Un grand nombre de Canadiens doit avoir recours à des services d’orthophonie pour traiter des troubles de tous ordres entraînant des difficultés aux plans de la parole, du langage, de la lecture, du begaiment, de la voix ou de la déglutition. Ces personnes et leurs familles sont assurées d’obtenir des soins de qualité élevée de la part d’orthophonistes, les professionnels formés pour procurer des services d’évaluation et de traitement à ceux qui sont aux prises avec ce type de problème de communication. Toutefois, l’acquisition des compétences, de la compassion et de l’intégrité qui sont l’empreinte du professionnalisme ne débute pas qu’avec l’agrément de l’orthophoniste par l’ordre. Le processus visant à devenir un professionnel commence dès qu’il entreprend sa formation aux études supérieures. L’enseignement des connaissances et des aptitudes spécialisées nécessaires est bien entendu un objectif de premier plan pour la faculté. Néanmoins, il est également établi que le professionnalisme comme tel doit être enseigné (Cruess et Cruess, 1997). L’École intègre donc de manière specifique cette « matière » dans son curriculum, tant de façon implicite qu’explicite.
À l’automne 2006, nos étudiants ont eu l’occasion d’approfondir leurs connaissances sur le professionnalisme dans le cadre d’un atelier interprofessionnel unique qui était parrainé par . Cet atelier d’une demi-journée rassemblait des étudiants de toutes les écoles de la Faculté de médecine afin d’effectuer une réflexion sur la signification et la mise en pratique du professionnalisme en soins de santé. L’après-midi a commencé par une conférence de Sylvia Cruess et Richard Cruess. La conférence était axée sur le contrat social sous-jacent au statut des professionnels de la santé, y compris les orthophonistes. En effet, les professionnels se voient accorder une grande autonomie, qu’ils exercent collectivement grâce aux pouvoirs d’autoréglementation de nos organismes de réglementation professionnelle, et de façon individuelle dans la prise de décisions cliniques concernant les soins à nos patients et à nos clients. En retour, la société s’attend à ce que les professionnels se prévalent de leur autonomie et de leur statut pour le bien des individus nécessitant leurs services et celui de la société dans son ensemble (Cruess et Cruess, 2000). Les obligations professionnelles qui découlent de ce contrat sont reflétées par les valeurs du . Ces valeurs sont l’intégrité, le professionnalisme, la compassion et le respect, ainsi que les normes rigoureuses et l’actualisation des compétences.
Cet atelier s’adressait aux étudiants, mais il a également été utile à la faculté, car il a suscité une réflexion sur les moyens qu’emploie l’École des sciences de la communication humaine pour s’assurer que ses diplômés atteindront le niveau d’excellence professionnelle auquel s’attend le public. De quelles manières nos étudiants font-ils preuve de professionnalisme avant même de devenir des professionnels?
La première qualité exigée de tout professionnel est l’intégrité. Des études récentes ont révélé que des professionnels de la santé ayant été sanctionnés pour un comportement contraire à l’éthique avaient déjà adopté un comportement non professionnel à l’époque où ils étaient étudiants (Papadakis et al., 2005). Par conséquent, l’intégrité académique constitue une grande part de la manifestation du professionnalisme chez les étudiants avant l’obtention de leur diplôme. La mise en œuvre de ce code de déontologie par McGill est un mécanisme essentiel à la sauvegarde de la confiance du public envers nos diplômés.
Les orthophonistes comprennent que leurs responsabilités s’étendent au-delà de leur engagement envers leurs propres clients ou patients. Le professionnalisme, en tant que valeur définie dans le code de déontologie de l’ACOA, met l’accent sur notre responsabilité collective d’œuvrer pour le bien des personnes ayant des troubles de la communication par des interventions et par la sensibilisation du public. Nos étudiants s’acquittent de leur rôle de sensibilisation par leur engagement au sein d’associations professionnelles nationales et internationales, notamment , . Nos étudiants sont également reconnus pour leur participation dynamique au sein de groupes interprofessionnels d’étudiants tels que Mitabi et . Le travail du comité responsable de ce bulletin illustre d’ailleurs de façon formidable les connaissances, les compétences et l’enthousiasme que nos étudiants mettent au service de la sensibilisation du public.
Les étudiants en orthophonie doivent participer à des stages pratique clinique supervisées dans le but de développer leurs compétences cliniques. Ces expériences sont autant de précieuses occasions de faire l’apprentissage de la compassion et du respect envers leurs patients, leurs pairs, leurs mentors et les autres professionnels de la santé. Les formateurs cliniques jouent un rôle important en incarnant ces qualités professionnelles. Bien que la supervision d’étudiants soit une obligation professionnelle à remplir par chaque orthophoniste, il faut reconnaître qu’il s’agit aussi d’un grand acte d’altruisme posé pour le bien-être de la collectivité des personnes avec des troubles de la communication dans son ensemble. Nous souhaitons que les étudiants découvrent ces valeurs fondamentales, en plus d’acquérir des habiletés techniques, pendant leurs stages cliniques.
En ce qui a trait aux normes rigoureuses, les étudiants de l’École des sciences de la communication humaine à McGill ont atteint les plus hauts niveaux d’excellence avant d’être admis à notre école – et continuent de s’y maintenir une fois engagés dans notre programme. Le programme est conçu dans le but de leur enseigner les aptitudes dont ils ont besoin pour offrir des services de qualité élevée, fondés sur des données probantes, tout au long de leur carrière.
Les étudiants en orthophonie de McGill s’inscrivent à notre programme dans l’espoir d’aider les gens ayant des problèmes de communication. L’intégration de fonctions et d’activités professionnelles dans leur parcours académique leur procure une expérience plus riche, sur laquelle ils pourront s’appuyer dans la réalisation de leurs aspirations professionnelles.
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Papadakis, M. A., et al. (2005). Disciplinary action by medical boards and prior behavior in medical school. New England Journal of Medicine, 353, 2673-2682.