Aucun espace sûr pour 12 espèces océaniques clés sur la côte ouest de l'Amérique du Nord
Ceux qui ont grandi en Ă©coutant Trouver Nemo ne seront pas surpris d’apprendre que la cĂ´te ouest de l’AmĂ©rique du Nord a sa propre autoroute sous-marine : l’écosystème marin du courant de la Californie. Cet Ă©cosystème s’étend de l’extrĂŞme sud de la Californie jusqu’à l’État de Washington. Des courants ascendants saisonniers d’eau froide riche en nutriments soutiennent un grand rĂ©seau alimentaire composĂ© de krill, de calmars, de poissons et d’oiseaux et mammifères marins. Toutefois, les changements climatiques modifient le pH, la tempĂ©rature et le taux d’oxygène de l’ocĂ©an, ce qui transforme l’écosystème marin du courant de Californie, et pas pour le mieux.Ěý
Selon une nouvelle Ă©tude dirigĂ©e par ´ł±đ˛Ô˛Ôľ±´Ú±đ°ů SłÜ˛Ô»ĺ˛ą˛â, professeure de biologie Ă l’Université McGill, et par la du EarthLab de l’UniversitĂ© d’État du Washington, au cours des 80 prochaines annĂ©es, les changements climatiques auront une incidence considĂ©rable sur douze espèces qui sont importantes sur le plan Ă©conomique et culturel et qui vivent dans l’écosystème marin du courant de Californie. C’est dans la partie nord de cette rĂ©gion et dans les zones cĂ´tières qu’il y aura la plus forte rĂ©ponse aux conditions ocĂ©aniques changeantes. La rĂ©gion pourrait connaĂ®tre une perte substantielle du couvert de varech, une baisse du taux de survie des oursins rouges, des crabes dormeurs et des couteaux, ainsi qu’une perte d’habitat aĂ©robie pour l’anchois et la crevette rose d’Alaska.ĚýĚý
Les effets des changements climatiques, un problème complexeĚý
L’évaluation simultanĂ©e des effets biologiques de plusieurs variables environnementales a permis de mettre au jour la complexitĂ© de la recherche sur la sensibilitĂ© climatique. Par exemple, bien que certains changements environnementaux prĂ©vus stimulent le mĂ©tabolisme des espèces et augmentent leur consommation de ressources et leur croissance, des changements associĂ©s Ă d’autres variables, ou aux mĂŞmes variables, pourraient faire diminuer les taux de survie. En outre, les augmentations d’ordre physiologique (comme la taille, la consommation de ressources ou la motilitĂ©) ne sont pas toujours bĂ©nĂ©fiques, particulièrement quand les ressources – comme la nourriture et l’oxygène dans l’eau – sont limitĂ©es.ĚýĚý
Parmi tous les effets des changements climatiques modĂ©lisĂ©s, l’acidification des ocĂ©ans Ă©tait associĂ©e, chez certaines espèces, Ă la baisse la plus importante des taux biologiques individuels, alors que chez d’autres espèces, elle Ă©tait associĂ©e Ă la plus importante augmentation de ces taux. Ce rĂ©sultat dĂ©montre qu’il est nĂ©cessaire de continuer la recherche et la surveillance pour recueillir des renseignements exacts et concrets.Ěý
La modĂ©lisation, un outil essentiel Ă la protection des Ă©cosystèmes cĂ´tiersĚý
L’investissement dans des modèles de prĂ©diction et dans la mise en Ĺ“uvre de stratĂ©gies d’adaptation seront de plus en plus importants pour la protection de nos Ă©cosystèmes, des cultures cĂ´tières et des moyens de subsistance de la rĂ©gion. En outre, on relèvera des problèmes semblables chez des espèces qui n’ont pas Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©es pour cette recherche, et l’arrivĂ©e d’espèces envahissantes, les Ă©closions de maladies et des changements quant Ă l’approvisionnement en nutriments compliqueront les rĂ©ponses.ĚýĚý
Les sensibilitĂ©s des espèces auront fort probablement des consĂ©quences socioĂ©conomiques qui se feront sentir tout le long de la cĂ´te ouest, mais qui ne toucheront sans doute pas Ă©galement les gens et les endroits. Comme la rĂ©gion est très productive et soutient la pĂŞche et les moyens de subsistance de dizaines de millions d’habitants de la cĂ´te ouest, la capacitĂ© de prĂ©dire les changements auprès de populations de diverses espèces permettrait de faire la lumière sur les rĂ©percussions Ă©conomiques possibles et les mesures d’adaptation optimales.Ěý
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« Il est temps d’accĂ©lĂ©rer la prise de mesures fondĂ©es sur la science », affirme ´ł±đ˛Ô˛Ôľ±´Ú±đ°ů SłÜ˛Ô»ĺ˛ą˛â, professeure adjointe au DĂ©partement de biologie de l’Université McGill et auteure principale de l’article. La Pre Sunday fait ainsi Ă©cho aux messages de la rĂ©cente et de l’évĂ©nement du qui s’est dĂ©roulĂ© parallèlement. « En tablant sur l’information scientifique, des modèles de prĂ©diction et des outils de suivi pour prendre des dĂ©cisions Ă l’échelle locale et rĂ©gionale, nous favoriserons la gestion des ressources de la mer et nous contribuerons au bien-ĂŞtre humain, Ă l’heure oĂą la vie marine de qui nous dĂ©pendons fait face Ă des changements inĂ©vitables. »Ěý
Pour lire l'article:
« Biological sensitivities to high-resolution climate change projections in the California current marine ecosystem », par ´ł±đ˛Ô˛Ôľ±´Ú±đ°ů SłÜ˛Ô»ĺ˛ą˛â et coll., a Ă©tĂ© publiĂ© dans Global Change Biology.
L’Université McGill
Fondée en 1821, à Montréal, au Québec, l’Université McGill figure au premier rang des universités canadiennes offrant des programmes de médecine et de doctorat et se classe parmi les meilleures universités au Canada et dans le monde. Institution d’enseignement supérieur de renommée mondiale, l’Université McGill exerce ses activités de recherche dans trois campus, 11 facultés et 13 écoles professionnelles; elle compte 300 programmes d’études et au-delà de 39 000 étudiants, dont plus de 10 400 aux cycles supérieurs. Elle accueille des étudiants originaires de plus de 150 pays, ses 12 000 étudiants internationaux représentant 30 % de sa population étudiante. Au-delà de la moitié des étudiants de l’Université McGill ont une langue maternelle autre que l’anglais, et environ 20 % sont francophones.