J’aimerais commencer par remercier mes collègues recteurs qui sont présents avec nous aujourd’hui. Notre collaboration et notre travail sont un vecteur déterminant pour la recherche et l’innovation à Montréal, au Québec et au Canada.
Nos institutions sont la source de talent de haut niveau, d’idées novatrices et d’innovations dont nous avons besoin pour faire avancer notre économie et notre société.
J’ai entamé mon mandat de principal et vice-chancelier de McGill en avril dernier, et me suis retrouvé avec grand plaisir de retour à Montréal après 17 ans à l’extérieur.
Quand je suis arrivé à Montréal pour la première fois en 1987, en tant queÌýjeune homme originaire du Punjab en Inde qui ne parlait pas un mot de français, j’ai fait face à tout un défi.Moins de deux ans plus tard, j’étais fier de commencer à enseigner la biologie à l’Université de Montréal — en français.
Montréal avait pour moi de nombreuses qualités qui m’ont permis de m’y intégrer et d’y contribuer. J’y suis resté 18 ans. Je suis ravi de découvrir que ce que j’aimais de cette ville merveilleuse, ces qualités que j’appréciais tant : l’esprit novateur, la créativité, le dynamisme, la diversité, l’ouverture au monde, sont toujours présents.
Ces qualités ont permis à Montréal de devenir un leader mondial dans des domaines passionnants comme : l’intelligence artificielle, l’aérospatiale, les technologies de la santé, les technologies propres, et bien d’autres encore.
Au cœur de sa réputation internationale et de son don pour l’innovation se trouve l’identité de Montréal en tant que pôle universitaire attirant les plus grands talents du Canada et du monde entier – une identité à laquelle McGill est fière de contribuer.
This marvellous city of ours is the economic engine of our beautiful province. In today’s world, where the competition for everything is global, our prosperity will depend on our capacity to innovate, attract talent, and be a place that investors would look to with enthusiasm.ÌýÌýMontreal’s position as an exceptional university city and a dynamic centre of research and innovation, gives it a huge advantage to transform itself into a globally leading centre of excellence in innovation and knowledge-based entrepreneurship.
McGill occupe une place importante dans ce projet.
La liste des Québécois et Québécoises francophones qui sont des diplômés de McGill et qui ont contribué à l’essor du Québec dans une myriade de domaines est longue.
Alors, au nom de chacun d’entre eux, des 20 % de nos étudiants actuels qui sont francophones, et des 60 % d’étudiants qui s’expriment en français, permettez-moi d’annoncer à tous ceux qui auraient encore des doutes : McGill est une université québécoise, et fière d’être ancrée profondément au Québec.
Grâce aux plus de trois cent mille McGillois et McGilloises qui ont fait des contributions remarquables au Canada et dans plus de 185 pays à travers le monde, je peux fièrement dire que nous sommes également une université mondiale de premier plan, dévouée et déterminée à servir l’humanité.
Ces attributs de McGill sont renforcés et dynamisés par le lieu dans lequel elle est si fière d’accomplir sa mission : à Montréal, au Québec et au Canada.
McGill is a university that is proudly from Quebec and for Quebec, and that, according to the prestigious QS Ranking of World Universities, ranks among the top 30 universities in the world.
Yet, it is accessible to every Quebecer and at the same time open to the entire world. This is not by chance. It is because of our constant pursuit of excellence and accessibility — both of these together.
This mission also comes with the great responsibility and commitment to use this excellence to serve Quebec. How do we do this?
- By giving access to world class education to all young Quebecers;
- By making our research and innovation relevant to the lives of our fellow citizens;
- By continuing our path of discovery through research-partnerships with our sister universities here in Québec and around the world –serving as an engine of innovation, entrepreneurship, economic prosperity, and social wellbeing.
- And just as important, by acting as an influential global ambassador for Montreal and for Quebec.
Aujourd’hui, alors que d’importants obstacles se dressent devant nous, j’aimerais prendre le temps de partager nos aspirations et nos orientations futures.
Je veux aborder quatre grands thèmes avec vous aujourd’hui : J’aimerais commencer par aborder le rôle de McGill à Montréal et la façon dont elle nourrit les ambitions de notre métropole — grâce à l’excellence de son enseignement et de sa recherche.
McGill est un aimant à talents. Nous attirons et formons les meilleurs et les plus brillants étudiants et étudiantes d’ici, mais aussi de tout le Canada et du monde entier. Cela constitue notre force et l’une de nos principales contributions à notre société.
Nos étudiants mettent leurs compétences au service d’organisations locales et lancent leurs propres entreprises d’avant-garde. Leur excellence et leur initiative contribuent au dynamisme de Montréal dans des secteurs émergents.
Oui, comme c’est le cas dans toutes les universités, certains d’entre eux poursuivront leurs études et leurs carrières ailleurs. Mais beaucoup d’autres choisiront de construire leur vie et leur carrière ici. D’autres encore partiront et reviendront un jour.
Mais une chose est certaine : tous contribuent à faire de Montréal ce qu’elle est. Par-dessus tout, tous contribuent à faire de Montréal une ville d’avant-garde et une ville internationale.
Une autre façon dont McGill convertit son travail académique en retombées réelles pour la société est en aidant à créer de nouvelles entreprises innovantes dans une variété impressionnante de secteurs.
Par exemple, le Centre Dobson pour l’entrepreneuriat de l’Université McGill contribue directement à l’expansion de l’écosystème dynamique des startups qui fait la renommée de Montréal.
À ce jour, le Centre a aidé à lancer plus de 470 startup actives,Ìýdont 354 ont actuellement leur siège social ici, au Québec.Ensemble, elles ont créé 4 200 emplois au Québec et ont levé 2,1 milliards de dollars de fonds.
Soyons clairs, donc, l’avenir de l’innovation et de la créativité de Montréal, du Québec et de McGill sont étroitement liés.
Cela m’amène à mon deuxième thème : le rôle de McGill au Québec, et la façon dont elle lui permet de répondre aux enjeux de l’avenir et de se démarquer.
Au Québec, comme ailleurs, nous assistons à des pénuries de main-d’œuvre historiques, à une crise du logement, à une inflation galopante et à un vieillissement croissant de la population.
Et, bien sûr, il y a la plus grande crise existentielle de notre temps : les changements climatiques. L’année 2023 est la plus chaude jamais enregistrée sur Terre. Au Québec, comme dans le reste du Canada, les ravages des incendies de forêt sans précédent ont été considérables. Des habitats naturels ont été détruits, des communautés entières ont été déplacées.
McGill a ce qu’il faut pour répondre à ces défis. Nos professeurs et nos étudiants, en collaboration avec nos universités sÅ“urs au Québec,Ìýapportent des solutions concrètes qui vont améliorer l’état de notre monde et qui, à leur tour, permettront au Québec de se démarquer.
Soixante-dix pour cent de nos départements proposent des cours qui explorent des thèmes liés à la durabilité, ce qui représente près de 800 cours.
L’Initiative systémique de McGill sur la durabilité a soutenu plus de 400 chercheurs qui travaillent sur des solutions vertes à la crise climatique.
Cela inclut notamment : des alternatives au plastiqueÌýet des carburants sans carbone. D’autres ouvrent la voie à des villes plus durables et accélèrent la transition vers l’énergie propre.
Et ce n’est qu’un début. Le projet du Nouveau Vic de McGill,Ìýqui vise à revitaliser une partie de l’ancien site de l’Hôpital Royal-Victoria, amplifiera ces efforts, et d’autres encore.
Installation de pointe, le Nouveau Vic sera un lieu de rassemblement fort; il attirera à Montréal un plus grand nombre d’experts possédant les connaissances et les compétences nécessaires pour créer un avenir durable.
Le développement de ce projet phare coïncide avec l’émergence d’une économie verte au Québec.
Certains voient dans l’annonce de Northvolt de choisir le Québec comme site de sa prochaine usine de fabrication de batteries le début d’une nouvelle révolution industrielle pour le Québec.
En formant la prochaine génération de chefs de file en matière de climat et grâce à ses percées dans le domaine de la durabilité, McGill contribue de manière significative à l’essor économique du Québec.
Afin de faire du Québec la société innovante qu’elle doit être pour se démarquer, il faut une vaste collaboration au sein d’un écosystème universitaire dynamique.
Nous sommes fiers d’appartenir à ce réseau universitaire québécois,Ìýfort de 19 établissements. Et nous avons la chance de collaborer avec un grand nombre d’entre eux.
Pour ne donner qu’un exemple, MILA– l’Institut québécois d’intelligence artificielle, est le fruit d’un partenariat entre McGill et l’Université de Montréal, qui fait de Montréal une plaque tournante mondiale de la recherche et de l’entrepreneuriat en intelligence artificielle.
Cela m’amène à mon troisième thème : notre rôle à Montréal, au Québec et au niveau mondial est lié à la vitalité du secteur de l’enseignement dans son ensemble – au fait que l’on favorise son excellence et son accessibilité.
Le Québec peut se targuer d’avoir en Montréal la deuxième ville universitaire d’Amérique du Nord après Boston, en plus de ses nombreuses autres universités à travers la province.
Comme je l’ai illustré à plusieurs reprises aujourd’hui, les universités québécoises sont des lieux d’innovation et de progrès – un constat qui est certainement appuyé par notre scientifique en chef du Québec, Rémi Quirion.
Dans ce tableau, McGill occupe une place particulière – une université dont l’excellence renommée est accessible à tous les citoyens du Québec.
Aujourd’hui, plus de la moitié de nos étudiants sont des Québécois. Nous sommes bien sûr une université dont la majeure partie de la mission d’enseignement et de recherche se fait en anglais.
Cela dit, nous partageons entièrement les objectifs du gouvernement en ce qui concerne la promotion et la protection du français au Québec. En effet, nous travaillons depuis longtemps à McGill à promouvoir la langue française, à travers diverses initiatives.
Permettez-moi de vous rappeler un exemple récent et sans précédent :ÌýAu début du mois de septembre, McGill avait présenté au gouvernement son plan encore plus avancé de francisation, qui représentait un investissement de 50 millions de dollars sur cinq ans.
Ce programme démontre sans l’ombre d’un doute notre priorité de former puis d’intégrer nos étudiants provenant de l’extérieur du Québec dans la société québécoise.
Nous restons déterminés à réaliser ce plan, tant que nous ne sommes pas mis dans une situation financière fragile.
Un autre exemple : En 2020, nous avons ouvert les portes de notre nouveau Campus Outaouais : un campus satellite qui offre une formation en médecine familiale — entièrement en français. En collaboration avec nos partenaires, notamment l’Université du Québec en Outaouais, ce Campus accueille actuellement une centaine d’étudiants en médecine.
Notre programme Explore à Chicoutimi se distingue également. Ce programme offre aux étudiants de McGill la possibilité de vivre pendant cinq semaines à Chicoutimi dans une famille d’accueil, et de suivre des cours intensifs de français à l’Université du Québec à Chicoutimi.
Les étudiants qui ont suivi ces cours sont revenus avec de meilleures compétences en français et des affinités plus profondes avec la culture québécoise. Plus important encore, ils sont revenus plus aptes à s’intégrerÌýdans le monde du travail et la société québécoise.
Compte tenu de ces réalités, et des autres initiatives similaires, la propension à diviser les universités québécoises entre universités francophones et anglophones, entre Montréal et les régions, n’est pas du tout utile.
Nous devrions avant tout canaliser nos efforts et nos ressourcesÌýpour faire en sorte que toutes contribuent au meilleur de leur capacitéÌýau développement de notre société du savoir, de notre innovation, de notre créativité, de notre économie, ainsi qu’au rayonnement du Québec à l’international.
Et maintenant, mon quatrième et dernier thème : celui du rôle d’ambassadeur que jouent McGill et ses diplômés.
Au courant des dernières semaines, beaucoup d’encre a coulé au sujet des étudiants canadiens hors Québec et des étudiants internationaux qui étudient à McGill et dans les autres universités québécoises.
Soyons clairs, ces étudiants sont une richesse pour le Québec.
Si un étudiant de l’extérieur du Québec étudie à McGill et décide de rester chez nous, c’est un énorme gain pour l’innovation et la compétitivité au Québec.
Mais qu’ils décident de rester ici, de poursuivre de nouvelles opportunités ailleurs ou, comme moi, de partir puis de revenir, les étudiants ont tous un point en commun : ils resteront toute leur vie des ambassadeurs du Québec.
Notre réseau de diplômés dans plus de 185 pays à travers le monde nourrit les ambitions internationales de Montréal et du Québec.
Il permet à notre ville et à notre province d’être à la fine pointe de la recherche au niveau mondial et d’attirer des investissements étrangers.
Quand McGill se déplace à l’extérieur du Québec, les organismes qui cherchent à attirer des investissements au Québec se joignent à nousÌýpour profiter de notre vaste réseau international.
Un exemple probant des dernières années est l’investissement de Moderna à Montréal. Au cours de la pandémie, le grand public a été sensibilisé à la puissance de la technologie basée sur l’ARN messager.Ìý
Moderna s’est fait connaître grâce à ses vaccins à ARN messager contre la COVID-19. C’était un immense pas en avant dans l’innovation, qui allait sauver des millions de vies et ultimement relancer l’économie mondiale.
Mais McGill était déjà un chef de file dans ce domaine, bien avant que la pandémie ne frappe, et ce, depuis plus de 50 ans.
Aujourd’hui, nous accueillons plus de 100 scientifiques de renommée internationale qui font progresser les connaissances en génomique et en ARN.
Ce n’est pas un hasard donc si Moderna a choisi la région métropolitaineÌýcomme lieu de sa première usine hors des États-Unis — un centre de production de vaccins à ARN messager d’une valeur de 180 millions de dollars.
Noubar Afeyan, cofondateur de Moderna, est un diplômé de McGill. Il a expliqué que cette décision reposait sur le fait que Montréal possédait toutes les qualités pour assurer le succès de ce projet, notamment la présence d’une université reconnue internationalement en recherche sur l’ARN messager : c’est-à -dire McGill.
En avril dernier, McGill a reçu, avec l’Université de Sherbrooke entre autres,Ìýune subvention historique de 165 millions de dollars du Fonds d’excellence en recherche du Canada pour lancer l’initiative de mise au point de traitements thérapeutiques par ARN.
Cet investissement s’élève à plus de 350 millions de dollars lorsque les contributions des partenaires industriels sont ajoutées. Cette initiative réunit plus de 50 partenaires du monde universitaire et de l’industrie.
Elle a le fort potentiel de développer des traitements révolutionnairesÌýpour les maladies génétiques rares, les cancers, et les virus susceptibles de provoquer de futures pandémies.
Let me conclude by underscoring that McGill is a Québec University,Ìýanchored in Montreal, and occupying a pre-eminent position in the world. The world, to which it connects our province like few other institutions of any type can.ÌýLet me summarise the four points I outlined here today:
- That McGill plays a key role in the great global ambitions that Montreal has. It does so through the excellence of its education and research programs. And by attracting and developing the talents of the brightest young minds, we are contributing to the ongoing growth and development of our society and the world.
Ìý - That McGill must continue to play a leading role in finding solutions
to some of the greatest issues of our time: the talent shortage,
shaping the cities of the future, rampant inflation, transition to new forms of energy, the existential threat of climate change, and so on.
Ìý - Our local and global obligation to continually seek excellence and accessibility to higher learning and research is at the heart of our role in advancing Quebec’s economy and society.
Ìý
- And, finally, McGill takes very seriously, its responsibility as a Montreal and Quebec ambassador to attract and educate the best students from Quebec, Canada, and the world, and give them the best experience possible so that we can retain them here. And, if they decide to go abroad after graduation, we are committed to ensuring that the McGill experience will leave an unforgettable memory, so that when they start new research projects, are looking for a location to invest or build a new facility, Montreal and Quebec will be top of mind.
Ìý
En terminant, comme je l’ai mentionné plus tôt, nous avons la chance au Québec d’avoir 19 universités, chacune avec ses propres forces,Ìýagissant ensemble en tant que moteur coordonné et puissant d’attraction de talent, d’innovation, d’entrepreneuriat et de prospérité pour le Québec.
Les économies prospères d’aujourd’hui et de demain reposent sur des savoirs et des innovations. Les deux sont propulsées par le talent.
La concurrence pour attirer les talents est mondiale, et plus la qualité des talents est élevée, plus la concurrence est intense.
Comme notre ministre des Finances l’a dit sur cette tribune il y a à peine deux mois, Montréal et le Québec sont aujourd’hui à l’aube d’opportunités historiques. Et nous devons absolument saisir ces opportunités.
Les choix que nous faisons aujourd’hui seront déterminants. Donc, basons nos choix sur des faits, sur des preuves et sur une analyse logiqueÌý— et non sur des impulsions et des émotions passagères.Ìý
Pour Montréal et pour le Québec, ce sera la différence entre le surplace d’une part et le succès et la prospérité de l’autre.
Je vous remercie de votre attention.
Ìý