Épilepsie - une découverte de McGill pourrait améliorer le traitement
L'étude ouvre la voie à des médicaments ayant moins d'effets secondaires
Des chercheurs de l'Université McGill ont fait une importante découverte sur la façon dont les cellules du cerveau communiquent entre elles. Cette découverte pourrait mener à des médicaments d'un nouveau type, provoquant moins d'effets secondaires, pour traiter les maladies neurologiques comme l'épilepsie.
La «règle d'or» depuis 50 ans dans l'univers pharmaceutique, c'est que seuls de petits composés chimiques comme les acides aminés, tel le glutamate, transmettent l'information d'une cellule à l'autre, comme l'explique Derek Bowie, titulaire d'une chaire de recherche au Département de pharmacologie et thérapeutique de l'Université McGill.
Le professeur Bowie et ses collaborateurs, Adrian Wong, Ph.D. et Anne-Marie Fay, étudiante diplômée de McGill, ont découvert que des particules beaucoup plus petites dotées d'une charge électrique, appelées ions, exécutent la même tâche que les plus gros neurotransmetteurs chimiques. Ces ions constituent des cibles plus restreintes sur lesquelles les médicaments peuvent agir pour traiter les maladies neurologiques comme l'épilepsie ainsi que la douleur neuropathique résultant de brûlures ou autres traumatismes. Les résultats de cette étude seront publiés par le Journal of Neuroscience dans le numéro du 24 mai.
« Nous avons découvert que seul un sous-type des principaux récepteurs de transmission du cerveau pour le glutamate est activé par les ions, explique le professeur Bowie. En ciblant ces sites de liaison, nous ouvrons la voie au développement d'une nouvelle famille de médicaments qui cibleront seulement des fonctions spécifiques du cerveau, telles que celles présentes dans l'épilepsie. Ainsi, nous pourrons nous attendre à des effets secondaires moindres et moins accentués. » Il ajoute que ces nouveaux médicaments pourraient être élaborés d'ici cinq à dix ans.
Le projet de recherche, d'une ampleur d'un million de dollars, est financé par la chaire de recherche du Canada en pharmacologie des récepteurs du professeur Bowie, par des subventions provenant de la Fondation canadienne pour l'innovation et du Fonds de recherche en santé du Québec et les Instituts de recherche en santé du Canada, ainsi que par des bourses de recherche de l'Université McGill.