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Des orthophonistes de McGill aident des aînés aux prises avec des difficultés de communication

Volume 4, numéro 1, 2007

Les cliniques satellites sont l’un des nombreux moyens dont disposent les étudiants en orthophonie de l’École des sciences de la communication humaine de McGill pour accumuler l’expérience ainsi que les heures de pratique nécessaires à l’obtention de leur diplôme. Toutefois, ces cliniques ne sont pas avantageuses que pour les étudiants de McGill; la collectivité en profite également, car ces services se rendent dans des endroits où il n’y en aurait aucun autrement. Les cliniques satellites ont été créées par l’École grâce à un financement spécial du ministère de l’Éducation du Québec ayant pour but de faciliter l’entrée des professionnels de la santé sur le marché du travail. L’École engage des orthophonistes pour assurer la supervision des étudiants qui offrent à la clientèle des services d’orthophonie.

L’une de ces cliniques profitant des services d’étudiants est installée au CHSLD juif de Montréal, un établissement ayant pour mission d’offrir des soins de longue durée aux aînés, la plupart ayant subi un accident cérébrovasculaire (ACV) ou atteints d’une maladie dégénérative ayant des répercussions sur leur capacité de communiquer. Dans cette fourmilière, on offre l’hébergement et des soins à plein temps à plus de 300 résidents. Médecins, infirmières, physiothérapeutes et ergothérapeutes y forment des équipes interdisciplinaires afin de répondre aux besoins individuels des résidents. Cependant, l’un des services que l’établissement n’offrait pas était l’orthophonie. Dans bien des cas, les résidents ne sont pas admissibles aux services publics et, sans le soutien d’un orthophonistes, ils ne surmonteraient pas leurs difficultés à communiquer.

En janvier 2006, Abdulsalam Alhaidary fut le premier étudiant en orthophonie de McGill a faire un stage à la clinique satellite du CHSLD juif, sous la supervision de Jeanne Claessen, directrice du programme clinique l’École des sciences de la communication humaine. Quatre résidents ont été désignés comme candidats à une thérapie. Deux avaient d’importantes lacunes sur le plan de la communication en raison d’un ACV, ce qui limitait leur capacité d’entretenir une conversation. Un autre résident souffrait depuis plusieurs années d’un trouble marqué de la parole, conséquence d’un accident de voiture. Enfin, le quatrième avait une voix et une capacité d’élocution très faibles en raison d’une détérioration de ses fonctions musculaires causée par la maladie de Parkinson. Ces quatre résidents ont été traités une fois par semaine pendant le trimestre d’hiver, ainsi qu’une journée par semaine pendant trois mois en été, au moment où les étudiants en orthophonie de McGill effectuent leur dernier stage. Abdulsalam décrit comme très enrichissante son expérience au CHSLD juif, faisant remarquer qu’il était rare d’avoir l’occasion de commencer à offrir des services là où il n’y en avait aucun auparavant. Les résidents auprès desquels il a travaillé en étaient très reconnaissants et ils étaient très motivés à suivre leur thérapie. On a constaté les résultats de cette intervention dans les communications quotidiennes des résidents : par exemple, l’un d’eux a appris à nommer les membres de sa famille, ce qui constituait une réalisation très importante pour lui-même et pour sa conjointe; une autre a appris à parler assez fort pour que son mari puisse l’entendre.

Abdulsalam a commencé à travailler au CHSLD il y a plus d’un an et depuis, deux autres étudiants en orthophonie de McGill (Laetitia Booysen et Garth Foote) ont vécu la belle aventure d’un stage au Centre sous la supervision de Mme Claessen. En peu de temps, les étudiants sont devenus partie intégrante de la collectivité du CHSLD et – signe que leurs services étaient appréciés – se sont vus fournir leur propre bureau, qu’ils occupent lorsqu’ils sont à la clinique. Voilà un exemple parfait de ce qu’une clinique satellite devrait être : l’occasion pour les étudiants d’acquérir de l’expérience concrète et la chance pour les résidents d’améliorer leurs fonctions langagières.


Aide à la communication : Conseils pour venir en aide aux adultes ayant des problèmes de communication 

Auteures: Gabrielle Pharand-Rancourt et Melanie Sicotte

Nombreux sont les adultes âgés dans les établissements de soins de longue durée qui ont de la difficulté à communiquer. Ces problèmes peuvent être attribuables à bien des facteurs, y compris les troubles neurologiques comme ceux causés par un accident vasculaire cérébral (AVC). L’aphasie, en particulier, est un trouble de la communication pouvant découler d’un AVC. Il s’agit d’un trouble de la communication acquis, qui est causé par des lésions cérébrales. Il affecte une ou plusieurs des fonctions liées à la parole, à l’écoute, à la lecture et à l’écriture. Toutes les personnes atteintes d’aphasie ne présentent pas les mêmes problèmes de communication, mais il peut être laborieux de tenter de communiquer avec une personne aphasique. Par exemple, la personne aphasique peut avoir de la difficulté à faire connaître ses besoins de base au personnel soignant, à exprimer des opinions, à partager des événements personnels ou encore à socialiser avec ses amis, sa famille ou les autres résidents.

Vous connaissez peut-être quelqu’un qui est atteint d’aphasie ou d’un autre trouble de la communication et qui réside dans un établissement de soins de longue durée. Vous trouverez des conseils qui vous aideront à communiquer avec cette personne sur le site Web de l’Institut de l’aphasie (– en anglais seulement). Ce site Web décrit une méthode appelée SCA, pour Supported Conversation for Adults With Aphasia, élaborée par le docteur Aura Kagan, de l’Institut de l’aphasie. Ces conseils de communication, s’adressant tant aux aphasiques qu’aux gens avec qui ils doivent communiquer, s’appuient sur deux principes fondamentaux. D’abord, la personne aphasique et son interlocuteur doivent faire preuve de créativité pour arriver à transmettre leur message, en utilisant des gestes, des expressions du visage, des dessins, des documents imprimés, des objets ou des images, ainsi qu’en posant des questions auxquelles ont répond par oui ou non. Le deuxième principe consiste à montrer du respect envers la personne aphasique, en s’assurant qu’elle comprend qu’elle est une personne compétente et capable de prendre des décisions elle-même. La méthode SCA vise à donner aux personnes aphasiques la chance d’avoir des conversations et des échanges d’adulte. Nous vous invitons à demander de plus amples renseignements à un orthophoniste ou à consulter l’une des références générales ci-dessous.

Références générales :

Références scientifiques:

Kagan, A. (1998). Supported Conversation for Adults With Aphasia: Methods and Resources for Training Conversation Partners. Aphasiology, 12, 816-830.

Kagan, A. (2001). Training volunteers as conversation partners using Supported Conversation for Adults With Aphasia (SCA): A Controlled Trial. Journal of Speech, Language, and Hearing Research, 44, 624-638.

Legg, C., Young, L., & Bryer, A. (2005). Training sixth year medical students in obtaining case-history information from adults with aphasia. Aphasiology, 19, 559-575.

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