Cancer de la peau : l’incidence du mélanome en hausse au Canada
Le taux d’incidence du mélanome, une forme mortelle du cancer de la peau, est en hausse au Canada. Selon une étude dirigée par l’Université McGill, les personnes vivant dans les régions du sud et côtières sont les plus à risque.
« Le mélanome cutané tue plus que tout autre cancer de la peau. Au Canada, il représente 1,9 % de tous les décès causés par le cancer chez l’homme et 1,2 % de tous les décès causés par le cancer chez la femme. En 2018, on a enregistré 290 000 nouveaux cas de ce type de cancer de la peau dans le monde », précise le Dr Ivan Litvinov, professeur adjoint au Département de médecine de l’Université McGill.
Au Canada, c’est dans les provinces maritimes de l’Île-du-Prince-Édouard et de la Nouvelle-Écosse que l’on trouve les taux d’incidence du mélanome les plus élevés, même lorsqu’une correction est apportée pour tenir compte d’autres facteurs comme l’âge. Au Nouveau-Brunswick, en Ontario et en Colombie-Britannique, les taux d’incidence sont également élevés, mais semblables à la moyenne nationale annuelle de 20,75 cas pour 100 000 habitants, tandis que dans les provinces des prairies et à Terre-Neuve et Labrador, les taux sont inférieurs à la moyenne canadienne. « L’incidence du mélanome n’est pas la même partout au Canada; certaines zones du pays sont beaucoup plus touchées que d’autres », indique le Dr Litvinov.
L’âge et le sexe, deux facteurs à ne pas négliger
Les chercheurs, qui ont publié les résultats de leur étude dans la revue , ont constaté que les taux d’incidence du mélanome étaient plus élevés chez les hommes que chez les femmes, soit environ 54 % contre 46 %, respectivement, sauf dans le cas des mélanomes qui apparaissent souvent sur les doigts (mélanome lentigineux des extrémités). « Cette différence est probablement due à une plus grande exposition aux rayons ultraviolets dans les salons de manucure », affirme le Dr Litvinov. Chez les hommes, le cancer de la peau touche le plus souvent le tronc, la tête et le cou, tandis que chez les femmes, il touche davantage les jambes et les bras.
Les taux d’incidence du mélanome sont également supérieurs chez les personnes âgées de plus de 60 ans. « Le risque d’être atteint d’un cancer de la peau augmente avec l’âge, sans doute en raison des expositions cumulées aux rayons ultraviolets du soleil ou d’une source de lumière artificielle. Toutefois, les personnes plus jeunes peuvent aussi être atteintes d’un cancer de la peau. Des facteurs comme l’hérédité, les antécédents personnels ou le lieu de résidence influencent le risque d’exposition. Parfois, une personne dans la soixantaine a un mélanome causé par les coups de soleil qu’elle a eu durant l’adolescence, la vingtaine et la trentaine », explique le Dr Litvinov.
Point positif : le taux de mortalité diminue au Canada
Les chercheurs précisent que, bien que le taux d’incidence du mélanome soit en hausse, le taux de mortalité est quant à lui en baisse pour la première fois depuis 2013. Selon les chercheurs, ce phénomène est probablement dû aux nouveaux traitements d’immunothérapie ciblés. Malgré tout, la situation à l’échelle internationale demeure plus incertaine.
« Au fil des ans, les taux d’incidence du mélanome ont augmenté de 44 % dans le monde et les taux de mortalité associés, de 32 %. L’incidence du mélanome augmentera probablement en raison des changements climatiques et de l’amincissement de la couche d’ozone de la Terre », fait observer le Dr Litvinov.
Selon les chercheurs, les campagnes d’information menées auprès des personnes vivant dans des zones géographiques à risque sont essentielles à la prévention des mélanomes. Ces campagnes doivent également cibler les hommes et les femmes différemment. « Nous devons encourager les femmes à protéger leurs jambes et leurs bras du soleil, tandis que, chez les hommes, l’exposition du torse, de la tête et du cou au soleil est le principal problème », précise le Dr Litvinov.
³¢'é³Ù³Ü»å±ð L’article « Population-Based Study Detailing Cutaneous Melanoma Incidence and Mortality Trends in Canada », par Santina Conte, Feras Ghazawi, Michelle Le, Hacene Nedjar, Akram Alakel, François Lagacé, Ilya Mukovozov, Janelle Cyr, Ahmed Mourad, Wilson Miller Jr., Joël Claveau, Thomas Salopek, Elena Netchiporouk, Robert Gniadecki, Denis Sasseville, Elham Rahme et Ivan Litvinov, a été publié dans . DOI : |
L’Université McGill
Fondée en 1821, à Montréal, au Québec, l’Université McGill figure au premier rang des universités canadiennes offrant des programmes de médecine et de doctorat et se classe parmi les meilleures universités au Canada et dans le monde. Institution d’enseignement supérieur de renommée mondiale, l’Université McGill exerce ses activités de recherche dans trois campus, 11 facultés et 13 écoles professionnelles; elle compte 300 programmes d’études et au-delà de 39 000 étudiants, dont plus de 10 400 aux cycles supérieurs. Elle accueille des étudiants originaires de plus de 150 pays, ses 12 000 étudiants internationaux représentant 30 % de sa population étudiante. Au-delà de la moitié des étudiants de l’Université McGill ont une langue maternelle autre que l’anglais, et environ 20 % sont francophones.