être exposĂ©es aux canicules que les pays plus riches, selon une Ă©tude rĂ©cente dirigĂ©e par le professeur ´ł˛ą˛Ô A»ĺ˛ąłľ´Ç·É˛ő°ěľ± et , du DĂ©partement de gĂ©nie des bioressources. D’ici la fin du siècle, l’exposition Ă  la chaleur chez le quart le plus pauvre de la population mondiale sera Ă©quivalente Ă  celle du reste des habitants de la planète.Ěý

Pour Ă©valuer le changement de l’exposition aux canicules, les chercheurs ont analysĂ© les canicules des 40 dernières annĂ©es Ă  l’échelle mondiale et Ă©tabli des projections Ă  partir de modèles climatiques. Ils ont aussi estimĂ© la capacitĂ© des pays Ă  s’adapter Ă  la hausse des tempĂ©ratures pour ainsi diminuer leur risque d’exposition Ă  la chaleur. Les chercheurs ont constatĂ© que, si les pays riches sont Ă  mĂŞme d’attĂ©nuer les risques en investissant rapidement dans des mesures d’adaptation aux changements climatiques, le quart le plus pauvre de la planète, lui, mettra probablement davantage de temps Ă  s’adapter et fera donc face Ă  un risque accru de problèmes causĂ©s par la chaleur. Comparativement au quart le plus riche du monde, le quart le plus pauvre accuse un retard moyen d’environ 15 ans en ce qui a trait Ă  l’adaptation Ă  la hausse des tempĂ©ratures. Selon les chercheurs, cette Ă©tude montre, une fois de plus, que l’on devra absolument investir dans des mesures d’adaptation Ă  l’échelle de la planète pour Ă©viter les catastrophes humaines d’origine climatique.Ěý

L’article «  », par ˛Ń´Çłó˛ąłľłľ˛ą»ĺ R±đłú˛ąâ€ŻA±ôľ±łú˛ą»ĺ±đłó et coll., a Ă©tĂ© publiĂ© dans Earth’s Future.Ěý

Risques environnementaux des eaux usées traitées dans le monde

On constate avec Ă©tonnement que, mĂŞme une fois traitĂ©es, les eaux usĂ©es peuvent constituer une source de pollution concentrĂ©e, notamment en raison des produits pharmaceutiques qu’on utilise Ă  la maison. Afin de comprendre l’effet des effluents d’eaux usĂ©es sur la qualitĂ© des plans d’eau rĂ©cepteurs, les chercheurs doivent connaĂ®tre l’emplacement des usines d’épuration ainsi que les quantitĂ©s d’eaux usĂ©es qu’elles rejettent. C’est pourquoi des scientifiques de l’UniversitĂ© McGill ont crĂ©Ă© une vaste base de donnĂ©es indiquant l’emplacement et les caractĂ©ristiques de 58 502 usines de traitement des eaux usĂ©es partout dans le monde. Ă€ l’aide de cette information, Heloisa Ehalt Macedo, doctorante au DĂ©partement de gĂ©ographie de McGill, et son Ă©quipe ont dressĂ© le relevĂ© de 1,2 million de kilomètres de cours d’eau qui reçoivent les eaux usĂ©es rejetĂ©es par ces installations. Cet afflux peut prĂ©senter un risque si les eaux usĂ©es ne sont pas traitĂ©es comme il se doit. En effet, certains des cours d’eau Ă©tudiĂ©s affichaient un taux de dilution des eaux usĂ©es considĂ©rĂ© comme risquĂ© sur le plan environnemental. Cette Ă©tude constitue la première Ă©tape de la mise au jour des zones les plus exposĂ©es Ă  la pollution par des contaminants dits « nouvellement prĂ©occupants », comme les produits pharmaceutiques des mĂ©nages. ł˘â€™Ă©tłÜ»ĺ±đ jette Ă©galement les bases qui permettront, Ă  terme, de cibler les usines d’épuration dont la capacitĂ© de traitement doit impĂ©rativement ĂŞtre amĂ©liorĂ©e dans une optique de rĂ©duction des risques environnementaux.

L’article « », par Ehalt Macedo et coll., a été publié dans Earth System Science Data.

L’air des villes enneigées est plus pollué

La concentration de carbone noir, puissant polluant atmosphĂ©rique, est plus Ă©levĂ©e dans les villes enneigĂ©es comme MontrĂ©al que dans les villes au climat plus tempĂ©rĂ©. VoilĂ  le constat de et de Parisa Ariya, du DĂ©partement des sciences atmosphĂ©riques et ocĂ©aniques et du DĂ©partement de chimie. La raison : les particules de carbone noir provenant du carburant diesel et d’autres combustibles fossiles se dĂ©posent sur les surfaces après un sĂ©jour sur la neige, puis sont rejetĂ©es dans l’atmosphère. Ainsi, pour un mĂŞme taux d’émission de carbone, la concentration de polluants sera beaucoup plus Ă©levĂ©e dans une ville froide que dans une ville tempĂ©rĂ©e. Par ailleurs, en comparant deux points chauds de la pollution Ă  MontrĂ©al, l’équipe a constatĂ© que la concentration de carbone noir Ă©tait 400 % plus Ă©levĂ©e Ă  l’aĂ©roport qu’au centre-ville. Dans l’étude, on souligne Ă©galement que les dangers des climats froids pour la ˛ő˛ą˛ÔłŮĂ© publique ne sont pris en compte nulle part dans le monde pour l’établissement des normes de qualitĂ© de l’air. Enfin, l’étude met en lumière un fait digne de mention : pendant le confinement instaurĂ© en mars 2020 en raison de la COVID-19, la concentration de carbone noir a diminuĂ© de 72 % dans le centre-ville de MontrĂ©al, ce qui montre que la plupart des polluants atmosphĂ©riques proviennent de l’activitĂ© humaine.

L’article « », par Houjie Li et coll., a été publié dans le Journal of Geophysical Research-Atmospheres.

Changements climatiques : des projections plus justes

Depuis des dizaines d’années, les scientifiques ont recours à la puissance des superordinateurs pour prédire le réchauffement climatique. Mais quel est le degré d’exactitude de leurs prédictions? Dans les modèles climatiques actuels, des interactions complexes entre des millions de variables sont prises en compte grâce à la résolution d’équations mettant en évidence les effets de l’atmosphère, de l’océan, de la glace, de la surface émergée et du soleil sur le climat de la Terre. Si toutes les projections vont dans le sens d’une atteinte imminente des seuils dangereux, elles diffèrent grandement quant au moment et aux circonstances. Mais voilà que des chercheurs de l’Université McGill – dont le Pr Shaun Lovejoy et Roman Procyk, du Département de physique – ont décidé de mettre un peu d’ordre dans ces projections. En s’appuyant sur un modèle pensé par le chercheur nobélisé Klaus Hasselmann, ils ont mis au point une méthode d’évaluation des changements climatiques à la fois plus précise et plus exacte. Leurs projections s’appuient sur des équations prenant en compte le bilan énergétique de la planète ainsi que les processus atmosphériques lents et rapides. Cette percée ouvre de nouvelles avenues de recherche sur les climats qui ont ponctué et vont ponctuer l’évolution de la Terre, notamment les périodes glaciaires. Le modèle peut même servir à projeter avec précision les températures régionales. En comparant leurs projections à celles, généralement admises, du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), les chercheurs ont conclu à l’exactitude générale des projections du GIEC, à quelques différences notables près. Ainsi, selon le nouveau modèle, les seuils dangereux seront franchis un peu plus tard, mais ce passage se fera beaucoup plus rapidement. Les chercheurs estiment à 50 % la probabilité que nous dépassions le seuil de 1,5 °C d’ici à 2040.

L’article « », par Roman Procyk et coll., a été publié dans Earth System Dynamics.

L’herbicide Roundup perturbe la biodiversité de l’eau douce

Alors que ł§˛ą˛ÔłŮĂ© Canada repousse la date limite de consultation publique sur le rehaussement des quantitĂ©s limites d’herbicides dans certains aliments, une Ă©tude de l’UniversitĂ© McGill montre que l’herbicide Roundup, Ă  des concentrations couramment mesurĂ©es dans les eaux de ruissellement agricoles, peut avoir des effets dramatiques sur les communautĂ©s bactĂ©riennes naturelles. « Dans les Ă©cosystèmes d’eau douce, les bactĂ©ries sont le premier maillon de la chaĂ®ne alimentaire. La rĂ©percussion en cascade des effets du Roundup sur les Ă©cosystèmes d’eau douce et ses effets potentiels sur leur Ă©quilibre Ă  long terme mĂ©rite d’être Ă©tudiĂ©e beaucoup plus en profondeur », soutiennent les chercheurs.

ł˘â€™Ă©tłÜ»ĺ±đ « » a Ă©tĂ© publiĂ©e dans Molecular Ecology.

Séquençage du génome du touladi afin d’assurer la survie de l’espèce

Une équipe internationale de chercheurs des États-Unis et du Canada, notamment de l’Université McGill, a réussi à constituer un génome de référence pour le touladi (truite grise) afin d’aider les organismes fédéraux et américains dans leurs efforts de réintroduction et de conservation de l’espèce. Jadis le poisson prédateur le plus important des Grands Lacs, le touladi a frôlé l’extinction entre les années 1940 et 1960 en raison de la pollution, de la surpêche et de la prédation par l’anguille lamproie, une espèce envahissante. Alors que les populations de touladi présentaient autrefois des niveaux de diversité étonnants en termes de taille, d’apparence et de capacité d’adaptation à des environnements variés, elles n’ont survécu que dans les lacs Supérieur et Huron. Selon l’équipe de recherche, les génomes des salmonidés (la famille qui comprend le touladi) sont plus difficiles à reconstituer que ceux de nombreux autres animaux. « Il y a 80 à 100 millions d’années, le génome complet de l’ancêtre de toutes les espèces de salmonidés auxquelles appartient le touladi s’est dupliqué. Par conséquent, il est difficile de reconstituer les génomes des salmonidés, en raison de leur nature hautement répétitive et de la multitude de régions génomiques dupliquées qui présentent des séquences similaires », explique , chef des sciences du génome au Centre de génomique de McGill, où le séquençage a eu lieu.

ł˘â€™Ă©tłÜ»ĺ±đ « » a Ă©tĂ© publiĂ©e dans Molecular Ecology Resources.

Comment les espèces élisent-elles leur habitat?

Au fil des changements climatiques, quels facteurs détermineront les lieux où les espèces pourront survivre et prospérer? Les scientifiques tentent de répondre à cette question en étudiant les critères de choix d’habitat des espèces aujourd’hui. Le climat rude et froid joue un rôle, en particulier vers les pôles, comme au Canada. Mais les chercheuses, Anna Hargreaves, professeure adjointe au Département de biologie de McGill, et Alexandra Paquette montrent que les interactions avec d’autres espèces (comme les relations de concurrence et de prédation) sont également des facteurs importants, surtout dans des climats plus chauds, vers l’équateur.

ł˘â€™Ă©tłÜ»ĺ±đ « » a Ă©tĂ© publiĂ©e dans Ecology Letters.

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L'insĂ©curitĂ© alimentaire et la ˛ő˛ą˛ÔłŮĂ© mentale des enfants |ĚýUn gradateur pour la croissance des cellules cĂ©rĂ©brales humaines |ĚýDe nouvelles avenues pour la crĂ©ation d’implants |ĚýUn outil pour prĂ©dire l’issue du comaĚý|ĚýUne nouvelle cible pour le traitement de l’infertilitĂ© |ĚýDes chercheurs Ă©tudient l’aorte humaine pour mieux l’imiter |ĚýDouleurs parkinsoniennes et dopamine |ĚýLe traitement d’une maladie rare dĂ©couverte au QuĂ©bec |ĚýCĹ“ur et musique au diapason | Le stress fait fuir la difficultĂ© |ĚýDes vaccins contre la COVID-19 moins coĂ»teux et plus accessibles

L'insĂ©curitĂ© alimentaire et ses effets Ă  long terme sur la ˛ő˛ą˛ÔłŮĂ© mentale des enfants

Selon une recherche menĂ©e par l'UniversitĂ© McGill, l'insĂ©curitĂ© alimentaire dans l'enfance est Ă©troitement associĂ©e Ă  divers problèmes de ˛ő˛ą˛ÔłŮĂ© mentale et Ă  des difficultĂ©s scolaires Ă  l'adolescence. Une nouvelle Ă©tude a rĂ©vĂ©lĂ© que les enfants qui avaient connu l'insĂ©curitĂ© alimentaire avant l'âge de 13 ans Ă©taient confrontĂ©s Ă  de plus grandes difficultĂ©s scolaires Ă  l'âge de 15 ans, notamment Ă  davantage d'intimidation et Ă  un risque plus Ă©levĂ© de dĂ©crochage scolaire. Ils Ă©taient Ă©galement plus susceptibles que leurs pairs de consommer du cannabis.Ěý

« La pandĂ©mie de COVID-19 a fait basculer de nombreux mĂ©nages dans des situations de prĂ©caritĂ©. Dans ce contexte, il est important que les professionnels de la ˛ő˛ą˛ÔłŮĂ© puissent identifier les enfants affectĂ©s et que les familles aient accès aux services dont elles ont besoin », explique l'auteur principal, Dr Vincent Paquin, rĂ©sident en psychiatrie Ă  la FacultĂ© des sciences mĂ©dicales et de la ˛ő˛ą˛ÔłŮĂ©. La recherche s'est basĂ©e sur la comparaison des trajectoires de 2 032 individus faisant partie de la cohorte de l'Étude longitudinale du dĂ©veloppement des enfants du QuĂ©bec. Environ 4 % des jeunes participants avaient un risque persistant d’être exposĂ©s Ă  l'insĂ©curitĂ© alimentaire entre la petite enfance et l'adolescence.Ěý

par Vincent Paquin et al publiĂ© dans JAMA Network Open.Ěý

Un gradateur pour la croissance des cellules cérébrales humaines

La croissance harmonieuse des cellules est essentielle au bon développement du cerveau et à l’interruption de la croissance des tumeurs cérébrales agressives. Le réseau des molécules qui régissent la croissance des cellules cérébrales est vaste et complexe, mais des chercheurs de l’Université McGill ont isolé un gène capable à lui seul de maîtriser la croissance des cellules cérébrales chez l’humain.

Dans un article publié récemment dans la revue Stem Cell Reports, Carl Ernst, professeur agrégé au Département de psychiatrie de l’Université McGill, et son équipe révèlent que l’anomalie du gène FOXG1 dans les cellules cérébrales de patients atteints d’une forme grave de microcéphalie – maladie se caractérisant par un cerveau anormalement petit – avait pour effet de réduire la croissance de ces cellules. À l’aide du génie génétique, les chercheurs ont activé, à différents degrés, le gène FOXG1 dans les cellules d’un patient atteint de microcéphalie et observé des augmentations correspondantes de la croissance des cellules cérébrales. Ils ont ainsi découvert un formidable gradateur qui augmente ou réduit la croissance des cellules cérébrales.

Ces recherches indiquent qu’on pourrait éventuellement cibler un seul gène pour freiner la croissance de cellules de tumeurs cérébrales. Ou encore, que la thérapie génique pourrait un jour permettre l’activation de ce même gène chez les patients présentant une microcéphalie ou un autre trouble neurodéveloppemental.

L’article « », par Nuwan C. Hettige et coll., a été publié dans Stem Cell Reports.

Tissus humains imprimés et congelables – de nouvelles avenues pour la création d’implants

Les implants de tissus mous sont utilisés dans diverses interventions : chirurgie des plis vocaux, reconstruction mammaire et réparation de la paroi abdominale, notamment. Depuis plus de dix ans, les scientifiques créent ces implants à partir de tissus artificiels bio-imprimés composés d’hydrogels, de cellules vivantes et d’autres biomatériaux. Toutefois, les tissus fabriqués par bio-impression au moyen des méthodes classiques doivent être utilisés immédiatement après leur impression, ce qui en limite l’application dans un contexte clinique. Pour remédier à ce problème, une équipe internationale de chercheurs a mis au point une nouvelle technique, la « cryobio-impression », en ajoutant une combinaison de cryoprotecteurs à la bio-encre. Les travaux étaient dirigés par Hossein Ravanbakhsh, ancien doctorant à l’Université McGill, sous la supervision des professeurs Luc Mongeau (Département de génie mécanique, Université McGill) et Yu Shrike Zhang (Harvard Medical School, Brigham and Women’s Hospital). Pour fabriquer les tissus congelés, ils ont utilisé la bio-encre sur une plaque congelée maintenue à une température constante de -20 °C. Les échantillons étaient ensuite conservés à -196 °C jusqu’à leur réactivation pour utilisation comme implants de tissus mous. Fait intéressant, les expériences de viabilité et de différenciation cellulaires réalisées après la réactivation des tissus ont démontré que les cellules « cryobio-imprimées » étaient toujours vivantes et fonctionnelles au bout de trois mois de stockage. Les cellules « cryobio-imprimées » n’ont pas encore été utilisées en milieu clinique, mais des chercheurs et des utilisateurs finaux, dont des cliniciens, pourraient un jour collaborer pour ouvrir la voie à l’utilisation de tissus « cryobio-imprimés » prêts à l’emploi pour des applications cliniques.

L’article « », par Hossein Ravanbakhsh et coll., a été publié dans Matter.
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Un outil pour prédire avec certitude l’issue du coma : étude préliminaire

Une Ă©quipe dirigĂ©e par l’UniversitĂ© McGill a mis au point un indice qui permet de prĂ©dire avec un taux d’exactitude de 100 % si un patient dans un Ă©tat vĂ©gĂ©tatif ou comateux pourra un jour reprendre connaissance. Les traumatismes cĂ©rĂ©braux et toute lĂ©sion privant le cerveau d’oxygène, par exemple un accident vasculaire cĂ©rĂ©bral ou une surdose, peuvent conduire Ă  un Ă©tat vĂ©gĂ©tatif ou Ă  un coma. Jusqu’à maintenant, les proches et l’équipe soignante pouvaient difficilement Ă©valuer le niveau de conscience et les probabilitĂ©s de rĂ©tablissement. Or, dans une Ă©tude prĂ©liminaire, le tout nouvel « Indice de reconfiguration adaptative » a permis de prĂ©dire, pour chaque patient, la probabilitĂ© de sortie de l’état vĂ©gĂ©tatif ou comateux dans un dĂ©lai de trois mois. C’est lĂ  une information cruciale pour les dĂ©cisions difficiles que doivent prendre les proches et les professionnels de la ˛ő˛ą˛ÔłŮĂ©. L’équipe de chercheurs, dont fait partie Stefanie Blain-Moraes, professeure adjointe Ă  l’École de physiothĂ©rapie et d’ergothĂ©rapie, se prĂ©pare Ă  la prochaine phase des Ă©tudes; elle sera menĂ©e d’un ocĂ©an Ă  l’autre chez des patients venant de recevoir un diagnostic de trouble de la conscience.

L’article « », par Catherine Duclos et coll., a été publié dans l’American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine.

Une nouvelle cible pour le traitement de l’infertilité

Une équipe de chercheurs dirigée par le Pr Daniel Bernard, du Département de pharmacologie et de thérapeutique, a découvert que le retrait d’une protéine nouvellement mise au jour pouvait accroître la fertilité. En effet, lorsqu’on élimine la protéine TGFBR3L chez la souris femelle, cette dernière produit plus d’ovules par cycle et donne naissance à un plus grand nombre de souriceaux. Ce constat pourrait mener à la découverte de médicaments contre l’infertilité chez l’être humain. En retirant cette protéine, les chercheurs ont atténué les effets d’une hormone, l’inhibine B, qui inhibe la production de l’hormone folliculostimulante (FSH), essentielle à la formation des ovules et des spermatozoïdes. Selon les chercheurs, si on empêche l’inhibine B de se fixer à cette même protéine chez l’humain, on devrait obtenir une hausse de la FSH qui pourrait se révéler efficace en traitement de l’infertilité chez la femme et de l’hypogonadisme chez l’homme.

L’article « », par E. Brule et coll., a été publié dans Science Advances.

Micro-image de la coupe transversale d’une aorte. Photo : Marco Amabili et coll.

Des chercheurs étudient l’aorte humaine pour mieux l’imiter

Des chercheurs de l’Université McGill jettent les bases qui permettront de mettre au point des aortes artificielles capables d’adopter le comportement de la plus grosse artère de l’organisme. On sait que l’aorte transporte le sang oxygéné provenant du cœur vers le reste du corps, mais jusqu’à maintenant, les scientifiques en savaient très peu sur l’effet des contractions du muscle lisse sur les tissus composant cette artère. Dans le cadre d’une nouvelle étude, le Pr Marco Amabili, du Département de génie mécanique, est le premier chercheur à recenser ces effets. Les résultats de ce projet serviront à concevoir des greffons aortiques mieux adaptés aux mouvements naturels de l’aorte et contribueront à améliorer la vie des patients victimes d’un anévrisme ou atteints d’une maladie cardiovasculaire.

L’article « », par Marco Amabili et coll., a été publié dans Proceedings of the National Academy of Sciences.

Douleurs parkinsoniennes et dopamine

Les douleurs chroniques, qui affligent des millions de personnes atteintes de la maladie de Parkinson dans le monde, peuvent être soulagées au moyen d’opiacés, mais non sans effets indésirables graves. Or, une solution de rechange pourrait s’offrir à ces patients. Dans une étude récente menée au sein du laboratoire de Philippe Séguéla au Neuro et à l’Université McGill, des chercheurs ont montré que la dopamine agissait sur la perception de la douleur chez les rongeurs. En effet, ce neurotransmetteur peut atténuer l’activité neuronale par l’entremise d’un récepteur spécifique – le récepteur D1 – dans le cortex cingulaire antérieur, région du cerveau en jeu dans la douleur chronique. Cette découverte pourrait mener à la mise au point de traitements analgésiques plus efficaces et exempts des effets indésirables des opiacés. Par ailleurs, ce mécanisme nouvellement mis au jour pourrait expliquer la fréquence élevée des douleurs chroniques chez les patients parkinsoniens, puisque cette maladie neurodégénérative détruit des cellules essentielles à la production de dopamine dans le cortex.

L’article « », par Kevin Lançon et coll., a été publié dans Cell Reports.

Une avenue prometteuse pour le traitement d’une maladie rare découverte au Québec

En 2006, Sonia Gobeil et Jean Groleau ont appris que leur fils aîné, alors âgé de trois ans, était atteint d’une maladie rare appelée ataxie spastique autosomique récessive de type Charlevoix-Saguenay (ASARCS). À l’époque, peu de recherches avaient été menées sur cette maladie qui touche la coordination et l’équilibre dès la petite enfance. La plupart des patients sont contraints de se déplacer en fauteuil roulant au tournant de la trentaine ou de la quarantaine. La maladie est incurable, et les traitements actuels ne procurent qu’un soulagement limité des symptômes. Cette maladie détectée pour la première fois au Québec frappe des patients de partout dans le monde, malgré ce qu’indique son nom. Depuis 15 ans, la , organisme montréalais né de la détermination de Sonia Gobeil et de Jean Groleau, amasse des fonds pour soutenir la recherche sur l’ASARCS et le travail d’un nombre grandissant de spécialistes, notamment ceux de l’Institut-Hôpital neurologique de Montréal et de l’Université McGill. Et ce soutien porte ses fruits : deux chercheuses mcgilloises viennent de réaliser une avancée majeure dans notre compréhension de cette maladie. Les résultats de l’étude menée par Anne McKinney et Alanna Watt jettent un peu de lumière sur les schémas de vulnérabilité des cellules cérébrales chez les patients atteints d’ASARCS et indiquent que l’ASARCS et d’autres formes d’ataxie partageraient certaines voies pathologiques. Selon les chercheuses, la découverte de mécanismes communs à plusieurs maladies est particulièrement importante dans la recherche sur des maladies rares. On peut ensuite envisager d’employer des médicaments existants et de mener des essais à partir de bibliothèques pharmaceutiques pour voir si un mécanisme en particulier a un effet bénéfique pour tous ces troubles.

L’article « », par Brenda Toscano Márquez et coll., a été publié dans Frontiers in Neuroscience.

CĹ“ur et musique au diapason

Lorsque vous écoutez ou que vous jouez de la musique, vous avez peut-être remarqué que les mouvements de votre corps s’harmonisent avec le tempo. Cette synchronisation peut se prolonger de manière inconsciente, par exemple par les battements de votre cœur. Des scientifiques mcgillois, dirigés par , titulaire de la Chaire de recherche du Canada en neurosciences cognitives de la performance, ont étudié les variations des rythmes cardiaques de pianistes lorsqu’ils interprétaient des mélodies familières et inconnues à différents moments de la journée. Les scientifiques ont constaté que, contrairement à ce que l’on eut pu prédire, le rythme cardiaque des musiciens était plus prévisible et plus saccadé lorsque ces derniers interprétaient des mélodies inconnues, tôt le matin. Ces résultats indiquent que le moment de la journée, ainsi que la nouveauté et la difficulté d’un morceau peuvent influencer le rythme cardiaque des musiciens. En fin de compte, cette recherche contribue à optimiser l’utilisation de la musique dans des contextes thérapeutiques tels que les interventions qui ciblent les anomalies des battements cardiaques.

ł˘â€™Ă©tłÜ»ĺ±đ « » a Ă©tĂ© publiĂ©e dans Frontiers in Human Neuroscience.

Le stress fait fuir la difficulté

Une nouvelle recherche de l’Université McGill montre que le stress augmente notre tendance à éviter les tâches cognitivement exigeantes, sans forcément altérer notre capacité à les accomplir. « Nous avons tendance à fuir la difficulté », explique Ross Otto, professeur adjoint au Département de psychologie. « Notre équipe a constaté que le stress accentue cette tendance. » Les participants à l’étude ont eu le choix entre la répétition d’une tâche unique à l’infini et le processus plus exigeant cognitivement de passer fréquemment d’un type de tâche à un autre. Les chercheurs ont ensuite comparé les choix effectués par les individus soumis à un stress aigu à ceux d’un groupe témoin. « Ce qui est intéressant, poursuit Ross Otto, c’est que les effets du stress n’ont pas affecté le niveau de performance des participants. Ils se sont révélés aussi efficaces dans les deux cas. Cependant, confrontés au choix entre les deux types de tâches, les individus stressés avaient plus tendance à éviter l’effort ».

ł˘â€™Ă©tłÜ»ĺ±đ « » a Ă©tĂ© publiĂ©e dans Psychological Science.

Des vaccins contre la COVID-19 moins coûteux et plus accessibles

On assistera peut-être à la production de vaccins plus efficaces, accessibles à l’échelle mondiale et prêts à être utilisés en cas de pandémie grâce aux travaux d’une équipe de recherche mcgilloise dirigée par Amine A. Kamen, professeur au Département de génie biologique de McGill. La lignée cellulaire Vero est considérée comme l’une des plateformes de fabrication de vaccins antiviraux les plus efficaces contre les maladies infectieuses telles que le MERS-CoV, le SARS-CoV et plus récemment le SARS-CoV-2. Au cours de la pandémie, cette lignée s’est révélée être un précieux outil de découverte et de dépistage pour soutenir l’isolement et la réplication du SARS-CoV-2, la production de vaccins viraux et l’identification de potentielles cibles médicamenteuses. Cependant, la productivité des cellules Vero s’est trouvée restreinte par l’absence d’un génome de référence. La compréhension limitée des interactions hôte-virus a jusqu’à présent empêché de caractériser l’intégralité de la lignée cellulaire Vero. Les chercheurs pensent qu’un séquençage de novo avancé et un décodage plus poussé des données génomiques publiées antérieurement, qui mettaient en évidence les mécanismes en jeu lors de la croissance du virus à l’intérieur des cellules pourraient accélérer la production de nouveaux vaccins contre les maladies infectieuses émergentes et réémergentes.

ł˘â€™Ă©tłÜ»ĺ±đ « » a Ă©tĂ© publiĂ©e dans npj Vaccines.

Science

AmĂ©lioration des rendements de maĂŻs en Tanzanie |ĚýConfirmation de l’existence d’un nouveau type de tremblements de terre |ĚýLa structure chimique de l’eau de Javel enfin dĂ©voilĂ©e | Le toucher comme vecteur d’informationĚý|ĚýPourquoi les souris mâles ont-elles peur des bananes?Ěý|ĚýDes matĂ©riaux reconfigurables inspirĂ©s de l’origami et du kirigami

Pourquoi les souris mâles ont-elles peur des bananes?

Une équipe de recherche de l’Université McGill a découvert qu’en présence de souris femelles en gestation ou en période de lactation, les souris mâles sécrétaient davantage d’hormones du stress et devenaient moins sensibles à la douleur. L’équipe attribue ce stress à une substance chimique produite par les souris femelles, qui indiquent ainsi qu’elles sont prêtes à tout pour défendre leurs petits. « Ces constatations nous aideront grandement à améliorer la fiabilité et la reproductibilité des expériences menées chez la souris. Il s’agit d’un autre des facteurs jusque-là inconnus qui pourraient influer sur les résultats des études scientifiques menées en laboratoire », explique Jeffrey Mogil, professeur au Département de psychologie de l’Université McGill et titulaire de la Chaire E.-P.-Taylor d’études sur la douleur.

D’après Sarah Rosen, coauteure de l’étude, « face à une souris mâle qui risquerait de s’attaquer à ses petits, la souris femelle enverrait des signaux indiquant qu’elle défendra sa progéniture bec et ongles. C’est la perspective de devoir se battre qui cause le stress chez la souris mâle ».

« Les souris communiquent entre elles beaucoup plus qu’on pourrait le croire, et une grande partie des messages sont véhiculés par les odeurs », précise le Pr Mogil. Dans sa quête de l’odeur responsable, l’équipe a décelé plusieurs composés chimiques, dont l’acétate de pentyle. Cette substance, présente dans l’urine des souris en gestation ou en période de lactation, s’est avérée particulièrement efficace pour causer du stress chez des souris mâles. « Étrangement, c’est également l’acétate de pentyle qui est à l’origine de l’odeur de banane. Nous avons acheté de l’extrait de banane et avons pu confirmer que l’odeur de banane engendrait chez la souris mâle autant de stress que l’odeur de l’urine d’une souris en gestation », ajoute Lucas Lima, coauteur de l’article.

Il s’agit d’une découverte très importante pour l’étude des signaux sociaux chez les mammifères. « Les exemples de communication par signaux olfactifs du mâle vers la femelle sont assez nombreux chez les rongeurs, mais les cas de signaux transmis par la femelle le sont beaucoup moins, surtout en dehors des interactions sexuelles », souligne le Pr Mogil.

L’article « », par Sarah Rosen et coll., a été publié dans Science Advances.

Des matériaux reconfigurables inspirés de l’origami et du kirigami

L’origami, art japonais du pliage de papier en formes décoratives, est depuis longtemps une source d’inspiration pour le design industriel. Le pliage a été utilisé pour la construction de structures reconfigurables qui changent de fonction lorsqu’elles changent de forme. L’utilisation de ces structures, notamment pour faire des nanorobots administrant des médicaments, des panneaux solaires pliables pour l’industrie aérospatiale, et des revêtements et des pare-soleil transformables employés en architecture, s’annonce prometteuse. Toutefois, la plupart de ces modèles ne peuvent pas supporter une charge lourde, et ceux qui le peuvent supportent la charge dans une direction seulement, s’effondrant dans la direction dans laquelle ils plient. Leur utilisation comme matériau structural est ainsi limitée.

Une Ă©tude rĂ©alisĂ©e par un groupe de chercheurs de l’UniversitĂ©ĚýMcGill pourrait apporter une solution Ă  ce problème. En combinant l’origami et le kirigami, art du pliage et du dĂ©coupage du papier, les chercheurs ont crĂ©Ă© une catĂ©gorie de mĂ©tamatĂ©riaux cellulaires qui peuvent se plier Ă  plat et ĂŞtre bloquĂ©s dans plusieurs positions en demeurant rigides dans de multiples directions.

«ĚýOn peut mettre Ă  profit leur capacitĂ© de supporter une charge et de se plier Ă  plat, et leur caractère reprogrammable, pour crĂ©er des structures qui se dĂ©ploient, comme des sous-marins, des robots reconfigurables et des emballages de faible volume, expliqueĚýDamianoĚýPasini, professeur auĚýDĂ©partement de gĂ©nie mĂ©canique et chercheur principal de l’étude. Nos mĂ©tamatĂ©riaux demeurent rigides dans plusieurs directions, tout en pouvant se plier Ă  plat, des caractĂ©ristiques jamais vues dans la littĂ©rature actuelle.Ěý»

L’article «ĚýĚý», par DamianoĚýPasini et coll., a Ă©tĂ© publiĂ© dansĚý.

Ěý

Le toucher comme vecteur d’informationĚý

Pour savoir s’il reste assez de cĂ©rĂ©ales ou de lait pour le dĂ©jeuner, on secoue la boĂ®te. On arrive aussi Ă  deviner facilement la quantitĂ© de dentifrice dans le tube ou de vitamines dans la bouteille. Ces informations sont transmises par le toucher (et par l’ouĂŻe). Une Ă©tude rĂ©cente menĂ©e par ±ő±ôÂᲹ F°ůľ±˛ő˛ő±đ˛Ô, professeur agrĂ©gĂ© Ă  l’École des sciences de l’information de McGill, en collaboration avec la Pre °ä˛ąłŮłó±đ°ůľ±˛Ô±đ GłÜ˛ą˛őłŮ˛ą±ąľ±˛Ô´Ç, dĂ©montre que les humains ont la capacitĂ© innĂ©e d’interprĂ©ter les mouvements d’un objet Ă  l’intĂ©rieur d’un contenant et jette un nouvel Ă©clairage sur les types d’information pouvant ĂŞtre transmise par le toucher.Ěý

Selon ±ő±ôÂᲹ F°ůľ±˛ő˛ő±đ˛Ô, en comprenant comment une personne arrive Ă  dĂ©terminer la quantitĂ© de produit dans un contenant, on pourrait simplifier et optimiser les interactions entre l’humain et les machines, qu’il s’agisse d’appareils intelligents, d’outils pĂ©dagogiques de simulation ou encore de technologies d’accessibilitĂ© pour les personnes ayant une dĂ©ficience visuelle.Ěý

Les chercheurs ont crĂ©Ă© un jeu de cinq tubes en fibre de verre qui contenaient une boule de mĂ©tal pouvant se dĂ©placer entre deux parois internes. Dans le cadre de cette Ă©tude perceptuelle, les chercheurs ont d’abord demandĂ© Ă  17 participants d’évaluer la distance parcourue par la boule Ă  l’intĂ©rieur d’un tube. Dans un deuxième temps, ils ont eu recours Ă  la rĂ©alitĂ© virtuelle pour simuler et isoler les divers indices physiques, comme le roulement de la boule sur une surface ou le rebondissement contre une paroi interne. « Nos participants, qui n’avaient reçu aucune formation particulière, ont fait preuve d’une Ă©tonnante habiletĂ© Ă  effectuer cette curieuse tâche. Et grâce Ă  la rĂ©alitĂ© virtuelle, nous commençons Ă  comprendre le rĂ´le des diffĂ©rents indices physiques », constate ±ő±ôÂᲹ F°ůľ±˛ő˛ő±đ˛Ô.Ěý

L’article «  », par ±ő±ôÂᲹ F°ůľ±˛ő˛ő±đ˛Ô et coll., a Ă©tĂ© publiĂ© dans Quarterly Journal of Experimental Psychology.Ěý

Amélioration des rendements de maïs en Tanzanie

Les agriculteurs tanzaniens vivant sous le seuil de la pauvreté ne veulent pas forcément investir dans des engrais chimiques afin de suppléer aux carences du sol, et pour cause : ils n’en ont pas les moyens. Cependant, les travaux d’une équipe de recherche multidisciplinaire révèlent que la pratique d’analyses de sol peu coûteuses ainsi que l’utilisation ciblée et parcimonieuse du bon engrais peuvent avoir des retombées notables sur la productivité et les profits agricoles, et améliorer considérablement le rendement du maïs, aliment de base de la plupart des Tanzaniens.

Les chercheurs, dont Aurélie Harou, professeure adjointe au Département des sciences des ressources naturelles de l’Université McGill, ont analysé le sol de plus de 1 000 parcelles de terrain réparties dans 50 villages du Morogoro, région dotée d’un bon potentiel agricole, mais affichant de faibles rendements de maïs. La quasi-totalité des parcelles analysées étaient déficientes en soufre, élément essentiel pour l’obtention de rendements élevés de cette culture. En général, les engrais qu’utilisent les agriculteurs ne sont pas ceux dont le sol a besoin pour offrir les meilleurs rendements; quant au soufre, il ne figure actuellement pas dans les recommandations de fertilisation régionales et nationales du gouvernement tanzanien.

ł˘â€™Ă©tłÜ»ĺ±đ montre que l’on peut accroĂ®tre la productivitĂ© et les profits agricoles par des recommandations de fertilisation adaptĂ©es Ă  la parcelle de terrain analysĂ©e, conjuguĂ©es Ă  l’octroi de subventions pour l’achat d’engrais. Les agriculteurs ayant reçu une subvention, mais aucune recommandation de fertilisation ont fait un usage accru d’engrais, certes, mais leurs rendements de maĂŻs ne se sont pas amĂ©liorĂ©s, puisque l’engrais utilisĂ© n’était pas adaptĂ© aux carences du sol. Quant aux agriculteurs ayant reçu des recommandations, mais aucune subvention, ils n’ont pas utilisĂ© d’engrais, faute d’argent pour s’en procurer. Il n’y a eu ni augmentation des Ă©missions de gaz Ă  effet de serre ni lessivage au cours de l’étude, et le risque d’atteinte Ă  l’environnement est extrĂŞmement faible, prĂ©voient les chercheurs.

L’article « », par Aurélie P. Harou et coll., a été publié dans le Journal of Development Economics.

Confirmation de l’existence d’un nouveau type de tremblements de terre

Une équipe de recherche du Canada et d’Allemagne a identifié un nouveau type de tremblements de terre : les séismes induits par l’injection de fluides. Plus lents et de plus longue durée que les séismes classiques de même ampleur, ces événements sismiques sont déclenchés par la fracturation hydraulique, une méthode utilisée dans l’ouest du Canada pour l’extraction du pétrole et du gaz. L’équipe de chercheurs, dont faisait Yajing Liu, professeur agrégé au Département des sciences de la Terre et des planètes, a enregistré les données sismiques de près de 350 tremblements de terre et constaté qu’environ dix pour cent d’entre eux présentaient des caractéristiques uniques qui indiquaient des ruptures plus lentes, à l’instar des séismes principalement observés dans les zones volcaniques. Leur existence confirme une théorie sur les origines de la sismicité induite par l’injection de fluides, jusqu’à présent insuffisamment étayée par des mesures scientifiques.

ł˘â€™Ă©tłÜ»ĺ±đ « » a Ă©tĂ© publiĂ©e dans Nature Communications.

La structure chimique de l’eau de Javel enfin dévoilée

Claude-Louis Berthollet a découvert l’eau de Javel dans les années 1780 et nous l’utilisons depuis près de 250 ans. Cependant, personne n’avait jusqu’à présent décrit la structure du composant chimique actif de l’eau de Javel, connue des chimistes sous le nom d’hypochlorite de sodium. Les recherches menées par Tomislav Friščić, professeur au Département de chimie de McGill, ont permis d’élucider la structure de l’hypochlorite de sodium, un composé très simple et très instable, ce qui le rend difficile à isoler. Il fait également partie de la grande famille des hypohalites, des composés simples, hautement réactifs, d’une importance capitale en chimie, qui figurent dans tous les manuels de chimie générale ou inorganique. Cette étude, la première à fournir une caractérisation structurelle d’un hypochlorite et d’un hypobromite (également un désinfectant de piscine bien connu), comble une lacune importante en chimie structurale.

ł˘â€™Ă©tłÜ»ĺ±đ « » a Ă©tĂ© publiĂ©e dans Angewandte Chemie.

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La mĂ©sinformation en temps d’élection | Les perfectionnistes s’adaptent fort mal Ă  la pandĂ©mie |ĚýL’influence des stĂ©rĂ©otypes sur la première impression

La mésinformation en temps d’élection

Selon un nouveau rapport rédigé par des chercheurs de l’École de politiques publiques Max‑Bell de l’Université McGill, la mésinformation était très présente durant les dernières élections fédérales. On a recensé de nombreux cas de mésinformation, diffusés en grande partie par des groupes conspirationnistes bien organisés et en croissance. Bien que la mésinformation n’ait pas eu une influence marquée sur les résultats de l’élection, les chercheurs soutiennent qu’il y a néanmoins lieu de s’inquiéter.

DirigĂ©e par le professeurĚýĚýetĚý, directeur du Media Ecosystem Observatory, l’équipe a analysĂ© les flux d’informations dans les mĂ©dias sociaux et audiovisuels ainsi que les donnĂ©es provenant d’un sondage national sur les points de vue Ă  l’égard de la mĂ©sinformation et de l’exposition Ă  celle-ci. Les chercheurs ont constatĂ© que, parmi certains groupes, des allĂ©gations de fraude Ă©lectorale gĂ©nĂ©ralisĂ©e circulaient sur les plateformes de mĂ©dias sociaux. Ils ont Ă©galement remarquĂ© que la mĂ©sinformation sur la COVID-19 avait jouĂ© un rĂ´le important dans la campagne Ă©lectorale. Des opposants aux mesures sanitaires et aux politiques de vaccination, dont les croyances Ă©taient souvent alimentĂ©es par de la mĂ©sinformation, se sont acharnĂ©s contre plusieurs candidats et ont rĂ©ussi Ă  faire des questions liĂ©es Ă  la pandĂ©mie le point de mire de la campagne Ă©lectorale.

Ce qui inquiète le plus les chercheurs est l’émergence d’un groupe transmettant de la mĂ©sinformation. Ce groupe connaĂ®t bien le numĂ©rique et est extrĂŞmement mĂ©fiant Ă  l’égard des gouvernements, des experts et des grands mĂ©dias canadiens. «ĚýLa menace pour la dĂ©mocratie est l’érosion lente et constante du consensus factuel, de la confiance dans les institutions et de la cohĂ©sion sociale, et non la plĂ©thore d’activitĂ©s en pĂ©riode Ă©lectorale, affirme AengusĚýBridgman. Les gouvernements, les mĂ©dias, les entreprises de mĂ©dias sociaux et le public ont tous un rĂ´le Ă  jouer pour restreindre l’effet pernicieux de la mĂ©sinformation pendant et après les Ă©lections.Ěý» Dans leur rapport, les chercheurs formulent des recommandations visant la rĂ©solution de ces problèmes et l’augmentation de la rĂ©silience du Canada face Ă  la mĂ©sinformation.

Le rapportĚý«ĚýĚýa Ă©tĂ© publiĂ© par leĚýĚý», un projet de recherche de l’École de politiques publiques Max‑Bell de l’UniversitĂ© McGill et de l’École des affaires mondiales et des politiques publiques Munk de l’UniversitĂ© de Toronto.

Les perfectionnistes s’adaptent fort mal Ă  la pandĂ©mieĚý

Les effets de la pandĂ©mie sur la population se sont manifestĂ©s de diffĂ©rentes façons : certains ont saisi l’occasion d’essayer de nouvelles expĂ©riences pour composer avec la situation, alors que d’autres se dĂ©solaient de devoir renoncer aux projets qu’ils avaient faits et en Ă©prouvaient de grands regrets.Ěý

Selon une Ă©tude rĂ©cente dirigĂ©e parĚý, doctorante en psychologie Ă  l’UniversitĂ© McGill, les Ă©tudiants très perfectionnistes et portĂ©s Ă  se critiquer sĂ©vèrement ont Ă©tĂ© plus dĂ©pressifs et avaient davantage tendance Ă  se concentrer sur les expĂ©riences manquĂ©es en raison de la pandĂ©mie que sur les leçons qu’ils avaient tirĂ©es. Selon les chercheurs, les perfectionnistes se sont moins bien adaptĂ©s, parce qu’ils ne voyaient que les Ă©lĂ©ments qui avaient Ă©chappĂ© Ă  leur contrĂ´le. Les perfectionnistes peinaient Ă  composer avec la situation et Ă  trouver de nouvelles façons de regagner leur sentiment d’autonomie, de compĂ©tence et d’inclusion au sein d’un groupe. ł˘â€™Ă©tłÜ»ĺ±đ montre par ailleurs que le perfectionnisme est un facteur de vulnĂ©rabilitĂ© Ă  la dĂ©pression; en effet, les sujets les plus perfectionnistes Ă©taient moins aptes Ă  s’adapter et Ă  changer leur vision des choses.Ěý

Il s’agit de l’une des premières Ă©tudes oĂą l’on s’est intĂ©ressĂ© aux Ă©vĂ©nements « manquĂ©s » dans un contexte de pandĂ©mie, alors que bien des gens ont dĂ», soudainement, renoncer Ă  des Ă©vĂ©nements importants. Fait intĂ©ressant, l’étude rĂ©vèle que la majoritĂ© des sujets sont parvenus Ă  reconnaĂ®tre des expĂ©riences « gagnĂ©es » (qu’il s’agisse de moments passĂ©s en famille ou de gestes favorisant le bien-ĂŞtre personnel, par exemple), ce qui leur a permis d’attĂ©nuer la perte d’autonomie et de compĂ©tence et l’effritement des liens sociaux occasionnĂ©s par la pandĂ©mie, gĂ©nĂ©ratrice de grand stress. « En dressant un bilan des pertes et des gains, il pourrait ĂŞtre plus facile de reconnaĂ®tre ce qu’on a gagnĂ© Ă  l’issue d’une expĂ©rience difficile, ou encore de retrouver un sentiment d’autonomie, de compĂ©tence et d’inclusion dans un groupe social », explique la doctorante, qui a eu l’idĂ©e de cette recherche après avoir dĂ» reporter son mariage Ă  trois reprises en raison de la crise sanitaire. ł˘â€™Ă©tłÜ»ĺ±đ montre aussi que la pensĂ©e manichĂ©enne peut nuire aux perfectionnistes. « Chez les Ă©tudiants universitaires, plusieurs sont perfectionnistes, et cette Ă©tude met le doigt sur les dangers de ce trait de personnalité », conclut Shelby Levine.Ěý

L’article «  », par Shelby Levine et coll., a Ă©tĂ© publiĂ© dansĚýPersonality and Individual Differences.Ěý

L’influence des stéréotypes sur la première impression

L’influence des stĂ©rĂ©otypes sur la première impressionĚý

Les jugements hâtifs fondĂ©s sur les apparences peuvent ĂŞtre lourds de consĂ©quences et se rĂ©percuter sur les rĂ©sultats d’élections ou sur les peines imposĂ©es au criminel. Les gens se fient aux caractĂ©ristiques faciales pour jauger rapidement les autres et dĂ©terminer, par exemple, si un inconnu est digne de confiance, ou encore, s’il est compĂ©tent. On a tendance Ă  croire que la première impression est influencĂ©e par les traits du visage – comme la bouche recourbĂ©e vers le haut ou les sourcils pointant vers le bas et que ce processus est le mĂŞme pour tout le monde –, mais une nouvelle Ă©tude indique que la race et le genre sont dĂ©terminants. Dans une Ă©tude dirigĂ©e par , candidate au doctorat, en collaboration avec les professeurs Eric Hehman et Jessica Flake du DĂ©partement de psychologie, les participants devaient Ă©tudier des visages de personnes blanches, noires et est-asiatiques afin de les Ă©valuer selon 14 caractĂ©ristiques, dont la compĂ©tence, la fiabilitĂ©, la cordialitĂ© et la force. Cette Ă©tude rĂ©vèle que les stĂ©rĂ©otypes que nous associons personnellement Ă  chaque groupe influent sur l’impression que nous nous faisons d’une personne. Autrement dit, les gens ont des attentes par rapport aux membres des diffĂ©rents groupes sociaux, et ces attentes forment la base sur laquelle se forge leur opinion. C’est la première fois que l’on Ă©tudie en bonne et due forme le rĂ´le des stĂ©rĂ©otypes dans la formation de la première impression Ă  la vue d’un visage.Ěý

L’article « », par Sally Y. Xie et coll., a été publié dans Psychological Science.

Technologie

L’autoassemblage simple comme do, rĂ©, mi |ĚýDes batteries de vĂ©hicules Ă©lectriques peu coĂ»teuses, c’est possible? |ĚýLa dĂ©pendance au tĂ©lĂ©phone intelligent en hausse |ĚýAu menu dans l’espaceĚý|ĚýTĂ©lĂ©phones mobiles et Ă©galitĂ© des genres en politiqueĚý|ĚýEnvie de vous dĂ©brancher? Suivez le guide!

Envie de vous débrancher? Suivez le guide!

Passez-vous trop de temps à votre goût les yeux rivés à votre téléphone? Avez-vous du mal à réduire votre temps d’écran? Dans l’affirmative, sachez que nous sommes nombreux dans cette galère. Ceci dit, des chercheurs de l’Université McGill pourraient avoir trouvé une solution pour dompter cette dépendance : les coups de pouce, à savoir de petits changements apportés aux réglages du téléphone ou au comportement de son utilisateur. L’intervention comporte de multiples composantes; par exemple, on peut opter pour le filtre « niveaux de gris » et sortir le téléphone de la chambre à coucher pendant la nuit. Les participants qui ont appliqué l’intervention ont réduit leur temps d’écran, se sont sentis moins dépendants de leur téléphone et ont vu la qualité de leur sommeil s’améliorer, constatent les chercheurs.

« La plupart des participants passaient de quatre à cinq heures par jour sur leur téléphone. L’intervention a retranché environ une heure à ce temps d’écran quotidien et, dans certains cas, a libéré l’équivalent d’une semaine entière de travail à temps plein par mois », fait observer , le boursier postdoctoral de l’Université McGill qui a dirigé l’étude.

« Le téléphone intelligent et les médias sociaux font désormais partie de notre quotidien, mais de nombreuses personnes ont encore du mal à en faire une utilisation qu’elles jugent saine », explique le Pr Samuel Veissière, professeur de psychiatrie, qui a supervisé l’étude. « Notre intervention constitue un modeste élément de solution. »

L’équipe a récemment mis en ligne un site Web, , où le grand public peut évaluer sa dépendance au téléphone en répondant à un bref questionnaire, puis découvrir des stratégies à mettre en œuvre pour faire un usage moins intense de cet appareil.

L’article « A », par Olson, J. A., Sandra, D. A., Chmoulevitch, D., Raz, A. et Veissière, S. P. L.[JF1] , a été publié dans la revue International Journal of Mental Health and Addiction.

Le téléphone mobile : une protection contre la violence conjugale

Les femmes qui possèdent un tĂ©lĂ©phone portable sont-elles moins vulnĂ©rables Ă  la violence conjugale que les autres? C’est la question Ă  laquelleĚý, professeur adjoint au DĂ©partement de sociologie, a entrepris de rĂ©pondre en analysant des donnĂ©es recueillies dans dixĚýpays Ă  revenu faible ou intermĂ©diaire. Après avoir pris en compte les facteurs socioĂ©conomiques et le niveau de dĂ©veloppement des collectivitĂ©s, il a constatĂ© que dans sept de ces pays, les femmes propriĂ©taires d’un tĂ©lĂ©phone portable avaient Ă©tĂ© entre 9 et 12Ěý% moins exposĂ©es Ă  la violence Ă©motionnelle, physique et sexuelle que les autres femmes au cours des douzeĚýmois prĂ©cĂ©dant l’étude.

«ĚýGlobalement, les rĂ©sultats corroborent l’idĂ©e selon laquelle le tĂ©lĂ©phone mobile serait un outil d’autonomisation des femmes, particulièrement dans les pays et les populations les plus pauvres. La tĂ©lĂ©phonie mobile a Ă©galement un effet protecteur pour les femmesĚýpuisqu’elle facilite les communications, Ă©largit l’accès Ă  l’information et favorise la mobilisation communautaire », explique le professeur Pesando.

Les donnĂ©es ont Ă©tĂ© recueillies avant la pandĂ©mie, mais on peut Ă©tablir un parallèle important entre les conclusions de cette Ă©tude et la dynamique d’un mĂ©nage dans le contexte de la COVID-19. «ĚýPendant les pĂ©riodes de confinement, une femme et son agresseur sont obligĂ©s de rester ensemble pendant de longues pĂ©riodes, ce qui augmente les risques d’exposition Ă  la violence conjugale. Le tĂ©lĂ©phone mobile aide Ă©galement les femmes Ă  surmonter certains obstacles, et c’est particulièrement vrai pour les femmes qui n’ont pas accès Ă  un rĂ©seau de soutienĚý», ajoute le professeur, dont le travail s’appuie sur le constat de plus en plus Ă©vident que l’utilisation du tĂ©lĂ©phone mobile pourrait attĂ©nuer les inĂ©galitĂ©s entre les genres et ainsi contribuer Ă  l’atteinte des objectifs de dĂ©veloppement durable des Nations Unies.

L’article «ĚýĚý», par LucaĚýMariaĚýPesando, a Ă©tĂ© publiĂ© dansĚýDemography.

L’autoassemblage simple comme do, rĂ©, miĚý

L’essor de la robotique et, plus prĂ©cisĂ©ment, de l’automatisation dans le secteur manufacturier a rĂ©volutionnĂ© la production mondiale des biens. Toutefois, des solutions plus polyvalentes et plus durables poignent Ă  l’horizon. En effet, des chercheurs de l’Université McGill ont conçu une technique d’autoassemblage qui fonctionne Ă  l’aide de vibrations musicales et qui pourrait, un jour, servir Ă  la fabrication d’une variĂ©tĂ© de matĂ©riaux aux fonctions biomĂ©dicales, aĂ©rospatiales ou autres. S’appuyant sur des principes de mĂ©canique et de physique, l’équipe – dirigĂ©e par Aram Bahmani du DĂ©partement de gĂ©nie mĂ©canique et François Barthelat, de l'universitĂ© du Colorado Ă  Boulder – s’est servie de vibrations pour organiser de petits blocs en une structure prĂ©conçue. Les rĂ©sultats concluants de cette expĂ©rience ouvrent la voie Ă  de nouvelles mĂ©thodes rapides d’assemblage, de dĂ©sassemblage et de rĂ©paration de matĂ©riaux et de structures plus complexes, notamment dans le corps humain. Ainsi, les chercheurs envisagent l’application de cette mĂ©thode Ă  la coagulation du sang, l’idĂ©e Ă©tant de stopper rapidement les saignements après une blessure. Cette fonction pourrait aussi, Ă  terme, s’appliquer Ă  la guĂ©rison des os.Ěý

L’article «  », par Aram Bahmani et coll., a Ă©tĂ© publiĂ© dans Matter.ĚýĚý

Des batteries de véhicules électriques peu coûteuses, c’est possible?

Une accessibilité accrue aux véhicules électriques et aux énergies renouvelables passe nécessairement par la création d’une batterie aux ions de lithium rechargeable peu coûteuse, à haute densité énergétique et durable. Une équipe de chercheurs de l’Université McGill, dirigée par le professeur Jinhyuk Lee au Département de génie des mines et des matériaux, a réalisé la première analyse poussée d’une nouvelle catégorie prometteuse de cathodes de batterie aux ions de lithium. Bon marché et de grande capacité, ces cathodes sont composées de sels de manganèse à structure désordonnée, un matériau peu coûteux et abondant. La recherche a fait ressortir quatre améliorations que les scientifiques devront absolument apporter afin de mettre au point et de commercialiser une nouvelle génération de batteries aux ions de lithium rentables, de grande densité énergétique et à ultra-haute performance : réduire la porosité des électrodes, maximiser le contenu en matière active, améliorer la conductivité électronique et éviter l’utilisation de particules pulvérisées. Les résultats de cette recherche pourraient mener à une augmentation de la densité énergétique et de la rentabilité des batteries aux ions de lithium, et contribuer à rendre les véhicules électriques très abordables. En fait, ces travaux sont si prometteurs que le professeur Lee a reçu plusieurs subventions du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada et qu’il obtiendra bientôt une subvention importante d’un fabricant de batteries de véhicules électriques. Une annonce officielle à cet égard sera faite sous peu.

L’article « », par H. Li, R. Fong et coll., a été publié dans Joule.

La dépendance au téléphone intelligent en hausse

Le lien entre les tĂ©lĂ©phones intelligents et la ˛ő˛ą˛ÔłŮĂ© mentale demeure flou, mais selon des chercheurs mcgillois, les donnĂ©es de près de 34 000 participants dans 24 pays semblent indiquer que la dĂ©pendance au tĂ©lĂ©phone intelligent a connu une hausse considĂ©rable partout dans le monde entre 2014 et 2020. Dans cette Ă©tude, la Chine et l’Arabie saoudite prĂ©sentaient les taux de dĂ©pendance au tĂ©lĂ©phone intelligent les plus Ă©levĂ©s, tandis que l’Allemagne et la France prĂ©sentaient les taux les plus faibles. Un Ă©chantillon recueilli Ă  l’UniversitĂ© McGill a Ă©galement rĂ©vĂ©lĂ© un taux plutĂ´t Ă©levĂ© pour le Canada. D’après les chercheurs, les Ă©carts entre les pays pourraient ĂŞtre attribuables aux diffĂ©rences dans les normes sociales et les attentes culturelles Ă  l’égard de l’utilisation du tĂ©lĂ©phone intelligent pour garder contact avec ses proches. Leurs conclusions sur l’augmentation de la dĂ©pendance au tĂ©lĂ©phone intelligent reposent sur l’analyse de 81 Ă©tudes effectuĂ©es auprès d’adolescents et de jeunes adultes du monde entier au moyen de l’échelle de la dĂ©pendance au tĂ©lĂ©phone intelligent (Smartphone Addiction Scale), l’outil de mesure le plus utilisĂ© pour Ă©tablir des liens entre l’utilisation d’un tĂ©lĂ©phone intelligent et les perturbations de la vie quotidienne, la perte de contrĂ´le et les symptĂ´mes de sevrage. L’équipe a Ă©galement crĂ©Ă© un permettant au grand public de comparer son niveau de dĂ©pendance au tĂ©lĂ©phone intelligent Ă  celui d’autres pays. Le site renferme aussi des conseils pour la rĂ©duction du temps d’écran.

L’article « », par Jay Olson et coll., a été publié dans Computers in Human Behavior.

Au menu dans l’espace : pâte de grillons et cocktails de spiruline

Les voyages dans l’espace lointain seront peut-être bientôt possibles, mais de quoi se nourriront les astronautes quand leurs missions les emmèneront loin de la Terre pendant des années? Deux équipes dirigées par des étudiants mcgillois ont été sélectionnées comme demi-finalistes du Deep Space Food Challenge, une initiative conjointe de la NASA, de l’Agence spatiale canadienne et d’Impact Canada.

Le premier de ces deux projets est une solution inédite d’élevage et de récolte de grillons propres à la consommation humaine : à partir de quelques centaines d’œufs, l’équipe du projet prévoit que le système d’élevage, de collecte et de transformation des insectes permettra de produire rapidement, chaque mois, des dizaines de milliers de grillons, qui seront réduits en poudre. La fine mouture ainsi obtenue sera conservée en toute sécurité dans l’unité de production, puis hydratée afin de former une pâte comestible, un ingrédient polyvalent et riche en protéines.

Le deuxième projet, le photobioréacteur InSpira, est un système hautement automatisé de culture, de récolte et de conditionnement de boissons à base de spiruline. Ce type d’algue bleu-vert au fort pouvoir nutritif est généralement proposé comme complément alimentaire dans les boutiques d’aliments naturels. Le photobioréacteur unique, dont le fonctionnement repose sur un système de cartouches, est couplé à une unité interne de récolte, de déshydratation et de transformation de la culture en denrées comestibles.

Les équipes construiront bientôt des prototypes des solutions qu’elles proposent pour la production alimentaire dans l’espace.

Découvrez « Deep Space Dine », de l’unité Recherche et innovation, de l’Université McGill.

Téléphones mobiles et égalité des genres en politique

Les utilisateurs de téléphones portables sont-ils plus en faveur de l’égalité des genres en politique? Une équipe internationale de recherche, dont fait partie Luca Maria Pesando, professeur adjoint au Département de sociologie de McGill, a entrepris d’explorer la question dans 36 pays africains. Les chercheurs ont constaté que l’utilisation régulière de téléphones mobiles est associée à des opinions plus positives à l’égard de la participation des femmes à la politique, toutefois observées uniquement chez les femmes et non chez les hommes. Ces résultats renforcent l’idée que l’adoption de la technologie par les femmes, en améliorant la connectivité, en élargissant l’accès à l’information et les réseaux physique et virtuel de chacune, peut être un levier prometteur pour promouvoir l’égalité des sexes et le bien-être social, ainsi que pour atteindre certains des objectifs de développement durable des Nations unies. Les chercheurs soulignent également une question importante, quoique souvent négligée : les politiques qui visent à modifier les opinions fondées sur le genre s’adressent souvent aux femmes, mais les opinions des hommes peuvent s’avérer plus difficiles à modifier, et nécessitent des approches différentes.

ł˘â€™Ă©tłÜ»ĺ±đ » a Ă©tĂ© publiĂ©e dans Sociology of Development.

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