Le 17 novembre est la Journée mondiale de la prématurité. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) estime que tous les ans plus d’un bébé sur dix naît avant terme dans le monde, et que ce nombre est en croissance. Les complications d’une naissance prématurée sont la cause principale de décès chez les enfants de moins de cinq ans, et les survivants peuvent souffrir de graves problèmes de santé, parmi lesquels des troubles d’apprentissage et des déficiences visuelles et auditives. Au Québec, nombre des quelque 7% de bébés nés prématurément doivent être hospitalisés pendant des semaines, voire des mois en unité néonatale de soins intensifs (UNSI) afin de soutenir leur croissance et leur développement.
L’hospitalisation en UNSI constitue une situation de crise pour les parents, et ses coûts et ceux des soins de suivi néonatal grèvent lourdement le système de soins de santé. Dès lors, le rôle du personnel infirmier devient essentiel dans l’humanisation de l’expérience en UNSI et l’amélioration des résultats pour les nouveau-nés et les parents. Les interventions avant tout privilégiées sont peu coûteuses, rudimentaires et bénéfiques pour la santé: soutien à l’allaitement maternel, contact peau à peau, soins favorisant le développement du nouveau-né prématuré et intégration de la famille dans les soins néonataux.
La Fondation de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec a attribué sa prestigieuse subvention de 250000$ Pour mieux soigner à un projet que codirigent Sonia Semenic, professeure agrégée à l’École des sciences infirmières Ingram, Faculté de médecine de McGill; Marilyn Aita, de la Faculté des sciences infirmières à l’Université de Montréal; et Audrey Larone-Juneau, infirmière-conseil à l’UNSI de l’Hôpital Sainte-Justine.
Le projet donnera lieu à une «communauté virtuelle de pratique» regroupant des infirmières-cadres en UNSI et des chercheurs universitaires en sciences infirmières du Québec. Le but est de favoriser le partage de pratiques factuelles concernant les soins infirmiers en UNSI, ainsi que d’outils, de ressources et de stratégies éducatives en la matière.
Le soin de prématurés peut engendrer des répercussions tout au long de la vie. Le projet contribuera donc à harmoniser les pratiques infirmières en UNSI dans la province, à assurer aux prématurés la prestation des meilleurs soins fondés sur des données probantes, et à soutenir et à autonomiser leurs parents.
«Les quarre pratiques infirmières ciblées dans notre projet sont peu coûteuses, mais leurs bienfaits pour la santé et le développement ultérieur de prématurés sont reconnus, par exemple, promouvoir le contact peau à peau entre le bébé et un parent, selon la méthode dite du kangourou», précise la PreSemenic. «Certaines unités néonatales de soins intensifs ont plus d’expertise dans l’application de cette méthode dans leur pratique courante, et notre projet cherche à mettre cette expertise au service de l’ensemble des UNSI du Québec.»
La gestion d’éléments de l’environnement d’une UNSI, comme l’éclairage, le bruit et la position des prématurés dans l’incubateur, demeure essentielle pour les aider à s’adapter à la vie extra-utérine, et aider à protéger leur développement neurologique.
Les six unités néonatales de soins intensifs de niveau 3 au Québec participent au projet: le CHU Sainte-Justine, le Centre universitaire de santé McGill, le CHU de Québec-Université Laval, l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont, le Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke et l’Hôpital général juif.
Les infirmières-cadres de chacune de ces unités seront en contact via une plateforme web (CVP-Neon@t) afin de pouvoir discuter de leurs pratiques, se faire part de littérature et de ressources factuelles, et communiquer leur savoir à leurs collègues.
«À terme, nous aspirons à améliorer les soins en créant une structure de partage des meilleures pratiques. Nous avons à cœur d’accroître la participation des parents, pour qu’ils se sentent plus prêts et compétents, et que le parcours des bébés, à leur congé de l’hôpital, commence sous de meilleurs auspices», précise la PreSemenic.