Pour les Ă©tudiants de l’École des sciences de la communication humaine, la maĂ®trise en sciences appliquĂ©es avec spĂ©cialisation en orthophonie est synonyme de deux annĂ©es intensives de cours thĂ©oriques et de formation clinique leur permettant d’explorer la communication humaine et le traitement des troubles qui peuvent y nuire. Ce programme professionnel de grande envergure prĂ©pare Ěýles Ă©tudiants Ă travailler auprès d’une grande variĂ©tĂ© de clientèles.
Outre les volets théorique et clinique de la formation, les étudiants ont la possibilité de perfectionner leurs compétences en recherche et de rédiger une thèse de maîtrise s’ils optent pour le programme combiné de maîtrise en sciences (M.Sc.). En faisant le choix d’emprunter cette voie, les étudiants ont l’occasion d’explorer plus en profondeur un champ d’intérêt et d’acquérir des compétences et de l’expérience en recherche.
Au-delĂ du programme
MarlaĚýFolden (M.Sc, 2016) a travaillĂ© avec des personnes atteintes du syndrome de Down pendant plusieurs annĂ©es avant d’étudier Ă McGill. Sachant que les problèmes liĂ©s aux fonctions communicatives des personnes atteintes de ce syndrome ont des rĂ©percussions sur leurs interactions et leur niveau d’indĂ©pendance, elle a dĂ©cidĂ© d’étudier la façon dont l’intervention orthophonique pouvait contribuer Ă rĂ©duire l’écart entre les capacitĂ©s langagières et celles de la parole chez cette clientèle.
Mme Folden a travaillĂ© sous la supervision de Susan Rvachew, Ph.ĚýD., et de Tanya Matthews, orthophoniste, au laboratoire de la clinique de rechercheĚý en phonologie de l’enfant. Elle s’est employĂ©e Ă examiner la rĂ©ponse Ă l’intervention dĂ©veloppĂ©e pour la dyspraxie chez des adolescents atteints du syndrome de Down chez lesquels on soupçonne aussi la prĂ©sence d’une dyspraxie verbale. Son objectif Ă©tait d’amĂ©liorer la prĂ©cision de la prononciation chez ses participants grâce Ă la sĂ©lection d’un type d’intervention adaptĂ© Ă leur profil psycholinguistique en plus de favoriser l’approche d’intervention classiqueĚý Ă intensitĂ© Ă©levĂ©e. Elle a utilisĂ© un plan de recherche alĂ©atoire Ă sujet unique afin de dĂ©terminer lequel de trois types d’intervention Ă intensitĂ© Ă©levĂ©e conviendrait le mieux ĚýĂ chaque personne. Tous les participants atteints du syndrome de Down ont rĂ©agi positivement Ă l’un des 3 types intervention pour la dyspraxie comparativement au type d’intervention tĂ©moin. L’étude a donc confirmĂ© que les personnes atteintes du syndrome de Down peuvent progresser davantage lorsque l’on combine des protocoles d’intervention spĂ©cifiques et spĂ©cialisĂ©s Ă une intervention Ă intensitĂ© Ă©levĂ©e.
Une expérience à mettre à profit
Les projets tels que celui-ci contribuent à combler l’écart entre la recherche et la pratique clinique ainsi qu’à mieux comprendre les fondements de l’intervention en orthophonie. Une composante clé du travail de l’orthophoniste consiste à identifier la cause d’une intelligibilité réduite afin de faire un choix éclairé du type d’intervention à privilégier. Une approche propre à chaque clientèle suppose de prendre en considération la source du trouble de la parole et des autres difficultés parfois présentes.
Les variations importantes parmi la clientèle atteinte du syndrome de Down ont constituĂ© l’une des plus grandes difficultĂ©s rencontrĂ©es par Mme Folden dans le cadre de ses recherches. «ĚýTous les participants [ayant le syndrome de Down] souffrent de dĂ©ficits de nature multifactorielle. Le dĂ©fi consiste donc Ă mettre le doigt sur la principale source du trouble chez chacun en utilisant des outils d’évaluation appropriĂ©sĚý», explique-t-elle.
Maintenant diplĂ´mĂ©e de McGill, Marla Folden a rejoint le milieu de la pratique orthophonique clinique en Colombie-Britannique, oĂą elle Ĺ“uvre auprès de personnes atteintes du syndrome de Down prĂ©sentant diverses comorbiditĂ©s. NĂ©anmoins, elle constate que la pratique de l’orthophonie fondĂ©e sur les donnĂ©es probantes «Ěýsoulève presque quotidiennement son lot de [bonnes] questions de rechercheĚý». Elle invite les Ă©tudiants Ă acquĂ©rir de l’expĂ©rience auprès d’une clientèle qui les intĂ©resse, Ă prendre en note les questions et interrogations qui surgissent et Ă se laisser tenter par la recherche.
Ce projet a Ă©tĂ© rendu possible grâce Ă l’aide financière du programme de bourses de recherche d’étĂ© de la FacultĂ© de mĂ©decine de l’UniversitĂ© McGill et de la fondation Ruth Ratner Miller.Ěý
Ěý