Brillant avenir en perspective pour l'industrie montréalaise de la photonique
Des professeurs de McGill mènent le train
L'industrie montréalaise de la photonique est en plein essor, en partie grâce aux efforts de deux jeunes professeurs de génie de McGill, David Plant et Andrew Kirk. Il y a trois ans, leur groupe de photonique, qui comprend aussi maintenant le professeur Lawrence Chen, a été la seule équipe canadienne à se voir offrir un important contrat de recherche américain (les deux autres équipes nord-américaines retenues étaient affiliées au MIT et à Stanford). En février, les résultats de leurs fructueuses recherches sur l'intégration de microlasers dans les puces d'ordinateur seront publiés par le réputé Institute of Electrical and Electronic Engineers.
Le secteur de la photonique – c'est-à -dire l'utilisation de technologies d'ondes lumineuses pour assurer la transmission d'énormes quantités d'informations dans une foule de dispositifs comme les antennes paraboliques et les tomodensitomètres – a récemment été décrit comme « un secret qui a de l'avenir ». Apparue sans tambour ni trompette, cette industrie montréalaise compte maintenant plus de 40 sociétés, et les projets d'accélération du développement du Réseau de photonique de Montréal ont reçu de nombreux appuis. Les inscriptions aux programmes de photonique de 1er, 2e et 3e cycles augmentent en outre à mesure que de nouveaux cours sont proposés, que la recherche s'intensifie et que les perspectives d'emploi se multiplient.
MM. Plant et Kirk ont innové dans le domaine des puces électroniques à haute intégration en y incorporant des dispositifs photoniques qui augmentent la largeur de bande tout en réduisant la consommation d'électricité. En combinant l'entrée et la sortie de signaux électriques et optiques dans des circuits intégrés dont les connexions électriques assurent la transmission de données à faible débit et les dispositifs optiques évolués, la transmission de données à grande vitesse, l'équipe de recherche prévoit améliorer considérablement la performance des systèmes informatiques et de commutation de pointe.
À terme, les résultats des travaux réalisés à McGill entraîneront une baisse du prix des composants et rendront ainsi plus abordables divers produits et services comme les systèmes de vidéos sur commande, les jeux interactifs et les téléconférences de pointe. L'augmentation de capacité rendue possible par les progrès de la photonique facilitera par ailleurs le transfert de fichiers de données de grandes dimensions, ce qui sera très utile à des domaines comme la modélisation climatique, l'imagerie satellitaire, le traitement des données de satellite, l'analyse médicale et les recherches de données à grande échelle.
Grâce au soutien de la Fondation canadienne pour l'innovation (FCI), de l'Institut canadien de recherche en télécommunications (ICRT) et de plusieurs sociétés dont Nortel, Alcatel, BAE Systems et Bragg Photonics, MM. Kirk, Plant et Chen disposent maintenant d'un des laboratoires les mieux équipés du Canada, privilège qu'ils entendent célébrer dans le cadre d'une activité prévue en mai. « Nous concevons la puce de silicium, le boîtier et l'intégration des nouveaux circuits intégrés spécifiques (ASIC) puis nous collaborons avec des partenaires industriels pour construire le système en nous inspirant des travaux que nous avons nous-mêmes réalisés dans les laboratoires du groupe de photonique, affirme le professeur Plant. Or, la recherche expérimentale coûte cher. Nous espérons que d'autres sociétés de technologies de l'information investiront dans la photonique et que Montréal trouvera dans ce secteur un créneau spécial qui lui permettra de faire concurrence à Ottawa et à Québec. Nous sommes très optimistes et observons déjà une explosion d'intérêt pour ce domaine. »
Un autre développement fort prometteur est la création récente du Laboratoire de microfabrication de McGill, qui est rattaché au Centre de recherche sur les outils de la nanoscience et de la nanotechnologie, financé par la FCI. Ce laboratoire servira à la fabrication de nouveaux composants microoptiques ainsi qu'à la réalisation de projets de recherche interdisciplinaires menés en collaboration avec des chercheurs et des ingénieurs de nombreux autres départements de McGill. Selon Andrew Kirk, directeur de la recherche en photonique au Laboratoire de microfabrication, « c'est ici que se créent les dispositifs dont nous aurons besoin à l'avenir ».
L'équipe de photonique de McGill envisage maintenant un nouveau cycle de recherche sur la communication et le traitement simultané des signaux par la lumière. « Nous cherchons actuellement à savoir – et c'est le sujet de l'article que nous publierons en février – si la lumière permet non seulement de transmettre le signal, mais aussi d'en faire varier le débit par commutation et acheminement. Notre objectif prioritaire est de concevoir des systèmes d'interconnexion faciles à assembler et à réparer dont le rendement demeure élevé en dépit de la très grande précision exigée. » Bienvenue au fabuleux monde de la photonique, déclarent les chercheurs!