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Rachel Nadon

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Portrait de Rachel Nadon

Boursière postdoctorale BMO 2024

UniversitĂ© de Sherbrooke|ĚýRachel.Nadon [at] USherbrooke.ca (Courriel)

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Docteure en littératures de la langue française de l’Université de Montréal, Rachel Nadon s’intéresse aux rapports entre émotions et presse à sensations. Membre du , elle travaille au croisement des études culturelles et de l’histoire littéraire. Elle a co-dirigé le collectif (PUM, 2021). Elle est aussi directrice de .

Son projet de recherche comme boursière postdoctorable BMO s'intituleĚý« Émotions et archives de sentiments : lire MontrĂ©al Ă  travers AllĂ´ police, 1970-2004 ».

Tiré à près de 200 000 exemplaires en 1954, Allô police s’impose rapidement dans les habitudes de lecture tout en conservant, jusqu’à sa fermeture en 2004, une réputation de mauvaise presse. Intimement lié à l’espace urbain (mais pas seulement) et à la vie nocturne l’hebdomadaire montréalais mise sur un traitement sensationnaliste des nouvelles et des photos criminelles. Source d’inspiration, de dégoût ou de fascination, le journal Allô police constitue une sorte de lieu commun médiatique, voire de lieu de mémoire, dont les archives éditoriales ont été cependant entièrement perdues. Cette situation est souvent plus fréquente dans le cas des publications de grande consommation que dans celui d’autres produits et œuvres culturelles.

Le projet souhaite contribuer à « combler » en partie cette absence d’archives en croisant 1) une analyse de la poétique du journal (les formes, les discours, les objets) et des différents modes de présence de Montréal dans ses pages (corps situés, rues et quartiers, personnes qui font l’objet d’articles, événements culturels ou sportifs, etc.) et 2) une analyse des archives « alternatives » produites par Allô police, conçues comme « archives de sentiments », pour reprendre l’expression d’Ann Cvetkovich (2003). Ancré dans l’espace urbain montréalais, figure populaire d’une lecture souvent transgressive, le journal Allô police est le support et le « producteur » d’archives de sentiments qui éclairent des manières inédites d’habiter la ville. La question de recherche qui anime ce projet est donc : Quelles archives de sentiments de Montréal peut-on constituer en entrelaçant les voix et les lectures de l’hebdomadaire de grande consommation Allô police (1970-2004)? Ciblant une période marquée par plusieurs événements majeurs pour Montréal, dont les Jeux Olympiques de 1976 et l’essor des mouvements féministes, le projet interroge ainsi les rapports entre les émotions, la mémoire et l’espace urbain à travers l’hebdomadaire d’actualités criminelles.

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