Plus de huit patients sur dix qui ont utilisé la réalité virtuelle ont témoigné d’une expérience médicale positive, a-t-on révélé mercredi. Les enfants ont aussi, dans l’ensemble, rapporté un niveau minimal, voire nul, de douleur et d’anxiété lors de procédures qui peuvent être passablement déplaisantes.
Le personnel soignant s’est lui aussi déclaré satisfait du recours à la procédure.
Plusieurs des patients de l’hôpital, a rappelé le docteur Reggie Hamdy, le chirurgien orthopédiste à l’origine du projet Réalité Virtuelle, ont besoin de procédures qui ne peuvent pas être pratiquées sous anesthésie générale.
«Il faut leur donner des analgésiques, ou bien utiliser d’autres méthodes pour diminuer la douleur, a-t-il dit. Mais dans plusieurs cas, ça ne fonctionne pas (…) et vous pouvez les entendre crier pendant qu’on fait ces manipulations.»
L’équipe du Shriners a donc voulu explorer d’autres méthodes non seulement pour soulager la douleur et l’anxiété des patients, mais aussi pour améliorer l’ensemble de leur expérience à l’hôpital et le souvenir qu’ils en gardent.
Une littérature scientifique qui commençait à témoigner d’une utilité potentielle de la réalité virtuelle à cet effet a piqué la curiosité des responsables, et quatre ans plus tard, l’équipe estime que les résultats sont au rendez-vous, d’autant plus que plusieurs patients doivent multiplier les visites à l’hôpital.
«On veut créer des souvenirs positifs, a dit Argerie Tsimicalis, qui est chercheuse principale, recherche en soins infirmiers, au Shriners. C’est très important que l’enfant, quand il rentre chez lui, ait un souvenir positif de l’hôpital.»
La rĂ©alitĂ© virtuelle, poursuit le docteur Hamdy, «transforme Ă 180ĚýdegrĂ©s une expĂ©rience douloureuse en une expĂ©rience qui est agrĂ©able».
Une vidéo partagée par l’hôpital montre d’ailleurs des enfants complètement perdus dans leur monde virtuel pendant que le personnel soignant fait ce qu’il a à faire. L’effet est si important qu’il peut permettre de réduire la quantité de médication requise pour contrôler la douleur, voire de s’en passer complètement.
Le Shriners estime ĂŞtre en mesure de proposer la RV Ă environ 3500 patients en 2024 et jusqu’à 17Ěý500Ěýpatients au cours des cinq prochaines annĂ©es.
L’hôpital entreprend maintenant de partager ses connaissances. Il fait notamment circuler parmi les autres hôpitaux québécois un sondage pour mieux comprendre ce qui fait entrave à leur utilisation de la réalité virtuelle. Une conférence portant sur le recours à la RV est aussi sur les planches à dessin.
Un doctorant étudiera également comment la réalité virtuelle peut être utilisée pour aider les enfants à atteindre un état de pleine conscience (mindfulness, en anglais) avant une intervention chirurgicale. Un autre étudiant tentera enfin de développer un jeu pour préparer les enfants à leur chirurgie.
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